Tu mourras à 20 ans

de   Amjad Abu Alala      (  1 h  45   )  Soudan – 2020

Fiche technique :

Réalisation : Amjad Abu Alala, scénario : Amjad Abu Alala et Youssef Ibrahim, Image : Sébastien Goepfert, musique : Amin Bouhafa, distribution: Mustapha Shehata (Muzamil), Islam Mubarak (Sakina),  Mahmoud Elsaraj ( Sulaiman),  Bunna Khalid (Naima),  Talal Afifi ( Alnoor).

Synopsis :  

Soudan, province d’Aljazira, de nos jours. Peu après la naissance de Muzamil, le chef religieux du village prédit qu’il mourra à 20 ans. Le père de l’enfant  ne peut  supporter le poids de cette malédiction et s’enfuit. Sakina élève alors seule son fils, le couvant de toutes ses attentions. Un jour Muzamil a 19ans…

 Réalisateur : 

Amjad Abu Alala, âgé de 37 ans est un réalisateur soudanais résidant à Dubaï, aux Emirats  Arabes Unis. Il a réalisé des documentaires pour plusieurs chaines de télévision arabes et occidentales et quatre courts métrages présentés dans des festivals internationaux : Tina, Café et Oranges, Plumes d’oiseaux et Studio ( ce dernier en 2012 sous la supervision de Abbas Kiarostami). Il est également acteur, auteur pour le théâtre, producteur (il a fondé un laboratoire de création en collaboration avec l’institut du film de Doha) et programmateur du festival du film indépendant du Soudan.

TU MOUURAS A 20 ANS  est son premier long métrage. Il a reçu le Lion du Futur du meilleur premier film au festival de Venise.

L’interview

D’où vient le sujet du film ?

 A.A.Alala : A l’origine il y a une nouvelle d’un écrivain et activiste soudanais très connu, Hammour Ziada . J’ai lu son récit en 2016 et j’ai tout de suite su qu’il serait la base de mon premier film .

Cette histoire est-elle une fable sur ce qui empêche les gens de vivre pleinement leur vie ?

A. A. Alala. : Ce film montre comment une forte croyance peut affecter la vie des gens et la façon dont cette foi peut être instrumentalisée politiquement. Le gouvernement soudanais d’Omar el-Béchir a utilisé l’Islam pour faire taire le peuple ; quand quelqu’un dit « C’est la parole de Dieu », plus personne ne peut parler… Mon film est une invitation à être libre. Rien ni personne ne peut vous dire : voici votre destin, il est écrit quelque part. C’est à vous de décider de ce que sera votre vie. C’est ce que Souleiman essaie d’expliquer à Muzamil.

L’ histoire se déroule-t-elle dans le Soudan d’aujourd’hui ? Le village est-il réaliste ?

A.A.Alala. : Nous avons tourné dans le village de mon père, où nous allions en vacances. Et à part repeindre ici ou là, l’équipe déco n’a rien construit, c’est le village tel qu’il est encore aujourd’hui… Le soufisme, cet islam mystique opposé au salafisme, est très fort dans cette région : la cérémonie au cours de laquelle le derviche s’évanouit est un rite soufiste. Le village est à trois heures de route au sud de Khartoum. La région est située entre les deux Nil : le Nil Bleu, que nous voyons dans le film et le Nil  Blanc, qui se rencontrent à Khartoum pour former le Nil qui part vers l’Egypte.

Critiques :

Fable politique, film de zombie, chronique sociale, tragédie : le film parvient à faire coexister toutes ces strates de récit en les enserrant dans une mise en scène élégante et maîtrisée.     Le Monde

Un film beau comme une élégie antique, doublé d’un hymne vibrant à la liberté d’être.  Les fiches du Cinéma

Un premier long métrage fort, beau et riche sur la confiscation d’un avenir et l’instrumentalisation des croyances.   La Voix du Nord

Avec des acteurs et une mise en scène magnifiques  de tenue et d’éclat, le film s’arroge le pouvoir de nous embarquer dans une toute autre façon de sentir le monde et d’appréhender la vie.     Le journal du Dimanche

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