Harmonium

 Harmonium

harmonium

de Kôji Fukada -Japon – 2016 – 1h58

Fiche Technique:

Réalisation et Scénario: Kôji Fukada

Musique: Hiroyuki Onagawa

Son: Junji Yoshikata

Interprétation: Tadanobu Asano (Yasaka), Mariko Tsutsui (Akié), Kanji Furutachi (Toshio), Momone Shinokawa (Hotaru)

Synopsis:

Toshio, son épouse Akié et leur petite fille Hotaru vivent dans une petite ville de banlieue. Leur existence paisible est bientôt troublée par l’irruption de Yasaka, tout juste sorti de prison. L’homme, un ami de longue date de Toshio vient lui demander du travail dans son atelier. Toshio, qui a une mystérieuse dette envers lui, a aussitôt accepté.

Le réalisateur :

Kôji Fukada, né en 1980 à Tokyo est  réalisateur, scénariste, producteur. Il a réalisé 4 longs métrages dont  « Au revoir l’été », « Sayonara » ; Harmonium, son 5ième film  a obtenu le Prix du jury de la section « un certain regard », au  Festival de Cannes 2016. Il s’impose comme l’un des réalisateurs indépendants de sa génération.

Propos du réalisateur :

 –  Quand on a découvert votre cinéma avec un film aussi solaire qu’ « Au revoir l’été », la noirceur d‘Harmonium étonne

–  K. Fukada: Je ne m’inscris pas dans des genres cinématographiques précis, et je n’ai pas l’intention de changer de registre à chaque film; et même s’il est traité de manière différente à chaque fois je crois qu’il y a un univers commun à tous mes films qui correspond à ma vision du monde, à ma conception de l’humain, l’homme nait avec une solitude originelle qu’il essaie de combattre gràce à un certain nombre d’institutions comme la famille, c’est évident dans Harmonium mais cette solitude intrinsèque est aussi présente dans Au revoir l’été.

 

– Dans vos films, vos personnages n’expriment jamais leurs sentiments, si bien que cela laisse une grande place au spectateur pour interpréter leur psychologie.

K. Fukada: oui, c’est quelque chose à laquelle je suis très attentif, tout particulièrement pour ce film qui aborde justement l’absence de réelle communication au sein de la famille.

Il y a deux choses que je voulais appréhender qui me viennent à l’esprit : comment les gens réagissent-ils si, dans leur vie quotidienne ils sont confrontés à la violence et, quand une famille implose, comment ses membres gèrent-ils la solitude ?

Critiques :

Ce qui nous tient en haleine pendant la première partie du film tient aux nombreuses zones d’ombre où s’immisce le fantastique, qui occupe tout entier le précédent film de Fukada, Sayonara. Quel accident (« incident », disent les protagonistes) projette la famille dans le drame  après un  saut temporel de 10 ans ?    Positif

Harmonium impressionne par la maîtrise de sa mise en scène, la subtilité de sa direction d’acteurs, son art des rimes intérieurs (la récurrence de la couleur rouge à des moments fatidiques), la beauté tranquille de son image, de ses plans fixes qui contrastent avec le tableau terrible que dresse Fukada de l’humanité. Derrière la retenue et la politesse, il y a l’hypocrisie, l’impossibilité évidente d’une société à refouler indéfiniment les pulsions de mort qui habitent les êtres, les forces destructrices qui les dépassent et les ramènent toujours à la barbarie.         Les Inrocks

Le cinéma de Kôji Fukada, à l’instar de ses personnages, est tout sauf démonstratif. Son sens réside autant dans ce qui est dit et montré que dans ce qui ne l’est pas… Son récit, tout en étant linéaire, et même parfois prévisible, emprunte des chemins de traverses et recèle des coups de théâtres. Tous sont là pour faire ressortir la solitude profonde des personnages, le poids des non-dits, qui tient autant à la culture sociale japonaise qu’au poids de la culpabilité.        Critikat

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