Une famille heureuse
De Nana Ekvtimishvili et Simon Gross Allemagne- Géorgie- France (1 h 59)
Première sortie en France : 10 mai 2017
Fiche technique
Réalisation : Nana et Simon Gross – Scénario : Nana – Décors : Kate Japaridze – Son : Andréas Hildebrandt, Paata Godziahvili – Photo: Tudor Vladimir Panduru – Producteur : Polaire film
Synopsis :
Professeur dans un lycée de Tbilissi, Manana est mariée depuis 25 ans à Soso. Ensemble ils partagent leur appartement avec les parents de Manana, leurs deux enfants, et leur gendre. Une famille en apparence heureuse et soudée jusqu’à la surprise de tous, Manana annonce au soir de son 52ème anniversaire sa décision de quitter le domicile conjugal pour s’installer seule.
Filmographie et récompenses.
Pour les deux réalisateurs -Eka et Natia : Chronique d’une jeunesse Géorgienne, film qui a obtenu une trentaine de récompenses à travers le monde dont – le prix CICAE à Berlin – le prix FRIFESCI à Hong Kong – présenté aux Oscars en 2014 dans la sélection géorgienne. – Une famille heureuse : présenté au festival de Sundance en 2017 et sélectionné à la Berlinale dans la section Forum. Biographies
Nana est née en 1978 à Tbilissi. Diplômée de philosophie, elle quitte son pays à 20 ans pour l’Allemagne et étudie le scénario à l’Académie de cinéma de Potsdam. S’ensuivront deux courts métrages en 2008, puis 2011. En 2012 elle fonde avec Simon Gross la société de production Polaire Film. Ils réalisent Eva et Katia et ce sera en 2017 : Une famille heureuse.
Simon, né à Berlin, étudie la réalisation à l’école de cinéma de Munich. Après plusieurs courts métrages, il réalise, coécrit avec Nana, en 2006, un long métrage : Fata Margana mettant en scène un jeune couple qui se perd dans l’immensité du désert. 6 ans plus tard commence leur coréalisation.
Propos des réalisateurs
Dans une société patriarcale comme la Géorgie il est couramment admis que les femmes ne peuvent pas vivre sans les hommes ; sans eux, elles seraient moins respectées, moins protégées et dans une plus grande précarité. Suite à la disparition de l’Union Soviétique, aujourd’hui l’église chrétienne orthodoxe accepte que les femmes aient moins de droits que les hommes… Les sermons, que beaucoup suivent aveuglément, placent clairement l’homme à la tête de la famille. Nana et Simon
J’ai grandi en Géorgie, du coup le film se nourrit de mon expérience. Nana
Moi j’ai grandi en Allemagne, pourtant j’ai l’impression qu’il y a des choses en commun entre mon enfance et le film. Mes parents ont divorcé quand j’avais neuf ans en 1980 … et c’était ma mère qui était en charge de nos vies… Elle ne s’est jamais remariée. Simon
Nous faisons tout ensemble, au point que j’ai parfois l’impression que nous sommes une seule personne qui aurait deux cerveaux, quatre yeux et quatre oreilles. Nous partageons la même vision et la même approche, que ce soit pendant l’écriture ou le tournage Sur le plateau, nous sommes toujours côte à côte, nous sommes synchronisés. Nana
Critiques
Vu le peu de films géorgiens, on est heureux de défendre « une famille heureuse », pour sa provenance, mais surtout parce qu’il est remarquable. On est d’abord plongé dans le quotidien bordélique d’une famille de la classe moyenne : chaos : conflits, comédie, filmé sans fard, un peu à la Pialat. Les Inrocks
Ces scènes ont les a vues dans des films français, italiens, russes, polonais et autres. Et jamais on ne s’en lasse. Une grande tablée, un bonheur de cinéma si universel. On se retrouve tout de suite à la maison. .. Mais une chaise reste vide, la mère ne veut plus s’asseoir. Et c’est la place de la femme en Géorgie qui apparaît bientôt. Télérama
Les scènes de la vie conjugale, familiale, ne produisent rien de plus que ce qu’elles produisent dans la vie ordinaire : des colères, des regrets, des réconciliations. Les portes vers l’excès restent résolument closes. Cette banalité dessine la limite du film, elle en fait aussi sa force. Le Monde