Marguerite

de Xavier Giannoli avec Catherine Frot, André Marcon

On commence par rire, par se moquer et puis le rire se fige et fait place à la compassion, à l’émotion. On a presque honte d’avoir eu envie de rire et de se boucher les oreilles. Marguerite n’entend pas qu’elle chante faux, chanter est sa seule passion. Les autres font semblant de ne pas entendre, par indifférence ou par intérêt : Marguerite est riche, son mari l’a épousée pour sa fortune, ses proches la flattent et profitent de son ingénuité. Marguerite s’enfonce dans l’illusion d’être une de ces cantatrices dont elle connaît les disques par cœur, car elle n’a que la musique pour alternative : la musique, c’est ça ou devenir folle. Marguerite est d’une sincérité absolue, elle est tellement sincère qu’on ne peut la trouver entièrement ridicule, que parmi les profiteurs certains en arrivent à avoir des remords et qu’elle finit par émouvoir son mari. Le film pose beaucoup de questions : jusqu’où peut-on entretenir quelqu’un dans ses illusions ? Le mensonge rend-il fou ou maintient-il en vie ? Est-ce que connaître la vérité tue ? Mais rien de didactique pourtant dans le film de Giannoli qui est aussi un magnifique film- opéra aux airs judicieusement choisis. La reconstitution du Paris des années 20, du milieu huppé réactionnaire comme celui des anarchistes et artistes d’avant-garde, les décors , les costumes , la lumière et la photo tout contribue à nous immerger dans cette œuvre originale, à la fois comédie et tragédie.

Line Dettmar

Entretien avec Xavier Giannoli

Dans son émission Projection privée sur France Culture, le grand critique Michel Ciment reçoit chaque semaine un artiste du monde du cinéma.

IL y a quinze jours, il réalisait un bel entretien de l’auteur du film Marguerite, Xavier Giannoli . En cliquant ici, vous pourrez écouter cette émission passionnante :

http://www.franceculture.fr/emission-projection-privee-xavier-giannoli-pour-la-sortie-de-son-film-marguerite-le-16-septembre-201

Laurence Fulleda