Welcome in Vienna
Partie 2 Santa Fé
d’ Axel Corti Allemagne, Autriche, Suisse 1985 ( 2h03 )
Réalisateur : Axel Corti. Scénariste : Georg Stefan Troller. Photographie : Gernot Roll. Avec : Gabriel Barylli ( Freddy), Doris Buchdrucker ( Lissa), Peter Lühr ( Dr. Treumann) , Monika Bleibtreu ( Mrs. Shapiro ), Gideon Singer ( Popper), Ernst Stankovsky ( Feldheim)
Le réalisateur
Axel Corti (1933 – 1993) est l’un des plus importants journalistes et réalisateurs autrichiens. Il commence à travailler pour la télévision autrichienne publique, puis en 1958, pour le théâtre ( le Burgtheater, un des théâtres les plus importants de langue allemande) en tant qu’assistant des plus grands metteurs en scène autrichiens. En 1968 il lance une émission de radio et un hebdomadaire d’information et d’opinion. Avec sa trilogie Wohin und Zurück ( Dieu ne croit plus en nous – 1981 -, Santa Fé – 1985 – Welcome in Vienna – 1986 – ) et son film Une écriture bleu pâle (1984) il devient le réalisateur autrichien le plus connu à travers l’Europe.
Le scénariste Georg Stefan Troller ( 1921 – ), né à Vienne, émigre vers les Etats-Unis en 1938.En 1943 il incorpore l’armée américaine. Dans les derniers mois de la guerre il est basé en Europe. Son régiment stationne à Munich jusqu’en 1946. Auteur, journaliste de télévision, scénariste et documentariste autrichien , il s’est établi à Paris après la guerre et y vit toujours.
Synopsis
New York 1940 : Un paquebot arrive dans le port avec à son bord un grand nombre de réfugiés épuisés. L’entrée en Amérique est problématique, l’accueil des rescapés du nazisme est loin d’être facilité par les autorités américaines. Chassés d’Europe, les juifs germanophones se trouvent confrontés à New York à l’isolement de la vie d’immigrés sans ressources. Ainsi Freddy, jeune juif autrichien qui se heurte tour à tour à l’antisémitisme ou à la méfiance de ce qui est germanique, rêve-t-il du soleil et des cactus de Santa Fé comme d’une page blanche où il pourrait repartir à zéro. C’est le quotidien de cette communauté de déracinés, à l’ombre de la Statue de la Liberté, que dépeint Santa Fé, le deuxième volet de la trilogie Wohin und Zurück ( Aller et retour ).
Partie 3 Welcome in Vienna
Réalisateur : Axel Corti . Scénaristes : Georg Stefan Troller, Axel Corti. Photographie : Gernot Roll. Avec : Gabriel Barylli ( Freddy ), Nicolas Brieger ( Adler ) , Claudia Messner (Claudia) , Karlheinz Hacki (Treschensky), Hubert Mann ( Captain Karpeles), Heinz Trixner ( Oberst Schütte)
Synopsis
Freddy Wolff, jeune juif viennois, et George Adler, intellectuel de gauche berlinois, ont émigré aux Etats-Unis pour fuir le nazisme et les persécutions antisémites. Ils reviennent en Europe comme soldats américains en 1944. Le film du retour à Vienne est celui des retrouvailles avec un pays irrémédiablement transformé par les années de guerre et le souffle noir du nazisme.
La critique
Welcome in Vienna est un film subtil et enthousiasmant, grande leçon d’histoire, de cinéma et d’humanité . ( Claude Lanzmann)
La réussite d’Axel Corti et de Georg Stefan Troller est d’autant plus admirable que rares, voire très rares sont les créations artistiques ayant ainsi réussi à effectuer un pareil travail de mémoire. Et c’est à côté d’œuvres aussi essentielles que Maus d’Art Spiegelmann ou Le Pianiste de Roman Polanski que l’ensemble de la trilogie vient naturellement trouver sa place. ( dvd classic)
La restauration numérique rend à cette fresque non sa modernité mais son classicisme sans âge… C’est filmé contemporainement, au plus près de la mémoire des auteurs, comme une sarabande de relations humaines, psychiques, physiques, tendues entre espoir et colère … Dans la mise en scène, utilisant le noir et le blanc , insérant parfois des extraits d’images d’archives mais toujours dans la trame du récit, Axel Corti trouve une juste tonalité entre épure moderne et stylisation. (Le Pacte)
Axel Corti, ancien dramaturge du Burgtheater de Vienne, figure controversée de la télévision autrichienne et allemande, ne rechignant jamais à aller déterrer les souvenirs que d’autres auraient préféré laisser dans l’ombre, trouve le ton d’une formidable charge contre l’indifférence et l’oubli. Sans conteste le plus sombre de la trilogie, Welcome in Vienna clôt l’une des réflexions les plus puissantes du cinéma sur la nature humaine, loin des poncifs d’un héroÏsme de commémoration. ( T. Sotinelle . Monde)
Les propos du réalisateur
Après 1945, les Autrichiens ont dit : » Nous sommes libérés. Les nazis, c’étaient les Allemands. » Ils ont soulevé le tapis et ont mis toute la boue dessous. Elle y est encore aujourd’hui. Seulement les bosses deviennent un peu hautes ça et là … Et nous sommes un certain nombre à y trébucher dessus . ..
C’est l’histoire de mon pays. Et je trouve que ces films ne sont pas une histoire didactique, ni une histoire journalistique à mettre à la une pour faire la morale. Je raconte une histoire d’êtres humains. Je trouve que cette situation de refoulement est insupportable, qu’on ne peut pas la laisser ainsi.