Tehachapi

Réalisé par JR

France, Suisse, 2023, 1h33 min

Fiche technique

 Réalisation         JR

Image      Roberto DE ANGELIS, John Hunter NOLAN, Tasha VAN ZANDT

Musique originale           Enfant Sauvage

Synopsis

            En octobre 2019, JR obtient la permission d’intervenir au sein d’une prison de sécurité maximale située dans la ville de Tehachapi, en Californie. Il s’y rend une première fois pour rencontrer 28 prisonniers, et leur présente le projet qu’il a en tête pour la cour de la prison.

            Tehachapi est l’une des prisons les plus violentes des États-Unis. La plupart des prisonniers y sont incarcérés depuis au moins dix ans, et certains y purgent une peine à perpétuité, sans possibilité de sortir un jour, pour des crimes commis alors qu’ils n’étaient encore que mineurs.

Le réalisateur

JR est un photographe et street-artist. Après avoir débuté par le graffiti, il se tourne vers la photographie et travaille principalement la  technique du collage. Il expose principalement dans l’espace public, comme par exemple la cour du Louvre, le Trocadéro, l’opéra Garnier, la frontière mexicaine, les favelas de Rio, Ellis Island, etc.

            En 2017, il co-réalise avec Agnès Varda, Visages, Villages, documentaire dans lequel les deux artistes décident de parcourir la France des campagnes à bord du camion photographique de JR.

            Il prépare actuellement un documentaire sur l’acteur Robert de Niro tout en continuant ses installations artistiques.

Filmographie sélective :

– 2011 : Women are heroes

            – 2017 : Visages, villages (documentaire co-réalisé avec Agnès Varda)

            – 2020 : Omelia contadina (court-métrage coréalisé avec Alice Rohrwacher)

            – 2021 : Paper & glue

            – 2024 : Allégorie citadine (court-métrage coréalisé avec Alice Rohrwacher)

Propos du réalisateur

          Je me suis rendu pour la première fois dans la prison de haute sécurité de Tehachapi, en Californie, en octobre 2019 pour y mener un projet artistique. La rencontre avec les détenus m’a profondément marquée. Dans chacun de mes projets, que ce soit dans les favelas, dans des pays en révolution, en zone de guerre, ou dans des communautés isolées, j’essaie toujours de créer des ponts entre les gens. Je me suis donc demandé comment créer un lien entre ces hommes incarcérés et le monde extérieur. L’idée de faire un film m’est apparue comme une évidence pour pouvoir partager leur résilience au plus grand nombre, et souligner l’importance des programmes de réhabilitation en milieu carcéral.

Il y a quelques années, j’ai rencontré Agnès Varda. Elle m’a appris à gagner la confiance d’anonymes afin qu’ils se livrent et me suivent dans ma démarche artistique. C’est la première fois que je réalise un film depuis Visages, Villages, le documentaire que nous avions réalisé ensemble. J’applique dans Tehachapi tout ce que j’ai appris d’elle. Évidemment, rien ne peut remplacer la relation que nous avions pendant la création de notre film, mais j’ai toujours gardé à l’esprit son approche, et j’ai porté une attention particulière à un point essentiel pour elle : l’écoute de l’autre.

            Pour moi, l’art est vecteur d’espoir, et à Tehachapi, il en a apporté dans un lieu pourtant généralement considéré comme en étant dépourvu. Les personnages du film ont réellement changé. Je suis moi-même désormais convaincu que tout le monde peut changer.

Critiques

Il faut saluer le tact de JR, qui a su mener avec intelligence cette expérience très séduisante sur le plan artistique, mais très délicate sur le plan humain. Sans faire un documentaire politique, le cinéaste, qui se devait de travailler en bonne entente avec l’institution pénitentiaire, a réussi à pointer la dureté de la vie carcérale. Télérama

À une époque où les radicalismes politiques et les sursauts sécuritaires envahissent le débat public, JR fait une brillante démonstration du pouvoir de l’art et de la relation humaine en matière de réinsertion sociale des délinquants. aVoir-aLire.com

Cette plaidoirie pour le pardon et les super-pouvoirs de l’art, déjà forte de ses effets de mise en scène (format vertical du portable, voix off), a un guide : Agnès Varda et son sens de l’écoute. L’Obs

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