Les terrasses

 

les terrassesLes  Terrasses

 

De Merzak Allouach

Algérie/ France  2013 (1 h 31) Sortie nationale le 29 avril 2015

Fiche technique      Scénario : Merzak Allouach

Producteurs : Merzak Allouach, Marianne Dumoulin, Jacques Bidou.

Interprétation : Adila Bendimerad (Assia ), Nassima Belmihoub (Selouma), Ahcène Benzerari (Cheikh Lamine),  Aïssa Chouat ( Halim), Mourad Khen (Namoud), Myriam Ait el Hadj (Layla), Akhram Djeghim (Hakim), Amal Kateb (Aïcha)

Son : Philippe Bouchez, Xavier Thibault, Julien Perez.

Synopsis :  De l’aube à la nuit, au rythme des appels à la prière, une foule étonnante grouille  et s’agite sur les terrasses d’Alger. Des espaces devenus miroirs, à ciel ouvert, des contradictions, de la violence, de l’intolérance, des conflits sans fin qui minent la société algérienne.

Réalisateur : biographie et filmographie

Merzak Allouach nait à Alger en 1944. En 1964 il fait des études cinématographiques dans la section réalisation de l’Institut national du Cinéma d’Alger. Après son premier court métrage,  le Voleur , il complète sa formation par des stages à l’IDHEC (aujourd’hui la Fémis) en 1967,  à l’ORTF en 1968  et travaille également comme assistant réalisateur.

Il réalise par la suite des documentaires et des émissions humoristiques pour la télévision algérienne. Suivront plusieurs longs métrages de fiction :

– Omar Gatlato présenté à la Semaine de la Critique en 1977.

Bab el oued City : Un certain regard en 1994.

Salut cousin : Quinzaine des réalisateurs en 1996.

Après plusieurs téléfilms et un documentaire pour Arte : « Vie et mort des journalistes algériens », il revient au cinéma .

– En 2001 : L’Autre Monde

– en 2002 : il est révélé au grand  public qui  applaudit Chouchou.

– en 2004 : il réalise  Bab el  web, un film léger avec en toile de fond les rencontres via internet en Algérie.

-A partir de 2010 Merzak Allouach change de registre en dirigeant le drame Harragas sur la condition des migrants.

– en 2012 : Normal, sur le début des printemps arabes.

– en 2013 : dans Le Repenti il revient sur la loi dite de « Concorde civile », entrée en vigueur en 2000 à Alger, permettant aux islamistes repentis une réinsertion dans la société.

On ne compte pas moins de 23 réalisations à son actif, sans oublier la dernière qui s’intitule Madame Courage.

  Propos du réalisateur

     Qu’est- ce qui est arrivé en premier : le concept ou les personnages ?

«C’est le décor qui a commencé à fonctionner en moi…..J’ai vu que les terrasses ça grouillait de monde… en contrebas, ça grouillait de monde  aussi….aujourd’hui j’ai peur de tourner dans les rues d’Alger : soit on bloque tout… et ça coûte très cher, soit on tourne dans le sud. Et là j’ai vu que les terrasses m’offraient une double possibilité : être en extérieur et en intérieur en même temps…. »

     Vous avez tourné le film en 11 jours : c’est une performance

« D’abord c’est un film qui s’est fait avec un budget très modeste…Je me suis donné 2 jours par terrasse, sauf une où j’ai tourné 3 jours. J’ai donc tourné ce film comme on tournerait 5 courts- métrages et ensuite j’ai fait un travail de montage. »

    Vous vivez à Paris et encouragez les jeunes cinéastes algériens à tourner.

« Je leur dis : tournez avec de petites caméras. Peu importe. Les sujets sont là ! Insécurité, violence dans les villes  et à Alger tout le monde le reconnait »

Critique

Au loin, omniprésente, la Méditerranée. En fond sonore, l’appel à la prière du muezzin. Loin des secousses du monde arabe, une journée dans la vie d’Alger. Comme si le chaos qui règne dans les rues avait fini par atteindre les toits des immeubles.        (Le Monde)

Conçu avec un beau sens des contrastes, le film oppose la beauté de la ville, qui s’offre au regard du haut des immeubles, et la noirceur des destins individuels. Merzak Allouach rappelle l’importance de certaines valeurs, qu’il voit se désintégrer, telle une ville qui tombe en ruine. Ses personnages bien que porteurs d’un message trop clairement énoncé, ont tous une présence forte, remuante. Montrer les impasses  de la société algérienne, pour le cinéaste, ce n’est pas s’enfermer dans un discours dénonciateur. C’est accueillir la vie, espoir et désespoir mêlés.        (Télérama)

A la courte portée des intentions s’ajoute l’uniformité du regard jeté sur chaque histoire prise individuellement, hors de son squelette et de son arrière- plan. On en arrive à se demander quelle est la position intérieure d’Allouach sur ce tableau social.   (Critikat)

Ces terrasses sont à la fois des lieux concrets dominant la baie d’Alger magnifiée par Allouach et son chef –op, refuges du peuple qui souffre plus bas, au niveau du sol et des réalités quotidiennes…si les protagonistes menacent parfois d’être plus des symboles que de vrais personnages fouillés, Allouach parvient à parler de son pays à travers des situations quotidiennes tout en dressant un portrait singulier d’Alger à travers ces terrasses suspendues telles des jardins de Babylone entre ciel et terre, entre réalité étouffante et ouverture vers l’espoir.        ( Inrock)

 

 

                                      

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