Phantom Thread

Phantom Thread

(Fil fantôme)

Paul Thomas Anderson – USA – 2018 – 2h11

Fiche technique :

Réalisateur : Paul Thomas Anderson. Scénario : Paul Thomas Anderson et Daniel Day-Lewis. Décors : Véronique Melery. Costumes :  Mark Bridges. Photographie : Paul Thomas Anderson. Musique : John Greenwood.  Avec : Daniel Day-Lewis (Reynold Woodcock), Lesley Manville (Cyril Woodcock), Vicky Krieps (Alma Elson).

Synopsis :

Dans le Londres glamour des années 50, le célèbre couturier Reynold Woodcock et sa sœur Cyril sont au cœur de la mode britannique, habillant la famille royale, les stars de cinéma… Les femmes défilent dans la vie de ce célibataire endurci, lui apportant inspiration et compagnie, jusqu’au jour où il rencontre Alma, une jeune femme au caractère fort qui deviendra rapidement sa muse et son amante. Lui qui contrôlait et planifiait sa vie au millimètre près, le voici bouleversé par l’amour.

Le réalisateur :

Paul Thomas Anderson né en Californie en 1970 est scénariste, réalisateur et producteur de cinéma nord-américain. Fils de comédien travaillant à Hollywood, il décide très tôt de devenir cinéaste mais refuse le chemin prévu dans une école de cinéma, préférant apprendre directement sur le terrain. Le succès vient rapidement, dès son 2ème long métrage Boogie Nights1997) on commence à le comparer à Scorsese ou Altmann. Les années 2000 verront sa consécration notamment avec les films : Magnolia (1999), There will be blood (2007), The Master (2012) et Phantom Thread (2017), tous largement primés dans les festivals tant pour la réalisation, le scénario et l’interprétation. Il fait partie d’une génération de cinéastes comme Soderbergh ou Tarantino, autodidactes de la réalisation qui ont intégré les nouveaux codes de l’image ou du son. Il s’est construit une équipe de collaborateurs fidèles de film en film. Il a la réputation d’être intransigeant et perfectionniste. Il est considéré aujourd’hui, comme l’un des réalisateurs anglophones les plus importants.    

Propos du réalisateur :      

« L’histoire est très mince, on peut la tenir entre ses mains, comme un tissu. Le spectateur s’y plongera d’autant mieux. 

J’ai l’impression que je suis moins fasciné par les films qui se déroulent après 1993 parce que nos téléphones et notre technologie rendent les histoires moins intéressantes. Tout devient moins palpitant dès lors qu’on peut simplement appeler quelqu’un où qu’il soit dans le monde… Ou si on peut le suivre au GPS… On perd en dramaturgie. Les années 1950 me branchent bien, surtout pour cette histoire. C’était l’âge d’or de la haute-couture et les habits étaient si élégants. Une élégance qu’on n’aurait pas retrouvée si le film s’était déroulé aujourd’hui.      

Ça serait trop dur de faire un film sans trouver quelque chose à partager avec ses personnages. Et très ingrat de passer trois mois avec des gens avec qui vous n’avez rien en commun. Même s’ils sont difficiles ! Ce personnage-là est difficile et je l’aime aussi pour ça. En tout cas, je me reconnais vraiment dans certains de ses traits de caractère. »

La critique 

Paul Thomas Anderson est l’un des cinéastes les plus surprenants du moment. Il embrasse les milieux, les époques, les genres et tout en poursuivant le même type de personnages obstinés, dominateurs, masochistes, propose un éventail stylistique aux nuances infinies. Qui aurait pu prévoir que le cinéaste allait retrouver le rugueux Daniel Day-Lewis de There will be blood sous les traits d’un couturier raffiné de la gentry des années 1950 ? Et pourtant il s’agit bien de la même folie que l’œil d’Anderson débusque sous les apparences dans les grands espaces ou sous les lambris d’une maison de couture… Phantom Thread est l’œuvre d’un artiste cinéaste, qui, traite inlassablement de la solitude et de l’impossibilité à dire les choses. (Louise Dumas, Positif 684)

Le cinéaste a l’insolence de célébrer la passion, la démesure, l’amour fou qui se nourrit de tout pour exister encore et toujours. Accepter de s’oublier, au risque de se perdre : François Truffaut avait évoqué ces tourments, jadis, dans La Sirène du Mississipi. Paul Thomas Anderson les porte jusqu’à l’incandescence.  (Pierre Murat – Télérama)

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