Le film à ne pas voir cette semaine !!

Auréolé d’une distribution prestigieuse et assez roublarde, le film de Bruno Dumont est encore sur les écrans cette semaine et surement la semaine prochaine. Dans la lignée du Petit Quinquin, déjà encensé par la critique, MA LOUTE reprend les ingrédients de la série d’Arte : les paysages du nord, une fausse intrigue policière qui louche vers le burlesque, des acteurs du cru non professionnels, mélangés cette fois à des grands comédiens français : Lucchini, Binoche, Bruni-tedeschi…

Comme pour la série, on reste perplexe devant ce film long ( deux heures !), beaucoup trop long. Car si on esquisse un sourire dans certaines scènes, très vite l’envie de partir de la salle, rare chez un public cinéphile, s’empare de nous. Car enfin, la seule beauté du film réside dans ce qui n’est pas humain : reconstitution historique, paysages somptueux de la côte d’Opale, raffinement des costumes. Les personnages , eux, ne sont que caricatures, qu’ils soient grands bourgeois ou pêcheurs anthropophages. Cependant, aucune « lutte des classes » ici, aucune réelle revendication ou même aucun propos perceptible, en tout cas pour moi. Dumont se moque de tous sans aucune possibilité d’empathie ou tout au moins de compréhension et lorsque les coups pleuvent, le malaise s’installe. Tous les grands cinéastes ne sont pas des grands humanistes, on en connaît qui ne ménagent pas l’être humain et ses faiblesses, mais la plupart, de Pialat à Clouzot, de Hitchcock à Haneke le font soit pour transcender cette petitesse, soit pour nous donner à y réfléchir, soit tout simplement pour nous divertir en jouant avec nos pulsions et nos peurs les moins avouables ; Rien de tout cela ici, et si on aurait pu à la limite pardonner à Dumont de rendre au fil du film les plus belles actrices de plus en plus laides ( Binoche s’était déjà passablement enlaidie chez Carax), de faire jouer nos plus grands acteurs comme des casseroles ( Lucchini n’a jamais été aussi mauvais), on reprochera surtout d’avoir développé dans ce film surfait le plus terrible ennemi du spectateur : l’ennui !

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