Le miracle du Saint Inconnu
de Alaa Eddine Alje ( 1 h 40 ) Maroc – 2019
Fiche technique :
Réalisation et scénario : Alaa Eddine Aljem. Image : Amine Berrada. Musique : Amine Bouhafa.
Distribution : Younes Bouhad (le voleur), Anas El Baz (le docteur), Salah Bensalah (le cerveau), Bouchaib Essamak (Hassan ), Mohamed Naimane (Brahim), Hassan Ben Bdida ( l’infirmier), Ahmed Yarziz ( le coiffeur), Abdelghani Kitab (Aziz le gardien).
Synopsis :
Au beau milieu du désert, Amine court. Sa fortune à la main, la police aux trousses, il enterre son butin dans une tombe bricolée à la va-vite. Lorsque qu’il revient dix ans plus tard, l’aride colline est devenue un lieu de culte où les pèlerins se pressent pour adorer celui qui y serait enterré : le Saint Inconnu. Obligé de s’installer au village, Amine va devoir composer avec les habitants sans perdre de vue sa mission première : récupérer son argent.
Réalisateur :
Né à Rabat, âgé de 34 ans, Alaa Eddine Aljem étudie le cinéma à l’ESAV de Marrarech puis à l’INSAS à Bruxelles en master de réalisation, production et scénario. Il travaille pour le cinéma et la télévision en tant que scénariste et assistant réalisateur avant de fonder avec Francesca Duca, le Moindre Geste, une société de production basée à Casablanca. Entre 2008 et 2015 il réalise quatre courts métrages : LE RITUEL (2008), EDUCATION NATIONALE (2009), DERNIER HOMMAGE (2011) et LES POISSONS DU DESERT en 2015 qui remporte le grand prix du meilleur court métrage au Festival National du film au Maroc.
LE MIRACLE DU SAINT INCONNU est son premier long métrage, sorti en 2019.
L’interview :
– Peut-on dire que le Miracle du Saint Inconnu est une farce burlesque ?
– A.E. Aljem : Le mot burlesque me plait : ce qui définit mieux ce film, c’est son ton, un mélange de situations, certaines comiques, d’autres plus dramatiques. C’est une fable moderne teintée d’absurde, qui emprunte au conte. C’est un film choral, bâti autour de plusieurs personnages, une histoire burlesque sur le rapport à la foi et l’observation de la transformation d’une microsociété. L’avantage du burlesque est qu’on peut être sérieux tout en restant léger à la surface.
– Le film est une satire de la crédulité mais il n’est pas une charge contre la religion…
– A.E.Aljem : il n’est jamais question de la religion. Il est question de la croyance. Qu’il s’agisse de croire en une pluie qui n’arrivera jamais, en un médicament qui soignerait tous les maux, en la possibilité de récupérer un sac d’argent enterré depuis des années. Ou encore croire au miracle d’un saint dont on ignore l’histoire…
– Et la direction d’acteurs ?
– A.E.Aljem : certains sont des débutants, d’autres sont très connus au Maroc. J’ai évité la psychologie, on ne connaît rien des personnages. Chacun d’eux est identifié par sa fonction et ça suffit pour comprendre leur place dans l’histoire. La plupart n’ont pas de nom, ce sont des archétypes : le père, le barbier, le voleur etc… Je voulais les caractériser à minima, je ne voulais pas aller chercher de l’émotion par un ressenti ou un arc narratif propre à chacun d’entre eux.
Critiques :
Si les péripéties décrites sont résolument loufoques, la mise en scène, elle, se montre tout en retenue, pleine de silence et de temps morts qui soulignent le pur comique de situation, non pas sur le ridicule de chacun mais sur le recul offert par des respirations qui permettent d’envisager la folie avec sagesse. Libération
En dépit de quelques coups de mou, cette fable burlesque séduit par sa façon malicieuse d’aborder les questions de croyance et de foi à mille lieues des débats survoltés et stériles des chaînes d’info. Le tout avec un art maîtrisé du comique de situation. Première
Ce premier film est une comédie au tempo Kaurismäkien dans le désert marocain. Le réalisateur y caricature un lieu de pèlerinage, les habitudes et les superstitions bien ancrées, à travers de multiples personnages, mais le tout a un petit goût inachevé. Les fiches du Cinéma