Bienvenue en Sicile

Bienvenue en Sicile

de  Pierfrancesco Diliberto dit PIF

(2018)  Italie 1h39

Avec Pif, Miriam Leone, Andrea Di Stefano

Synopsis :

New York, 1943. Arturo rêve d’épouser la belle Flora, déjà promise à un chef de la mafia new-yorkaise. La seule façon d’obtenir sa main est de la demander directement à son père, resté en Sicile. Arturo s’engage alors dans l’armée américaine.

Critiques:

En nous menant de la Little Italy à un petit village sicilien, Bienvenue en Sicile fait du décalage qui existe entre les Italo-Américains et les Siciliens son principal ressort comique. De ces différences linguistiques et culturelles naît un comique de situation qui sait faire preuve d’une certaine efficacité   critikat

L’une des idées les plus bénéfiques du réalisateur est d’avoir imposé une splendide photographie très datée, permettant à son film de jouir d’une identité esthétique renvoyant à l’âge d’or de la comédie italienne. Ceci est également le fait de sa direction artistique désuète, faite notamment de décors en carton-pâte, plastiquement bien moins reluisante. Cet entre-deux formel se retrouve également dans l’écriture de Pif, qui ouvre et ferme son scénario à la façon d’un film-dossier politiquement cinglant, aussi bien à l’égard du gouvernement américain de l’ère Roosevelt que de l’influence nuisible de la mafia en Sicile   Avoir à lire

Si l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs, elle conserve cependant ses zones d’ombres, ses endroits qui ne sentent pas bons et que la bonne morale souhaite faire oublier. Heureusement, des films comme Bienvenue en Sicile existent pour nous rappeler que les choses sont rarement ce qu’elles semblent…….En dédiant, dès son carton d’ouverture, le film à la mémoire d’Ettore Scola, le réalisateur Pierfrancesco Diliberto (alias Pif) met la barre très haut tout autant qu’il nous fait une belle promesse : celle de se retrouver enfin devant une comédie italienne à l’ancienne, c’est à dire acide, désenchantée et engagée. Il ne faut pas longtemps pour comprendre que c’est bel et bien le cas.  Ecran large

La mise en scène est très soignée, avec un grand soin apporté aux lumières, à la photographie mais aussi à la  reconstitution des décors de grande qualité dans les très beaux décors naturels d’Erice et de Realmonte, aux costumes et aux effets spéciaux, le tout, magnifié par une très belle bande originale qui épouse les changements de tonalités du récit. Le cinéaste est attentif à créer de belles liaisons visuelles dans les changements de séquences.  Pierfrancesco Diliberto (Pif) est remarquable dans le rôle d’Arturo, tour à tour désopilant et émouvant……..L’imagination fantaisiste de Pierfrancesco Diliberto et celle de ses coscénaristes, sa mise en scène alternant  des séquences tout simplement hilarantes avec d’autres recelant une réelle force dramatique et émotionnelle, le tout sans perdre de vue un propos historique et social, caractérisent le style faussement léger de ce cinéaste qui prouve une fois de plus, ce que d’autres de ses compatriotes ont déjà brillamment démontré, que la légèreté et la poésie sont un moyen efficace de faire passer des concepts et des messages plus complexes. Avec son propre style original, Pierfrancesco Diliberto s’inscrit dans la grande tradition du cinéma italien et on peut espérer de futures grandes surprises de ce cinéaste et comédien talentueux. Un propos grave et émouvant livré avec une brillante désinvolture.  Bruno de Seguins Pazzis,

Biographie :

Totalement inconnu du public de ce côté des Alpes, Pierfrancesco Diliberto, surnommé Pif en Italie, est un réalisateur, scénariste, acteur et écrivain dont la renommée monte rapidement dans son pays. Après avoir été assistant réalisateur de Franco Zeffirelli puis de Marco Tullio Giordana, il écrit, présente, puis crée diverses émissions télévisées  avant de signer en 2013 son premier long métrage, La Mafia tue seulement en été (La mafia uccide solo d’estate). Cette  comédie dramatique raconte la vie d’Arturo, un sicilien qui croise depuis ses plus jeunes années la route de la Mafia qui connait à Palerme dans les années 1980 et jusqu’au début des années 1990 une période sanglante de son histoire. Né à Palerme en 1972, Pierfrancesco Diliberto, dans son enfance et sa jeunesse, a pu observer de près les méthodes mafieuses. Aussi,  dispose-t-il d’une vraie légitimité pour en parler, d’autant qu’il s’appuie sur une documentation sérieuse.

L’interview

Comment vous est venue l’idée du film ?

La première idée, c’était vraiment de tourner un film sur les partisans en Sicile pendant la seconde guerre mondiale. Mais à force de faire des recherches, j’ai réalisé comment l’armée américaine avait permis à la mafia de prospérer en Sicile pour assurer ses arrières et j’ai voulu travailler sur ce fait historique. C’est un sujet très délicat, peu connu que je voulais aborder avec un scénario mêlant la grande Histoire à la petite.

Le film commence comme une comédie romantique puis part sur quelque chose de plus sombre avec cette installation de la mafia au pouvoir par l’armée américaine. Le sujet vous a-t-il posé problème au moment de chercher des financements ?

Non je n’ai eu aucun problème concret, j’ai la chance d’avoir une bonne réputation en Italie. Et justement le sujet était vraiment fort, j’ai eu la chance de travailler avec des gens qui voulaient aussi le raconter. On a trop tendance à occulter cette partie de notre histoire. On se raconte comment on a aidé les américains à débarquer mais on était quand même fascistes. Il faut tout de même rétablir la vérité…

Le film est dédié à Ettore Scola. Aviez-vous des influences à l’écriture, venant de Scola ou même d’autres cinéastes ? On pense parfois à Billy Wilder…

J’ai eu la chance de rencontrer Ettore Scola et de nouer un vrai lien avec lui. Il représente tout un pan de la comédie italienne et le premier impératif de Bienvenue en Sicile était de faire rire. Ettore m’a aidé a mieux cerner le film que je faisais et pour moi c’était tout naturel de lui dédier le film. J’espère d’ailleurs qu’il l’apprécié où qu’il soit.

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