Les ogres

Les ogresLes ogres

Comédie dramatique de  Léa Fehner

 France  –   Sortie :  Mars 2016 – 2h 24mn

Fiche technique

Scénario: Léa Fehner, Catherine Paillé, Brigitte Sy · Image: Julien Poupard ·  Décors: Pascale Consigny · Costumes: Caroline Delannoy, Sylvie Heguiaphal · Son: Julien Sicart · Musique: Philippe Cataix ·  Montage: Julien Chigot · Producteur: Philippe Liégeois · Distributeur: Pyramide Distribution

Interprétation: Adèle Haenel (Mona), Marc Barbé (M. Déloyal), François Fehner (François), Marion Bouvarel (Marion), Inès Fehner (Inès), Lola Dueñas (Lola), Philippe Cataix (Chignol).

Synopsis:

La troupe itinérante Davaï porte de ville en ville, de chapiteau en chapiteau, un spectacle à la croisée du théâtre et du cirque. C’est une vie de bohème, à la fois exaltante et éprouvante dans laquelle François, le fondateur de la troupe entraîne femme, enfants et comédiens. Une trapéziste fait une chute … Une comédienne est sur le point d’accoucher … Mais le jeu continue, sur scène et même en dehors de la scène.

La réalisatrice:

Léa Fehner est  née le 15 octobre 1981 à Toulouse. Elle intègre en 2002 le département Scénario de la Fémis, dont elle sort diplômée quatre ans plus tard. Son projet de fin d’étude est le scénario de Qu’un seul tienne et les autres suivront, qu’elle tournera en 2008. Le film a été sélectionné en 2009 à la Mostra de Venise. Il a reçu le Prix Michel-d’Ornano au Festival du film américain de Deauville, le Prix Louis-Delluc du premier film, et a été nommé au César du meilleur premier film en 2010.  Le tournage des Ogres a commencé en été 2014.

Propos de Léa Fehner et d’ Adèle Haenel:

 » Le titre Les Ogres est arrivé vite, comme un axe de travail sur ces personnages absolus, voraces qui bouffent la vie, mais aussi leurs proches, l’espace, le temps … et qui mélangent tout, la famille l’argent, l’art… »

 » Ces gens tentent de vivre ensemble une utopie collective, au risque de se casser les dents. Il y a dans cette vie nomade un défi lancé à ce qui de plus en plus étrique nos existences. »

 » J’ai cherché à ce que cette friction entre fiction et réalité inonde le spectateur quoi qu’il sache du processus de fabrication.

 » L’ambiance retranscrite dans le film était l’ambiance qui avait lieu sur le plateau, une alchimie de troupe et la joie d’être ensemble. Le film était très écrit, mais il y avait quand même beaucoup de propositions des acteurs, et la volonté de partager l’espace avec les autres. Et ça pouvait être déstabilisant, parce qu’on a tourné des scènes en plan-séquence, où tout le monde improvisait, les comédiens, le caméraman, tout le monde … Une forme de ballet qui témoigne du collectif, ce truc à la fois désespérant et excitant. » (Adèle Haenel)

La critique:

Les Ogres frappe d’abord par sa vitalité et son exaltation. C’est la vie bouillonnante et folle dans ses excès que filme Léa Fehner avec une caméra en mouvement amoureuse des comédiens dans la lumière blonde de l’été finissant. ( C. Renou- Nativel)

Les  ogres ont faim. De vie, de nourritures puissantes, de paysages, de publics nombreux, de grands textes, de musiques cuivrées, de chamailleries, d’amitié et d’amour. Les ogres sont braillards, échevelés, négligés, mal fagotés, éruptifs, impudiques, idéalistes … Précédés par des parades bon enfant ils vont en caravane de ville en ville. Ils empruntent à la fois au cirque à l’ancienne et au théâtre itinérant. ( Nouvel Obs.)

A force d’insister assez lourdement sur l’excentricité impossible à canaliser des (nombreux) personnages et de maintenir coûte que coûte un rythme effréné, le résultat ne fait que trop rapidement dévoiler sa première contradiction : alors que les représentations au sein du théâtre sont normalement portées par la capacité des acteurs à improviser, à prendre leurs libertés avec le texte, on sent ici que le film les cadenasse dans une série de scènes du quotidien trop écrites, comme autant de passages obligés pour mieux appréhender les rapport au sein de la  troupe.  ( Critikat)

Ces acteurs joyeux et sympas, pourraient vite agacer par leur hystérie revendiquée et leur fierté de se croire les derniers aventuriers d’un monde assoupi et médiocre. Mais la réalisatrice ne semble jamais dupe de ces fanfaronnades … Extrêmement précis sous son apparente décontraction, le film repose sur des angoisses, des peurs et des ressentiments qui progressent, enflent, explosent puis s’évanouissent sans laisser de traces, laissant place au seul sentiment que l’être humain mérite : l’indulgence. ( Pierre Murat).

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