
de Dominik Moll
France 2022 (1h 54min)
Fiche technique :
- Réalisation : Dominik Moll
- Assistant réalisateur : Thierry Verrier
- Scénario : Dominik Moll et Gilles Marchand, d’après le livre 3 – Une année à la PJ de Pauline Guéna,
- Musique : Olivier Marguerit
- Décors : Michel Barthélémy
- Costumes : Dorothée Guiraud
- Photographie : Patrick Ghiringhelli
- Son : François Maurel
- Montage : Laurent Roüan
- Production : Barbara Letellier et Carole Scotta
Synopsis :
À la PJ chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan c’est le meurtre de Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et les doutes de Yohan ne cessent de grandir. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12
Réalisateur :
Né d’un père allemand et d’une mère française, Dominik Moll a grandi à Baden-Baden avant de partir étudier à l’université de la ville de New York, puis à l’Institut des hautes études cinématographiques (l’IDHEC, devenue la Fémis), où il a réalisé plusieurs courts-métrages. Lors de son passage à l’IDHEC, il a rencontré ses premiers partenaires artistiques, Laurent Cantet et Gilles Marchand.
En 1983, Dominik Moll tourne son premier court-métrage, The Blanket, d’après une nouvelle de Charles Bukowski.
En 2000, il coécrit et réalise Harry, un ami qui vous veut du bien, un thriller sélectionné en compétition au 53e Festival de Cannes et récompensé par quatre Césars l’année suivante, dont ceux du meilleur réalisateur, et du meilleur acteur pour Sergi López.
En 2005, il réalise le film fantastique à suspense Lemming avec Charlotte Gainsbourg, André Dussollier et Charlotte Rampling, qui fait l’ouverture du 58e Festival de Cannes.
En 2011, il met en scène Le Moine d’après Matthew Gregory Lewis avec Vincent Cassel dans le rôle-titre.
Son film La Nuit du 12 est sélectionné hors compétition lors du Festival de Cannes 2022 et reçoit le César du Meilleur film, le 24 février 2023.
Filmographie :
- 1987 : Le Gynécologue et sa secrétaire, un des six courts-métrages réalisés durant ses études.
- 1993 : Intimité, premier long métrage, inspiré d’une nouvelle de Jean-Paul Sartre.
- 2000 : Harry, un ami qui vous veut du bien
- 2005 : Lemming
- 2011 : Le Moine (tiré du roman homonyme)
- 2013 : Tunnel (série télévisée)3.
- 2016 : Des nouvelles de la planète Mars
- 2019 : Eden (série télévisée Arte)
- 2019 : Seules les bêtes
- 2022 : La Nuit du 12
L’interview :
… le film s’ouvre sur un carton qui précise qu’un pourcentage important d’enquêtes criminelles reste irrésolue, et que le film relate l’une d’entre elle…
Dès le début de notre travail d’écriture avec Gilles nous avons senti qu’une enquête irrésolue avait quelque chose de singulier et pouvait être captivante. Gilles venait de réaliser la série documentaire pour Netflix sur l’affaire Gregory et il savait à quel point ne pas connaître la vérité peut nous aider à poser des questions peut-être plus profondes… plus vertigineuses. Souvent quand un film retrace une affaire criminelle on commence en disant au spectateur « voilà un meurtre » et on finit par « voilà l’assassin » et c’est réglé, on ne se pose plus de questions. Ce n’est pas ce que je voulais faire. Ce qui m’a hanté dans cette histoire, c’est le mystère. Et précisément le fait que plus on cherche et plus le mystère s’épaissit. Quand on ne connait pas le nom du coupable, on voit finalement plus de choses, on est davantage avec les enquêteurs qui interrogent, qui
tâtonnent, on ressent leurs doutes et on perçoit leur angoisse qui grandit. Le mystère dévoile les fonctionnements institutionnels et humains bien plus que la résolution.
Critiques :
La précision du tableau inscrit le film dans la lignée de L.627 de Bertrand Tavernier, modèle de ces films criminels réalistes qui montrent le travail quotidien de la police, très éloigné de la mythologie longtemps véhiculée par le cinéma. Le souci de vérité n’exclut pas l’ampleur et le réalisateur inscrit son récit dans ces paysages montagneux au climat changeant, dans cette vallée industrielle grise dont la beauté ne se donne pas facilement. Positif
Autour de ces questions, Dominik Moll met en scène un film noir infiniment troublant où il tire le meilleur parti de son scénario labyrinthique et de ses acteurs, en premier lieu Bastien Bouillon (Yohan), dans le meilleur rôle de sa carrière, et le toujours impeccable Bouli Lanners (…). Marianne
Sous ses allures de film noir, de polar, La Nuit du 12 se révèle donc aussi un brillant plaidoyer pour la sauvegarde d’un service public en péril. Le tout servi par un casting remarquable qui participe grandement à cette quête d’authenticité érigée ici en priorité. Première