Indiscrétions
(PHILADELPHIA STORY)
de G.CUKOR – 1940
Fiche technique :
Réalisation : George Cukor
Scénario : Donald Ogden Stewart et Waldo Salt (non crédité), d’après la pièce The Philadelphia Story de Philip Barry
Production : Joseph L. Mankiewicz
Distribution : Khatarine Hepburn: Tracy Samantha Lord- Cary Grant : C. K. Dexter Haven – James Stewart : Macaulay « Mike » -Connor Ruth Hussey : Elizabeth Imbrie – John Howard : George Kittredge
Synopsis :
Fille de la haute société de Philadelphie et de fort tempérament, Tracy Lord a gardé peu de temps son premier mari, le play boy C.K. Dexter Haven. Deux ans plus tard, elle est sur le point de se remarier avec un homme d’affaires en vue, ce qui intéresse au plus haut point le magazine Spy, à qui Dexter promet les entrées nécessaires à ses deux reporters, le journaliste Macaulay Connor et la photographe Liz Imbrie.
Le réalisateur :
G.Cukor est un des plus grands réalisateurs Hollywood, connu pour ses succès au cinéma avec des comédies principalement, comme Sylvia Scarlett , Madame porte la culotte, mais aussi des comédies musicales : Une étoile est née, My fair lady,ou encore des adaptations littéraires Le roman de Marguerite Gauthier, David Copperfield .
Il a commencé sa carrière au théâtre où il a fait débuter de grands acteurs, avant d’être embauché dans l’usine à rêves. D’abord assistant notamment de Lubitsch, il a su allier un savoir-faire certain ( il a réalisé plusieurs scènes d’Autant en emporte le vent avant d’être exclus du tournage ) à un sens aigu des affaires.
Auteur de plus de 50 films tournés dès le cinéma muet, sa carrière embrasse tout le cinéma classique hollywoodien.
Les sujets de ses films sont souvent les femmes et la découverte de leur liberté, mais aussi le règne de l’apparence et du spectacle, dans Une femme s’affiche par exemple.
Cinéaste classique, partisan d’une mise en scène discrète mais efficace, il est surtout connu pour l’excellence de sa direction d’acteurs qu’il pousse à plus de naturel.
Actif jusqu’à la fin de sa carrière notamment à la télévision, il réalise au cinéma son dernier opus : Riches et célèbres, et s’éteint en 1983, à 82 ans.
Critiques :
La comédie elle-même est parfois douce amère chez Cukor : au rire franc succède parfois la désillusion, notamment pour Mike, le journaliste interprété par James Stewart, dans le dénouement d’Indiscrétions ; à l’humour potache est préférée la finesse des enchevêtrements scénaristiques. CRITIKAT
Plus que la femme forte au milieu des hommes, K.Hepburn est celle qui utilisera tous les aspects de la féminité, de l’évanescence quasi divine d’ Indiscrétions au travestissement de Sylvia Scarlett. Le caractère bien trempé des personnages incarnés par elle n’en fait pas non plus une chienne de garde : avec son visage anguleux et ses sautes d’humeur, l’actrice interprète avant tout des rêveuses en quête de poésie et de liberté. Elle n’est ni le symbole de la féminité pure ou de l’érotisme que Marilyn a pu représenter, ni celui de la force tranquille qui écrase toutes les conventions masculines sur son passage. DICTIONNAIRE DU CINEMA
La cause est entendue : George Cukor n’est pas qu’un cinéaste de bons mots pétillants et de gags légers et subtils. À l’instar d’autres illustres contemporains – Hawks, Capra, Lubitsch, Wilder et McCarey –, il a su élever le genre qui l’a rendu célèbre à des hauteurs insoupçonnées. TELERAMA
Il n’y a pas mieux. Katharine Hepburn oscille entre James Stewart et Cary Grant ; George Cukor, cinéaste en pleine possession de ses moyens, transcende le boulevard sophistiqué , chorégraphie les gesticulations de la haute société jusqu’à en faire une représentation idéale de l’amour, sans rien sacrifier de son devoir premier : faire rire. DICTIONNAIRE DES FILMS
Les acteurs embarquent tout le monde dans ce qui intéresse le plus Cukor : la fantaisie échevelée de la parole, l’art du double langage. Fondées sur le jeu, inattendues et implacables, les répliques fusent avec une insolence ahurie (le rapid fire hollywoodien), incroyablement moderne. JAVIGNEAU ( festival de Locarno).