de Matthew Warchus
(1 h 58) Grande-Bretagne 2014
Fiche technique :
Réalisation Matthew Warchus
Scénario Stephen Beresford
Image Tat Radcliffe
Décor Simon Bowles
Montage Melanie Ann Oliver
Musique Christopher Nightingale
Production David Livingstone, Cameron McCracken pour Pathé UK, Christine Langan
Synopsis :
Eté 1984 – Le Syndicat National des Mineurs engage un bras de fer avec Margaret Thatcher, la dame… de fer. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gays et lesbiens décide de venir en aide aux familles de mineurs en grève. Mais le Syndicat, très partagé, semble embarrassé de recevoir de l’aide de gens « différents ». Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, le petit groupe motivé embarque à bord d’un minibus pour aller remettre l’argent aux ouvriers en mains propres.
Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose et qui s’unissent pour défendre la même cause.
Réalisateur :
Metteur en scène de théâtre, d’opéra et de cinéma, Matthew Warchus a travaillé pour la plupart des troupes britanniques, y compris la Royal Shakespeare Company. Aujourd’hui âgé de 58 ans, il réalise son premier film, Simpatico, en 1999. Pride, quant à lui, est présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du festival de Cannes 2014 et il est lauréat de la Queer Palm. Cette même année Matthew Warchus est célébré comme meilleur réalisateur aux British Independent Film Awards. En 2015, il devient directeur artistique du théâtre Old Vic. Sa dernière réalisation, en 2022, est un film musical fantastique, Matilda, la comédie musicale, adapté du roman de Roald Dahl.
L’interview :
Le projet a mûri pendant longtemps, comme l’explique le scénariste : « La plupart des gens ne croient pas à l’authenticité de cette histoire lorsqu’ils en entendent parler pour la première fois, et j’étais dans le même état d’esprit… J’ai fait des recherches, et j’ai trouvé un petit article qui en parlait. Plusieurs années après, je suis tombé sur un livre qui comportait un chapitre sur Mark Ashton, confirmant que c’était vrai… Et puis, j’ai découvert que le mouvement LGSM (Lesbians and Gays Support the Miners) avait réalisé sa propre vidéo, que j’ai fini par retrouver. C’est comme cela que tout a commencé mais la gestation du projet a été longue. »
Voici ce qu’indique le metteur en scène : « C’est le genre de projet qu’il est impossible de refuser. Il m’a fait éclater de rire, il m’a surpris et il m’a réjoui à chaque page, et surtout, il m’a ému aux larmes. C’est une histoire pleine d’espoir, drôle, sincère, touchante et qui, vers la fin, vous donne envie de danser et de chanter ! »
La grande qualité du scénario, aux yeux du réalisateur, c’est son absence de parti-pris politique ou de discours moralisateur. « Les deux communautés représentées dans le film, le LGSM et les mineurs gallois, sont bien entendu politisées mais c’est avant tout leur humanité qui est attachante. »
Critiques :
Dans ce tableau d’époque, comme dans les scènes de groupe et celles où tout le monde chante et danse, Pride fait preuve d’une ferveur communicative. Venu du théâtre et de l’opéra, Matthew Warchus a le sens du collectif. Et quand il joue sur ces effets de chœur, il nous émeut vraiment. Télérama
Adapté d’un fait réel, avec tout ce que cela suppose d’efforts de reconstitution clinquants (fringues et BO typically eighties), Pride est l’histoire d’une lutte sociale maquillée en feel good movie familial. Inrock
La galerie de personnages que dépeint le film fonctionne sur une série d’archétypes auxquels il est facile de s’attacher… Le souffle revendicatif du film, sa force brouillonne et son énergie volontaire parviennent à tout emporter sur leur passage… Le film embrasse avec brio l’idée même de ce que peut être une œuvre populaire : un film qui parle au plus grand nombre dont le quotidien est chamboulé par l’ouverture au monde et aux autres. Critikat