La ronde

La ronde

Comédie dramatique de MAX OPHÜLS   France  –  1950  –  1h50

         Réédition en copie neuve et restaurée en Décembre 2017

Fiche technique :

Scénario : Jacques Natanson, Max Ophüls, d’après la pièce d’Arthur Schnitzler

Montage : Léonide Azar   Décors : Jean d’Eaubonne   Musique : Oscar Straus    Distribution : Carlotta. Avec :  Anton Walbrook, Danielle Darrieux, Serge Reggiani, Simone Simon, Daniel Gélin, Simone Signoret, Gérard Philippe, Odette Joyeux, Jean-Louis Barrault

Synopsis :

A Vienne, un narrateur, le « meneur de jeu », présente une série d’histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou galantes. Ainsi va la ronde, passant de la fille de joie au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de bonne famille, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le cercle soit bouclé.

Le réalisateur

Maximilian Oppenheimer, dit Max Ophüls, est un cinéaste français d’origine allemande né à Sarrebruck (1902) et mort à Hambourg (1957). Il est le père du documentaliste Marcel Ophuls. Il débute au théâtre comme acteur en 1919, avant de se consacrer à la production en 1924. Deux ans plus tard, il devient directeur de création du Burgtheater à Vienne.

Après avoir monté près de deux cents pièces, il se tourne en 1929 vers le cinéma en devenant chef-dialoguiste sous la direction d’Anatole Litvak à Universum Film AG (UFA) à Berlin. Il dirige son premier film en 1931, Le meilleur de ses films allemands est sans doute Liebelei (1932)

Anticipant la menace que fait courir la montée du nazisme, Max Ophuls se réfugie en France en 1933 .Il y réalise entre autres Werther,et avec Edwige Feuillère, Sans lendemain et De Mayerling à Sarajevo. Devenu citoyen français en 1938, il gagne les États-Unis après la défaite de 1940. Réfugié à Hollywood, il doit attendre 1948 pour réaliser un de ses films les plus remarquables de cette période : Lettre d’une inconnue.

Il revient en Europe en 1950 pour tourner une série de chefs-d’œuvre : La Ronde (1950), Le Plaisir (1952), Madame de… (1953), avec son actrice fétiche, Danielle Darrieux, et Lola Montès (1955). Il meurt à Hambourg sept ans plus tard. Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise à Paris4.

Dans toutes ses œuvres,( 29 films) on retrouve les mouvements sans heurts de la caméra qui le caractérisent, l’utilisation complexe des grues et des dollys et les travellings, qui ont influencé Stanley Kubrick ou, en France, Jacques Demy (dont le premier film, Lola, est dédié à celui qu’il considérait comme son maître).

La critique :

Ce n’est que superficiellement qu’Ophüls est superficiel. Chez lui l’allégresse valse au-dessus d’un abîme, la vie resplendit sur un fond noir. On danse, on chante, on couche ensemble, on s’aime d’autant plus intensément qu’on mesure combien tout cela est inexorablement condamné, par la lassitude, l’indifférence, la vieillesse.  (Carlotta Films)

Il y a chez Ophüls une jouissance du rythme, de la danse infinie et de l’interchangeabilité qui ne masque pas l’effet pervers du mouvement circulaire : ce dernier ne s’arrête jamais, mais ne prend pas non plus son temps. L’amour continue, mais c’est un amour teinté du désespoir des éternels déçus, des oublieux et des oubliés (…) En filigrane, une solitude profonde s’insinue et finit par transpirer de tous les pores de l’image. ( Critikat)

Roi de la mise en espace, le cinéaste calque ses virevoltants mouvements de caméra sur les volutes musicales du compositeur Oscar Straus, et roi de la mise en abyme, il désigne clairement le film comme un film dès le départ. Le spectacle est initié, commenté, habité, dirigé par le malicieux Anton Walbrook, qui guide et côtoie les personnages, participant même parfois à l’action.    (Les Inrockuptibles).

 La Ronde est particulièrement original par le fait que tous les personnages apparaissent deux fois chacun : il y a dix scènes donc dix couples mais seulement dix personnages principaux (et non 20). Max Ophüls fait participer sa caméra à ce carrousel des sensations avec des plans audacieux dont quelques superbes travellings à 360 degrés.    (L’Oeil Sur L’Ecran)

« Quand on est sur un plateau avec Max Ophüls, il règne comme une atmosphère de conte. Max Ophüls est un véritable magicien. Il a un très grand charme, il séduit tout le monde sur le plateau. On est dans une atmosphère extraordinaire, on ne sait plus très bien si on travaille ou non ».                  (Danielle Darrieux)

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