Seule la terre est éternelle

Réalisé par François Busnel & Adrien Soland

France, 2022, 1h52 mn

Fiche technique     

Réalisation                         François BUSNEL & Adrien SOLAND

Image                                 Yann STADEROLI

Musique originale            Mathias MALZIEU & Olivier DAVIAUD

Avec la participation de : Jim Harrison, Jim Fergus, Linda King Harrison, Danny Lahren, Peter Lewis, Russell Banks, Louise Erdrich, Pete Fromm, Colum McCann & Dan O’Brien

Synopsis

            Un homme rentre chez lui au cœur des grands espaces. Il raconte sa vie, qu’il a brûlée par les deux bouts et qui révèle une autre Histoire de l’Amérique. A travers ce testament spirituel et joyeux, il nous invite à revenir à l’essentiel et à vivre en harmonie avec la nature. Cet homme est l’un des plus grands écrivains américains.

               Il s’appelle Jim Harrison.

Les réalisateurs

François Busnel : Journaliste, il a animé de 2008 à 2022 La Grande Librairie sur France 5

Il a notamment créé et dirigé le magazine trimestriel America (2017-2021), animé l’émission quotidienne Le Grand Entretien sur France Inter (2010-2013), dirigé le magazine Lire (2003-2015) et le service Livres de L’Express (2001-2015).

               Adrien Soland : réalisateur et producteur. Il réalise notamment les émissions La Grande Librairie sur France 5, 28 minutes sur Arte mais aussi Faut pas rêver et Thalassa sur France 3.

               Ensemble, François Busnel et Adrien Soland ont écrit et réalisé plusieurs documentaires pour la télévision parmi lesquels Sur les traces de Gustave Flaubert (France 5, 2021), Philip Roth, biographie d’une œuvre (France 5, 2014) ; Tolkien, le seigneur des écrivains (France 5, 2013) ; Les Carnets de route de François Busnel (France 5, 2011 et 2013)…

               Seule la Terre est éternelle est leur premier long-métrage.

Propos du réalisateur François Busnel

Ce film avec Jim Harrison vous suit depuis près de dix ans. Quelle est sa genèse ?

Seule la Terre est éternelle est un film sur notre rapport à la nature et la nécessaire reconnexion au monde sauvage à travers le regard d’un écrivain qui est – je le crois – le plus important des écrivains américains contemporains. En tout cas, celui qui m’a le plus ébloui et dont les livres peuvent aider ceux qui les lisent. Je voulais partager ce que j’ai appris en le lisant et ce que j’ai découvert grâce à lui.

Comment avez-vous convaincu Jim Harrison d’accepter ce film et comment avez-vous travaillé avec lui ?

Le film doit énormément à l’engagement entier de Jim Harrison. J’ai commencé à l’écrire en 2011. Nous venions de tourner chez Jim un Carnet de route pour la télévision mais j’étais frustré par le format et le formatage que l’exercice télévisuel imposait alors. J’ai parlé à Jim de l’idée d’un film non pas « sur » lui mais « avec » lui et « dans » le monde sauvage dont il parle dans ses livres. J’ai insisté de nombreuses fois. Puis, en juin 2015, Jim m’a dit : « Si tu as toujours envie de faire ce film, viens cet été. » J’ai réuni l’équipe et nous sommes arrivés à Livingston, Montana, au cours de l’été. Il m’a alors posé cette question : « Quelle histoire allons-nous raconter ? ». Je lui ai dit que je ne serais pas à l’image, qu’il n’y aurait ni archives ni voix off, que je ne raconterais pas sa vie comme un biographe le ferait. Il a souri et a juste dit : « On y va ! ». Le tournage a duré trois semaines pendant lesquelles Jim a été d’une disponibilité totale, jour et nuit. Il voulait être filmé tel qu’il était, abîmé mais debout, jubilant d’aller pêcher sur la Yellowstone River, marchant à Emigrant Peak, prenant la route pour rejoindre sa casita près de la frontière mexicaine, entouré d’amis chers. Cet engagement total de Jim dans le film a permis un certain nombre de séquences burlesques alors que le film est clairement le testament spirituel d’un homme au crépuscule de sa vie.

Savait-il qu’il allait mourir ?

Jim avait un sixième sens pour ce genre de choses. Nous avons terminé la première partie du tournage à la fin de l’été 2015 et nous étions convenus de nous retrouver au début du printemps, car je voulais filmer le moment où les neiges fondent dans la Péninsule nord qui est l’un des endroits les moins touristiques des Etats-Unis et sur lequel il a beaucoup écrit. Il est mort le 26 mars 2016, deux semaines avant la reprise du tournage. A son bureau. En écrivant un poème.

Ce sont donc les dernières images de Jim Harrison ?

Oui. Mais je n’en avais absolument pas conscience en les tournant.

Cette complicité tient aussi au rapport que vous aviez avec lui. Quand et comment avez- vous rencontré Jim Harrison ?

J’ai lu Dalva à 20 ans et ce livre a changé ma vie. Il m’a littéralement mis en route. Puis mon ami Gérard Oberlé m’a présenté Jim à Saint-Malo en 1999. Nous ne nous sommes plus quittés. Quand Jim venait en France, je le conduisais jusqu’à Cancale ou Vézelay pour d’homériques banquets. Puis je lui ai souvent rendu visite chez lui, dans le Montana. Nous avons beaucoup marché, beaucoup pêché, beaucoup parlé. S’il n’y avait pas eu tous ces moments intimes, je n’aurais jamais sauté le pas pour écrire et réaliser ce film.

Pourquoi ce titre, Seule la Terre est éternelle ?

Il s’est imposé un midi où nous cuisinions, au retour de la pêche, dans sa maison de Paradise Valley. C’est le titre d’un chapitre merveilleux de ses Mémoires, En marge, dans lequel il y a cette phrase admirable : « J’ai appris qu’on ne peut pas comprendre une autre culture tant qu’on tient à défendre la sienne coûte que coûte.

Comme disaient les Sioux, « Courage, seule la Terre est éternelle !».

Critiques

Du Montana à l’Arizona, Jim Harrison se livre sur sa vie d’écrivain et narre une autre Histoire de l’Amérique. S’il prend le risque d’exclure certains hermétiques, ce documentaire-hommage-testament offre un écrin filmique de choix à son narrateur vagabond.        Les Fiches du Cinéma                                               

               L’écrivain « au physique de cyclope et à la démarche de grizzly » (Busnel) y révèle une tendresse rugueuse et narquoise, qui émeut beaucoup et donne la furieuse envie de le relire.          L’Obs                                                           

               Seule La Terre est éternelle , c’est la légende de Jim par lui-même et c’est l’Amérique des grands espaces : les vastes territoires de la littérature et de la nature se confondent. Les confidences de Jim composent un autoportrait éblouissant : un grand et simple homme.    Le Dauphiné Libéré                                                                                             

Un œil fermé, cinq dents en moins, les mains tremblantes, Harrison pêche à la mouche, fume des American Spirit, se sert une vodka, évoque le prof de littérature qui lui fit découvrir Stendhal et Apollinaire… Mais surtout, il est fatigué de vivre et cela se sent. Expurgée de ses plans au drone et ramassée en une heure, la ballade de Jim aurait été plus digeste.         Télérama

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