Much Loved

Much LovedMUCH LOVED

de Nabil Ayouch

Drame – Maroc/ France 2015 ( 1h44)

 

Fiche technique 

Scénario : Nabil Ayouch

Interprétation : Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane

Directeur de la photographie : Virginie Surdej

 

Synopsis : 

Marrakech, aujourd’hui. Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent d’amours tarifées. Ce sont des prostituées, des objets de désir. Vivantes et complices, dignes et émancipées, elles surmontent au quotidien la violence d’une société qui les utilise tout en les condamnant.

 

Le réalisateur :

 Nabil Ayouch est né le 1er avril 1969. Il vit et travaille à Casablanca. En 1992, son premier court-métrage Les pierres bleues du désert révèle Jamel Debbouze. En 1997, il réalise son premier long-métrage Mektoub suivi de en 2000, Ali Zaoua prince de la rue. Les deux films représentent le Maroc à l’Académie des Oscars et imposent Nabil Ayouch dans le cinéma marocain et mondial. Après Les Chevaux de Dieu en 2012 (Festival de Cannes 2012, sélection officielle) Much Loved est son septième long métrage

 Propos du réalisateur

« J’ai décidé de traiter le sujet de la prostitution au Maroc parce que ces filles m’ont touché. La prostitution est un thème présent de manière périphérique dans mes autres films. C’est un élément de l’environnement dans lequel je vis qui m’a toujours interpellé, comme les marginaux en général dans mes films.

Et il y a eu cette rencontre avec quatre femmes à Marrakech, qui ont dit un jour à mon directeur de casting qu’elles avaient une histoire à me raconter. Cette histoire c’est la leur. J’ai pris ma voiture, j’y suis allé, j’ai passé deux jours avec elles et ce qu’elles m’ont dit, m’a totalement bouleversé, blessé et donné suffisamment envie de retourner les voir et de rencontrer d’autres filles. Pendant un an et demi, j’ai fait un travail d’enquête, j’ai rencontré des centaines de filles, écouté des destins, des souffrances, des solitudes. Les actrices de mon film connaissent bien ce milieu car elles vivent dans des quartiers populaires qui les y ont confronté…

…  Je suis passé par différentes phases, des phases où j’ai cru abandonner. Je rentrais chez moi le soir les larmes aux yeux, à moitié détruit par ce que j’avais entendu. Je suis allé au bout de ce projet parce que la détresse et la solitude dans laquelle étaient ces femmes m’ont donné paradoxalement beaucoup de courage.»

 

Critiques :

 La mise en scène traduit habilement cette dualité en évitant l’écueil de la fiction documentaire, qui voudrait restituer une réalité quitte à en exclure le romanesque. Ce romanesque, c’est justement ce que recherchent Noha, Randa, Soukaina et Hlima, quatre personnages de cinéma dont la singularité permet à Ayouch de construire un récit furieusement vivant. (Thomas Baurez – L’Express)

En fait, « Much Loved » n’est pas un film sur la prostitution, mais un grand film politique. L’accueil outré qu’il a reçu au Maroc en est la preuve. Loin d’être un brûlot, son humour et son humanité mettent la violence à distance pour nous offrir un très beau portrait de battantes. (Vincent Thabourey – Positif)

Nabil Ayouch oppose sa silhouette massive à l’élégance des trois colocataires, son bon sens naïf et son âpreté au gain à leurs rêves. Cette opposition produit un peu de comédie, tout en rompant l’unité de « Much Loved ». L’artifice est racheté par un joli final, mélancolique et lumineux. (Thomas Sotinel – Le Monde)

Cette chronique n’a rien de scandaleux, et encore moins d’obscène. (…) Tour à tour solaire et sombre, spontané et « joué », « Much Loved » fait d’Ayouch un émule d’Abdellatif Kechiche qui place les acteurs au coeur de son dispositif de mise en scène. (Christophe Narbonne – Première)

Ce contenu a été publié dans Les fiches de films 2015-2016. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *