Hair

Hair

 de Milos Forman , 1979  DURÉE : 2H01

FICHE TECHNIQUE :

Réalisation : Milos Forman

Scénario : Michael Weller Musique : Galt MacDermot Livret: Gerome Ragni  et James Rado  Chorégraphie : Twyla Tharp

Distribution : John Savage : Claude Hooper Bukowski :Treat Williams  George Berger : Beverly D’Angelo  Sheila Franklin :Annie Golden Jeannie Ryan :Donnie Dacus  Woof :Dorsey Wright :  LaFayette « Hud » Johnson

FILMOGRAPHIE DE MILOS FORMAN ( LONGS MÉTRAGES):

1963 : L’As de pique (Černý Petr)

1965 : Les Amours d’une blonde (Lásky jedné plavovlásky)

1967 : Au feu, les pompiers ! (Hoří, má panenko)

1971 : Taking Off

1975 : Vol au-dessus d’un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo’s Nest)

1979 : Hair

1981 : Ragtime

1984 : Amadeus

1989 : Valmont

1996 : Larry Flynt (The People VS. Larry Flynt)

1999 : Man on the Moon

2006 : Les Fantômes de Goya (Goya’s Ghosts)

 PROPOS DU RÉALISATEUR :

De ces grands sujets, sublimement naïfs, sur le sens de la vie, l’avenir de l’homme, etc., il y en a eu au cinéma, il y en aura encore sans doute beaucoup. Alors, pourquoi ne pas se tourner, tranquilles, de l’autre côté, et chercher au moins à découvrir le sens des gestes humains, des mots, des sourires, des larmes… Je voudrais arriver à concevoir un art qui, à travers ces infimes manifestations de l’esprit humain, puisse découvrir et libérer les plus grandes quantités d’énergie. Alors seulement cette énergie pourra être utilisée pour des excursions dans les sphères lointaines, tel le sens de la vie ou son avenir, et ce ne sera ni utopie, ni mensonge. »

« Je pense que « le grand » qui est resté dans la littérature et dans l’art de temps immémorial, depuis Balzac jusqu’à Hemingway, et les caractéristiques des grandes œuvres artistiques de notre époque, ont toujours porté et portent encore sur les torts et les injustices dont est victime l’individu. C’est pourquoi nous percevons l’oeuvre artistique en tant qu’individu. C’est pourquoi nous sommes toujours liés au sort de l’individu. […] Là bas, tout au fond des grandes œuvres, se trouvent ces torts et injustices qu’aucun ordre social ne supprimera. C’est que l’un est intelligent et l’autre sot, l’un est capable et l’autre incapable, l’un est beau et l’autre laid, l’un est honnête, et chacun est ambitieux à sa manière. »

« Très souvent la musique amène à modifier le montage, et souvent aussi on change de place la musique initialement prévue pour telle scène, on trouve un endroit où cette musique est beaucoup plus efficace. On joue avec la musique comme avec la pellicule, on la monte ».

CRITIQUES :

On comprend ce qui a séduit Milos Forman quand s’est présentée l’opportunité d’adapter Hair, la comédie musicale étendard des années hippies. Le cinéaste vedette du renouveau du cinéma tchèque était lui-même le symbole d’un désir de liberté (cette nouvelle vague tchèque est née des idées qui ont également mené au printemps de Prague, avant que le mouvement ne soit réprimé dans le sang par les chars russes). Le talent du cinéaste étant indéniable, le film se voit avec grand plaisir, la comédie musicale passant le test du passage à l’écran.   L’AVANT SCÈNE CINÉMA

«Le film n’est pas fidèle à la comédie musicale originelle, souligne Laurent Valière. Il est plus fade, plus moralisateur. L’homme pur ne meurt pas à la fin. Les deux auteurs, James Rado et Gerome Ragni, se sont d’ailleurs désolidarisés de l’adaptation et ne reconnaîtront jamais le film.» Pour Niedo, le Hair de Forman n’en reste pas moins «une œuvre magnifique» : «Le long métrage ne représente en rien l’ambiance du musical. Mais par l’orchestration des titres, la mise en scène et un nouveau script, le film est finalement plus cohérent que l’œuvre originale, qui a gardé un côté brouillon dans toutes ses versions. D’ailleurs, dans les nouvelles versions scéniques de Hair, le livret change au gré des metteurs en scène.» Comme si Hair continuait d’insuffler un vent de liberté jusque dans ses adaptations.    LIBÉRATION

Créée en 1968, Hair, comédie musicale made in Broadway, est devenue un monument de la culture hippie, symbole d’un rêve commun à toute une génération. Sortie onze ans plus tard, l’adaptation de Milos Forman s’apparente donc presque à un film en costumes. Un léger décalage qui vient justement souligner la fin d’une époque et de ses belles illusions. Une sorte de chant du cygne. On y parle de liberté, on y dénonce la guerre du Vietnam, les numéros musicaux s’enchaînent avec brio, tout en débordements d’énergie déhanchée et vocalises pop, mais quelque chose dans le velours des robes, dans les invraisemblables coiffures et les sourires radieux sonne déjà un peu faux, un peu « décoratif ». Que reste-t-il pour le spectateur d’aujourd’hui de ce prototype de film culte ? Un show bien huilé à l’esthétique délicieusement vieillie, qui se termine, amère ironie de l’histoire, par les images d’une immense manifestation pacifiste devant la Maison-Blanche. Passé de mode ? —    TELERAMA

 

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