Week end avec …Vincent Garenq
VENDREDI 24 mars 20H15
Présumé coupable
Fiche technique :
Réalisation : Vincent Garenq. Scénario : Vincent Garenq d’après le livre d’Alain Marécaux. Photographie : Renaud Chassaing. Montage : Dorian Rigal-Ansous. Son : Pascal Jasmes, Philippe Vandendriessche. Production : Artémis Production, France 3 Cinéma, Nord-Ouest Production, Radio-télévision Belge Francophone. Distribution : Philippe Torreton (Alain Marécaux), Noémie Lvovsky (Edith Marécaux), Raphaël Ferret (le juge Burgaud).
Synopsis :
Le film raconte le calvaire d’Alain Marécaux – « l’huissier » de l’affaire d’Outreau – arrêté en 2001 ainsi que sa femme et 12 autres personnes pour d’horribles actes de pédophilie qu’ils n’ont jamais commis. C’est l’histoire de la descente en enfer d’un homme innocent face à un système judiciaire incroyablement injuste et inhumain, l’histoire de sa vie et de celle de ses proches broyées par une des plus importantes erreurs judiciaires de notre époque.
Propos du réalisateur :
« C’était indispensable pour moi de le faire en parfait accord avec Alain. Je serais incapable de faire un film inspiré d’un fait réel si je sais que je risque de faire du mal aux personnes concernées »
Critiques :
Garenq a choisi de ne pas quitter un seul instant le calvaire de cet homme comme les autres. Présumé Coupable a, sur « Omar m’a tuer », autre film sur l’injustice, plusieurs avantages : en zoomant sur sa victime, sans jamais tomber dans le voyeurisme, on vit son calvaire carcéral et judiciaire avec un réalisme et une force bien plus bouleversants. Le Point. Francois-Guillaume Lorain.
Un film qui évite brillamment les pièges qui lui étaient tendus. Le cinéaste a fait le choix radical de ne jamais quitter son personnage principal, de refuser tout autre point de vue que le sien et d’éviter toute ambiguïté sur le décalage entre fiction et réalité. Positif. Jean-Dominique Nuttens.
La violence des émotions et des sensations que suscite « Présumé coupable » est telle que l’on n’est pas sûr de pouvoir recommander le film sans réserve. Le Monde. Thomas Sotinel
La sobriété de la mise en scène et de l’interprétation implique de véritables choix tant esthétiques que moraux. Il y a du cinéma dans ce long-métrage intense. 20 minutes. Caroline Vié.
SAMEDI 25 mars 13H30
L’enquête
Débat en présence d’Henri Pons, l’un des deux magistrats ayant instruit l’affaire Clearstream
Fiche technique
Réalisation : Vincent Garenq. Scénario : Vincent Garenq et Stéphane Cabel. Montage : Musique : Erwann Kermorvant. Photographie : Renaud Chassaing. Production : Christophe Rossignon et Philip Boëffard. Sociétés de production : Nord Ouest Films. Distribution : Gilles Lellouche (Denis Robert), Charles Berling (le juge Renaud Van Ruymbeke), Florence Loiret-Caille (Géraldine Robert)…
Synopsis
2001. Le journaliste Denis Robert met le feu aux poudres dans le monde de la finance en dénonçant le fonctionnement opaque de la société bancaire Clearstream. Sa quête de vérité pour tenter de révéler « l’Affaire des affaires » va rejoindre celle du juge Renaud Van Ruymbeke, très engagé contre la corruption. Leurs chemins vont les conduire au cœur d’une machination politico-financière baptisée « l’affaire Clearstream » qui va secouer la Vème République
Propos du réalisteur ;
« Ce ne sont pas les affaires en elles-mêmes qui m’intéressent, mais les hommes. J’avais lu les livres de Denis Robert, et j’aimais son ton, son écriture. Il m’a servi de consultant pour mon film et, du coup, il a suivi toutes les étapes du scénario. Et comme il sait ce que c’est qu’écrire, il m’a laissé totalement libre de m’écarter du pur récit, de mêler un peu de fiction, du moment que, sur le fond, le message à faire passer était conforme aux faits. »
Critiques :
Un sans-faute pour Vincent Garenq aux manettes de « L’Enquête », dont la mise en scène colle aux objectifs de son film : lever le voile sur une affaire très révélatrice de notre époque, tout en en faisant une histoire d’homme, et au-delà d’une famille prise dans la tourmente. Un film d’utilité publique, à voir absolument. Culturebox. Jacky Bornet.
Cet épisode judiciare qui a fait trembler autant les enquêteurs que les enquêtés donne à cette fiction un statut particulier et rare dans la production française. (…) La crédibilité de la mise en scène paraît indéniable .(…) Celle-ci atteste du réel sans que ce dernier ne soit pris en otage par une emphase spectaculaire. Positif. Pierre Eisenreich.
Le scénario de « L’Enquête », fruit d’un travail proprement herculéen qu’il convient de saluer, exige une attention et une concentration telles que la somme d’informations dégoupillées finit par étouffer au lieu d’éclairer. Première. Bernard Archourd.
SAMEDI 25 mars 16H30
Le choix du réalisateur
E la nave va
Fiche technique
Réalisation : Federico Fellini. Scénario : Federico Fellini, Tonino Guerra. Textes d’opéra : Andrea Zanzotto. Direction artistique : Dante Ferretti. Photographie : Giuseppe Rotunno. Son : Tommaso Quattrini. Montage: Ruggero Mastroianni. Musique : Gianfranco Plenizio. Sociétés de production : Vides Produzione, Radiotelevisione Italiana, Gaumont, Films A2. Distribution :Freddie Jones (Orlando), Barbara Jefford (Ildebranda Cuffari), Victor Poletti (Aureliano Fuciletto)..
Synopsis :
En 1914, le port de Naples est le théâtre d’événements peu banals. La haute société européenne, artistes et politiciens de renom, s’apprête, au cours d’une croisière, a disperser les cendres de leur diva adulée. Les premières manifestations de la guerre vont frapper de plein fouet les insouciants passagers…
Critiques :
Ce que nous voyons et entendons ici, pour notre plus grande joie, pendant deux heures et huit minutes, c’est un opéra bouffe tragique. Avec trouvailles, voix prodigieuses, décors fulgurants. L’angoisse nous est donnée de surcroît. Mais donnée dès le départ. Fellini a quitté le port. Plus fou, mais infiniment moins menteur que les autres, ce dix-huitième et superbe film nous tient captifs de son histoire, son rire et son angoisse et en dit plus sur son auteur que mille autres confidences. Qui tremble plus ? Cinéma 84 n° 301. Mireille Amiel.
Folles mises en scène, fantasmes délirants, impensables histoires à tiroirs : c’était le génie de Fellini. Qu’en reste-t-il ? Trop de moyens et la vieillesse semblent avoir eu raison de l’auteur de Huit et demi. Le metteur en scène de l’excès et de la démesure, du grandiose et du dérisoire, a choisi cette fois la sagesse et la pondération, le sourire plutôt que le rire, l’attendrissement plutôt que le bouleversement.
Au prix d’une légère accélération du temps, l’histoire européenne du cinéma s’identifie à la narration filmée. Au commencement était Lumière et près de lui Méliès et les opérateurs Pathé. Et vogue le navire nous fait revivre les spectateurs surpris ou ravis d’être « dans le champ », les tourneurs de manivelle impatients et l’invention du contre-champ par le journaliste, unique « rescapé » du film imaginaire. Ensuite naissent le son, le dialogue, la couleur mais déjà l’opéra commande le destin général du film. Si la musique utilise aussi Tchaïkovsky, Debussy, Rossini et un hommage aux jeux des verreries de Nino Rota, c’est Verdi qui en assume essentiellement l’énergie. Positif n° 276