Entre 2 rives
de Kim Ki-Duck – Corée du Sud – 2017 – 1h54
Fiche technique :
Réalisation : Kim Ki-Duk
Scénario : Kim Ki-Duk
Image : Kim Ki-Duk
Direction artistique : An Ji-Hye
Montage : Park Min-Sun
Musique : Park Young-Min
Interprètes : Ryoo Seung-Bum ( Nam Chul Woo, le pêcheur) ; Lee Won-Gun ( Oh Jin-Woo, le gardien) ; Kim Young-Min (l’enquêteur) ; Choi Gwi-Hwa (le chef du Département).
Synopsis :
Nam Chul-Woo est un modeste pêcheur vivant paisiblement en Corée du Nord. Suite à une panne de moteur, son bateau dérive et il franchit la frontière maritime séparant les deux Corées. Pris pour un espion, il devient bientôt l’enjeu d’une bataille idéologique et médiatique, alors qu’il ne cherche qu’à retrouver sa famille…
Le réalisateur :
Kim Ki-Duk est né à Bonghwa, village de montagne, en 1960. A l’âge de 9 ans, sa famille déménage à Séoul. Il quitte le lycée suite à un problème familial, se retrouve successivement dans une école d’agriculture, dans la Marine, puis songe à devenir prêtre, avant de se lancer dans la peinture. En 1990 il voyage à travers l’Europe, et passe notamment du temps dans un village près de Montpellier. C’est à Paris qu’il découvre le cinéma.
En 1994, de retour en Corée, ses premiers scénarios remportent des prix nationaux. Ce n’est pourtant qu’en 1999qu’il atteint un public international avec L’île, conte fascinant et cruel qui fait entendre une voix particulière, âpre et poétique à la fois. Suivront notamment Adresse Inconnue (2001), présenté à Venise ; Printemps, été, automne, hiver…et printemps (2003), très introspectif ; Locataires(2004), Lion d’Argent du Meilleur Film ; Pieta(2012), Lion d’Or du Meilleur Film.
Boulimique de travail, Kim Ki-Duk compte parmi les réalisateurs les plus marquants de la nouvelle mouvance du cinéma coréen. Figure à part, il poursuit une carrière avant tout dictée par ses propres aspirations esthétiques.
Propos du réalisateur :
» Sans le vouloir, les hommes sont prisonniers de l’idéologie politique des lieux où ils sont nés. A travers le personnage de Chul-Woo, nous voyons comment nous sommes sacrifiés par la péninsule coréenne coupée en deux . Et comment cette division génère une grande tristesse… «
« La chose la plus précieuse pour un être humain est lui-même, c’est-à-dire l’individualité qui le définit par essence, et ensuite la famille. Je voulais montrer à quel point l’Etat, formé lui-même par les groupes d’individus et les familles, sacrifiait l’individu au nom de l’Etat. »
Critiques :
*Le réalisateur dresse un constat implacable sur la propagande communiste, les dérives du capitalisme et surtout le prix de la liberté. Edifiant. Le Journal du Dimanche.
*Une mise en scène qui, si elle manque d’inspiration, a pour elle une sécheresse bienvenue. S’y glisse, malgré quelques facilités dans le propos, une forme de lucidité. Les Cahiers du Cinéma
*Entre deux rives apparaît d’emblée sous l’angle d’une mise en scène assez conventionnelle mais (…) le film se singularise graduellement, en premier lieu parce qu’il inverse les rapports de fprce habituels, avec une critique se focalisant surtout sur la paranoïa des Coréens du Sud. Bande à Part.
*Au moment où la Corée du Sud a choisi un nouveau président démocrate de centre gauche, qui déclare vouloir un rapprochement avec le Nord, le film est passionnant, avec la tension que Kim Ki-Duk a souvent insufflée à ses films, et l’humanité avec laquelle il décrit ses personnages. Positif