
de Rodrigo Sorogoyen
Espagne/France – 2020 – 129 min
Fiche technique :
Réalisation : R. Sorogoyen. Scénario : R.Sorogoyen / Isabel de Pena. Image : Alex de Pablo. Musique ; Olivier Arson. Distribution France : Le Pacte. Avec : Marta Nieto (Elena), Jules Porier (Jean), Alex Brendemühl (Joseba) , Anne Consigny (Lea), Frederic Pierrot ( Gregory).
Synopsis :
Dix ans se sont écoulés depuis que le fils d’Elena, alors âgé de 6 ans, a disparu. Dix ans depuis ce coup de téléphone où seul, perdu sur une plage des Landes, il lui disait qu’il ne trouvait plus son père. Aujourd’hui Elena y vit et y travaille, dans un restaurant de bord de mer. Sa vie suit son cours tant bien que mal. Jusqu’à ce jour où elle rencontre un adolescent qui lui rappelle son fils disparu.
Le réalisateur :
Rodrigo Sorogoyen (1981, Madrid) a commencé très jeune comme réalisateur pour des séries du petit écran. En 2011 il fonde la société Caballo Films. Il y produit et co-écrit le film STOCKHOLM qui est une des révélations de l’année et reçoit de nombreux prix. Son court métrage MADRE (2017) obtient plus de 50 prix, tant au niveau national qu’international. Ses longs métrages suivants co-écrits avec Isabel Pena, sont également largement primés. MADRE, est son 5ème long-métrage.
Filmographie :
2008 Ocho Citas
2013 Stockholm
2016 Que Dios Nos Perdone
2017 Madre (court métrage)
2018 El Reino
2020 Madre
Les propos du réalisateur :
« Je suis de plus en plus convaincuqu’avec nos scénarios et nos films, Isabel et moi cherchons à connaître, à essayer de comprendre les personnes qui nous entourent, les gens dont on sait peu ou beaucoup, l’espèce humaine en général. Toutes nos histoires naissent toujours de l’incompréhension d’un (ou de plusieurs) personnage. L’être humain nous fascine et c’est comme si nous nous mettions au défi d’essayer de comprendre chacune des actions (horribles, géniales, fascinantes en fin de compte) qu’il est capable de faire dans des situations limites. »
« On a essayé de construire un triangle amoureux entre Elena, Joseba et Jean. C’est là tout le mystère de l’amour, qui n’obéit à aucune règle, qui ne répond ni à la raison, ni à l’esprit. Un amour spécial. L’amour d’une mère pour un fils à travers le temps. »
« Avec Alex de Pablo, notre directeur de la photographie, nous voulions à tout prix parvenir à décrire des ambiances quotidiennes, réalistes en fuyant l’esthétique, le beau, pour ensuite emmener le récit vers des images très puissantes complètement intégrées au naturalisme de l’action. »
La critique :
Si le début laissait présager un thriller, le film s’envisage plutôt comme un récit intime et bouleversant, grâce au choix que fait le réalisateur de ne pas montrer la tragédie en soi, mais plutôt les cicatrices qu’elle a laissées sur la protagoniste, alors même qu’elle essaie de se reconstruire. ( M.G.)
Quelque chose de très fort se passe entre Jean et Elena, mais le film ne cherche pas à le définir. C’est incontestablement un amour , traversé de désir, mais qui se maintient dans une sorte de pureté de la rencontre …Cela fonctionne et touche grâce à aux acteurs qui rendent immédiatement crédible la complicité et l’attrait réciproque de leurs personnages bien au- delà des schématismes romanesques ou psychologiques … Sorogoyen aura su rendre partageable l’émoi d’une rencontre, ce qui est tout de même l’une des plus belles choses que l’on peut espérer du cinéma. ( Cahier Critique )
Cette rencontre avec le jeune Jean est à la fois l’élément déclencheur d’un basculement vers la folie, mais également une catharsis pour enfin accepter la perte. Avec MADRE Rodrigo Sorogoyen choisit l’épure d’un récit intimiste pour porter un point de vue singulier sur la maternité. Le réalisateur espagnol, récompensé sur les scènes des festivals internationaux, confirme sa place désormais incontournable dans le paysage du cinéma européen. (Le Blog)