de Kamila Andini ( 1 h 43 ) Indonésie 2022
Fiche technique :
Réalisatrice et scénariste Kamila Andini
Fiche artistique
Happy Salma : Nana
Laura Basuli Ours d’argent pour le meilleur second rôle : Ino
Société de coproduction Titimangsa Foundation
Synopsis :
Quinze ans après avoir été séparée de son mari, Nana a refait sa vie auprès d’un homme riche qui la gâte autant qu’il la trompe. C’est pourtant sa rivale qui deviendra pour Nana l’alliée à laquelle elle confie ses secrets, passés et présents, au point d‘envisager un nouvel avenir.
Réalisatrice :
Kamili Andini est réalisatrice. Elle vit à Jakarta, en Indonésie. La culture sociale et l’égalité entre les genres sont les sujets qui nourrissent son travail.
Son premier film « The Mirror Never Lies » en 2012, est un portrait de marins nomades qui vivent en osmose avec la mer. En 2017 « The Seen and the Unseen », décrit une petite fille de 10 ans qui s’échappe dans un monde onirique pour affronter la perte de son frère jumeau. Ces deux films sont sélectionnés dans plus de cinquante festivals à travers le monde et remportent une trentaine de prix. Son troisième film « Yuni », met en scène une adolescente qui refuse toutes les propositions de mariage. Il remporte le Prix de la section Platform de Toronto en 2021. Elle a également mis en scène une adaptation de son deuxième film pour le théâtre à Singapour, ainsi qu’un monologue écrit pour la scène.
Filmographie
2022 Une femme indonésienne
2021 Yuni
2017 The Seen and the Unseen
2012 The Mirror Never Lie
L’interview :
Notre « femme indonésienne » a toujours été la victime de son époque, de la guerre, de la politique, de la société patriarcale, mais elle cherche à trouver le chemin vers son émancipation. En Indonésie, l’indépendance n’a pas été synonyme de liberté pour son peuple. Je veux montrer que l’oppression a plusieurs visages aujourd’hui encore. Mon héroïne a des secrets qu’elle garde pour elle. Les circonstances politiques, les problèmes familiaux, les angoisses et les petits moments de joie, elle les étouffe, comme elle le fait avec ses longs cheveux, prisonniers d’un chignon bien serré qui devient la métaphore de la condition féminine. Kamila Andini.
Critiques :
Positif :
Réflexion sur l’histoire, portrait sensible d’une femme qui n’a pas encore trouvé sa place. Une femme indonésienne doit tout à une subtile écriture du scénario et à une mise en scène parfaitement tenue qui a su aussi gérer tous les niveaux temporels du film.
Les fiches du cinéma :
Le film séduit par sa beauté formelle et son étonnante construction temporelle, qui n’évite pas totalement un sentiment de confusion dans le récit.
Les inrockuptibles :
Une femme indonésienne trace en zigzag le portrait d’une femme empêchée, à la fois emprisonnée dans un passé qu’elle ne cesse de visiter chaque nuit et dans un présent qui lui assure le confort d’un mariage bien fait et l’ennui d’une vie domestique.