La saison des femmes

La saison des femmesLa saison des femmes (Parched)

Drame  de Leena Yadav- Inde -2016- 1h 56 mn

Fiche Technique :

Scénario : Leena Yadav

Interprétation :Tannishtha Chatterjee : Rani, la veuve, Radhika Apte : Lajjo, l’amie de Rani, Surveen Chawla :Bijli, la danseuse, Lehar Khan : Janiki, la jeune fille mariée à Gulab

Photographie : Russel Carpenter

Son : Paul N.J.Ottosson

Musique : Hitesh Sonik

Synopsis :

Inde, Etat du Gujarat, de nos jours. Dans un petit village, quatre femmes osent s’opposer aux hommes et aux traditions ancestrales qui les asservissent. Portées par leur amitié et leur désir de liberté, elles affrontent leurs démons et rêvent d’amour et d’ailleurs.

La réalisatrice :

Née en 1971, diplômée du Lady Shri Ram College for Women  et formée à la communication-presse, Leena Yadav aborde le cinéma par le montage   de films publicitaires et d’émissions de télévision ; elle monte ensuite sa propre maison de production et réalise des émissions et des fictions pour la télévision. Elle est réalisatrice, monteuse, productrice et scénariste.  ‘La saison des femmes’ est son troisième film et il a été récompensé au Festival International du film de Toronto.

Après deux longs métrages réalisés à Bollywood, elle fait le pari de l’indépendance et ose ce que le cinéma indien ne fait presque jamais : filmer la violence au sein du couple  et le corps de ses actrices.

Interview :

– Quelle est l’origine de la Saison des femmes ?

– Ce film est ma réaction à une société misogyne qui traite les femmes comme des objets sexuels, dont le rôle se limite à servir les hommes. Si j’ai choisi d’écrire l’histoire de ces femmes ordinaires au destin extraordinaire, c’est pour donner à mes personnages féminins  une voix qui observe, comprend , agit.

– Votre film est une analyse frontale de la société indienne avec la tradition du cinéma bollywoodien ; était-ce important que ces deux pans coexistent ?

– Bollywood fait partie intégrante de nos vies et s’inspire de nos vies, lorsque nous chantons et dansons à de multiples occasions. Nous nous exprimons quotidiennement grâce à la danse et à la musique. Je suis une cinéaste indienne et je n’aurais jamais pu faire un film sans ces éléments même si j’explore des réalités très violentes.

Critiques :

La saison des femmes blâme la société indienne et paradoxalement en filme toute la beauté. Les  chants, les couleurs, les gestes ancestraux sont bénis à l’écran…Le film est une ode à la liberté, un film dérangeant comme on voudrait plus en voir plus souvent et qui risque évidemment de subir la censure en Inde. Challenge

Le scénario de la Saison des femmes n’est certes pas exempt de rebondissements outranciers, ni de dialogues peu inspirés. Mais ce film social, paré de couleurs chatoyantes, évite l’écueil de la caricature, par l’ambivalence récurrente entre victimes et bourreaux et la présence de personnages masculins positifs. Surtout il détourne avec intelligence plusieurs codes des films bollywoodiens, pour révéler les violences ouvertes et larvées de la société indienne à l’encontre des femmes. Brouillant la fracture entre film indépendant et film grand public, il pourrait être le vecteur de débats fructueux- s’il échappe aux ciseaux de la censure. La Croix

 

Si le film fascine tant c’est par ses fulgurances. Et ses ruptures de tons qui font passer en un instant , de l’effroi au rire en désamorçant sans cesse le pathos. Télérama

 

La saison de femmes ne filme pas des idoles mais des corps. Des corps  assoiffés (comme l’indique Parched, le titre originale long-métrage) de désir et de plaisir. Une scène saisit le rapprochement physique entre Rani et Lajjo, tandis que la première déshabille la seconde pour soigner ses blessures. Il y a là un érotisme aussi ardent que contenu, une tendresse triste découvrant que le contact avec l’autre n’est pas réductible aux sévices, que la main peut caresser au lieu de frapper. Critikat

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