
de Juan José Campanella
(2 h 09) 2021 Argentine
Avec Fakhri Khorvash, Mohamad Ali Keshavarz, Akbar Zanjanpour
Synopsis :
Quatre vieux amis : un réalisateur, un scénariste, une actrice et son mari partagent une grande maison à la campagne. Ils mènent une vie paisible jusqu’à l’arrivée d’un jeune couple d’agents immobiliers…. Sans scrupules….
Le Réalisateur :
Né le 19 juillet 1959 à Buenos Aires, il étudie le cinéma aux Etats-Unis. En 1988, il remporte le Prix Spécial de la Critique au Festival de Clermont-Ferrand pour son court métrage El Contorsionista. Dès 1999, il écrit et réalise autant pour la télévision (New York – Section criminelle, New York – Unité spéciale, Dr House), que pour le cinéma dans sa langue natale dont son plus grand succès oscarisé en 2009 : « Dans ses Yeux »
Critiques :
Campanella s’amuse ici avec les codes du théâtre et avec les relations de cinéma, imbriquant dans son récit, différentes sous-intrigues à même de générer suspense et rebondissements. Remake d’un film argentin de 1976 intitulé « Los muchachos de antes no usaban arsénico », son film évoque les mises en scène d’Ernst Lubitsch, entre allusions subtiles, élégance et efficacité des dialogues, formant au final une satire ironique autour d’anciennes gloires, reposant sur leurs lauriers mais toujours avides de rayonnement, et surtout capables d’inventer collectivement un scénario à même de faire dégénérer l’intrigue principale. (Olivier Bachelard)
Il exploite ici habilement les ressorts de la comédie noire avec le concours d’une bande d’acteurs rompus à l’exercice qui campent des soixante-huitards sur le retour que leur expérience de la liberté a préparés à défendre leur pré carré bec et ongles. Le résultat est une comédie chorale et jubilatoire qui assume son classicisme et en joue sans s’encombrer de préoccupations superfétatoires sur les infortunes de l’âge. Dans l’esprit de certains classiques britanniques par sa mécanique narrative de précision et l’abattage malicieux de ses interprètes. (Jean-Philippe Guerand)
L’interview du réalisateur :
Tout à l’heure, vous évoquiez le fait que l’un des objectifs de La conspiration des belettes était de rendre hommage au cinéma classique et aux acteurs…
Oui, complètement, mais pas qu’aux acteurs, j’ai voulu rendre hommage à tous ceux qui ont fait ce cinéma de l’âge d’or : les scénaristes, les réalisateurs et tous les autres corps de métier qui travaillent dans le cinéma.
D’ailleurs, dans le film, il y a très peu de références à des gens en particulier mais plutôt des références aux clichés et aux codes du cinéma. Tout cela m’a permis de faire une seconde lecture très drôle du film. Les personnages parlent de ce qui est en train de survenir dans l’histoire mais en même temps, ils nous expliquent de quelle manière on faisait du cinéma à leur époque.
Dans notre société, il existe un culte absolu à la jeunesse. Il n’y a pas beaucoup de films dans lesquels les rôles principaux sont incarnés par des personnes âgées. Avez-vous voulu revendiquer la valeur du troisième âge ?
La vieillesse m’a toujours fasciné. Elle est bien présente dans tous mes films. Je pense à Dans ses yeux, Le fils de la mariée ou Luna de Avellaneda. J’aime tourner le regard vers le passé et explorer ce que les gens ont fait de leur vie, les changements qu’ils ont vécus, les objectifs qu’ils s’étaient fixés et ceux qu’ils ont pu atteindre, les rêves qui se sont réalisés et ceux qui ne se sont pas exaucés. Tout cela m’intéresse énormément, en particulier chez ceux qui vivent cette période de leur vie avec intelligence.