Mademoiselle

 

 Mademoiselle

( The Handmaiden)

Mademoiselle

de Park Chan-wook  Corée du Sud 2016 (2h30)

Fiche technique

Réalisation : Park Chan-Wook.  Scénario : Jeong Seo-kyeong et Park Chan-wook, d’après le roman de Sarah Waters.  Montage : Kim Jae-Bum et Kim Sang-beom . Musique : Jo Yeong-wook. Photographie : Chung Chung-hoon. Sociétés de production : Moho Film ; Yong Film. Avec : Kim Min-hee (Hideko, la demoiselle),  Kim Tae-ri (Sook-hee, la servante), Ha Jeong-woo (le comte), Jo Jin-woong (Kouzuki, l’oncle)..

Synopsis

Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

Le réalisateur

Park Chan-Wook, réalisateur coréen né en 1963 à Séoul en Corée du Sud, commencera ses études avec de la philosophie sans cependant y trouver son compte, son intérêt principal étant le cinéma et s’étant réveillé après avoir vu Sueurs Froides (1958) d’Alfred Hitchcock. Il créera d’ailleurs Sogang film community avec ses amis cinéphiles de l’université.

Il débutera dans l’industrie du cinéma en 1988 en effectuant divers tâches mineures et s’essayant à plusieurs corps de métiers différents afin d’éconimiser assez d’argent pour réalisé son premier film : Moon is the Sun’s Dream qui sortira en 1992. Ce sera un gros échec commercial, mais il lui aura cependant permis de se créer des contacts dans le milieu.

Il deviendra par la suite critique de cinéma et publiera en 1994 un recueil de ses critiques intitulé Vidéodrome : charme discret de regarder des films.

Entre 1997 et 1999 il réalisera un film et un court-métrage qui, en faisant plus d’entrée que son premier film, ne connaîtront pas un grand succès. Mais il sera repéré par la production Myung Film qui lui proposera d’adapter le roman DMZ de Park Sang-yun relatant la guerre de frontière des deux Corées. La société lui allouera un budget confortable lui permettant donc de réaliser Joint Security Area qui fera plus de 5 millions de spectateurs et devenant donc le second plus gros succès du cinéma coréen, lançant enfin la carrière de Park Chan-Wook.

Ses prochains films, bien que toujours très noirs, recevront un accueil bien plus favorable de la part du public ainsi que de la critique, l’apothéose de son acension se faisant avec son cinquième film Old Boy (2003) qui recevra le grand prix du festival de Cannes, devenant ainsi une œuvre culte du cinéma coréen et fera de Park Chan-Wook un réalisateur emblématique de ce cinéma émergeant.

Park Chan-Wook est engagé politiquement à gauche, son nom est placé sur la liste noire du gouvernement conservateur de Park Geun-hye constituée d’artistes critiques secrètement placés sous surveillance par les autorités et privés de subventions publiques pour la réalisation de ses films.

Propos du réalisateur

« L’histoire de la Corée est sombre dans son ensemble et les années d’occupation japonaise ont été terribles pour le pays. Je ne voulais pas être mièvre, dire que l’amour est toujours possible. Mais je voulais raconter l’irruption de la modernité en Corée et aussi faire le portrait de ces salauds de collaborateurs. Il y a plusieurs strates de rapports entre dominants et dominés, ceux entre les occupants et occupés, mais aussi ceux entre les hommes et les femmes. Hideko incarne les femmes soumises au regard des hommes et le film est l’histoire de l’affranchisemment de cette domination. Pour la première fois, j’ai voulu raconter une histoire de libération, d’une quête de plaisir féminin, de solidarité entre femmes. »

Critiques

« Tout n’est que mise en scène et le grand ordonnateur suprême et magnifique n’est pas le Comte mais Park Chan-wook. »                                                                                             Positif

« Le cinéaste prend un malin plaisir à nous balader dans un conte en trois actes qui se contredisent et s’enrichissent, où chaque personnage, tout à tour manipulateur et manipulé, avance vers sa vérité. »                                                                                   Télérama

« L’artisanat de Park Chan-wook atteint un degré inédit de sophistication visuelle et technique (…) et les filouteries narratives et esthétiques du cinéaste se sont muées en quelques choses d’enfin plus léger et facétieux. (…) Mademoiselle est cousu de fil blanc, et s’offre au spectateur comme un objet en premier lieu ludique et amusant, un film d’escroc et de faux-semblants parcouru d’érotisme. »                                             Les Inrockuptibles

« Le dynamisme du film aurait gagné à un peu de dépouillement, jouant ses meilleures cartes au lieu de passer son temps à en faire un château m’as-tu-vu. »                                                                                                             Les cahiers du cinéma

« L’ingéniosité du récit, qui jongle avec les effets de surprise permis par une triple duperie entre arnaqueurs éprouvés, doit d’ailleurs beaucoup au roman, auquel il n’apporte finalement pas grand-chose à part quelques rengaines «park chan-wookiennes» et un fétichisme formel terminal, dont on peine décidément à percevoir l’objet – et le sens. »                                                                                                                                  Libération

« Mademoiselle se révèle un jeu de pistes fascinant, où manipulateurs et manipulés finissent par se confondre. Park Chan-wook joue avec les techniques du cinéma pour mieux perdre le spectateur dans une esthétique volontairement agressive. Mais se perd lui-même, hélas, parfois dans un récit de 145 minutes bien trop longues pour éviter quelques bégaiements. »

Studio Ciné

Live

 

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