La jeune fille sans mains
de Sébastien Laudenbach – France- 2016 – 1H13
Film d’animation
(en partenariat avec la MJC)
Fiche Technique
Réalisateur : Sébastien Laudenbach
Acteurs de doublage: Anaïs Demoustier (La Jeune Fille), Jérémie Elkaïm (Le Prince), Philippe Laudenbach (Le Diable), Olivier Broche (Le Père), Françoise Lebrun (La Mère)
Synopsis (d’après un conte des Frères Grimm)
Après un pacte avec le Diable contre de l’or, un père accepte de trancher les mains de sa fille….
Biographie de Sébastien Laudenbach
Réalisateur et illustrateur, auteur de 8 courts métrages, La Jeune Fille sans mains est son premier long-métrage. Présenté à Cannes en 2016 (Acid) il reçoit divers prix internationaux, dont une mention spéciale du jury au festival d’Annecy.
Professeur à l’École nationale Supérieure des Arts décoratifs dont il est lui-même diplômé, Sébastien Laudenbach s’essaie à toutes les techniques, dessin animé, papier découpé, animation sur sable. Brouillant les frontières de l’animation, il ne cesse d’interroger le langage du cinéma d’animation.
Principaux courts métrages
Des câlins dans les cuisines (2004) – Regarder Oana ( 2009) – Vasco (2010) – La Force (2013) – Daphné ou la belle plante (2014) – Vibrato (2017)
Propos du Réalisateur
Vous vous êtes occupé seul de l’animation, de la composition des images,comment s’est alors passé l’intégration de la musique d’Olivier Mellano?
En fait,tout s’est fait très naturellement……..La musique a été faite de manière très organique …. Je voulais que ce soit de la musique électrique, sur cette espèce de moyen-âge réinventé. Une musique contemporaine pour créer un décalage. J’aime beaucoup la musique d’Olivier parce qu’elle apporte une dimension romanesque,un souffle.
Pourrait-on dire que vous avez principalement fonctionné à l’intuition?
Ce qui était agréable, c’est que je n’ai jamais eu l’impression d’exécuter quoi que ce soit, mais de toujours construire comme on fait un modelage: on ajoute, on retranche, et ça à n’importe quelle étape de la fabrication, alors qu’en animation, on passe normalement notre temps à valider des trucs.
« Contrairement à la grande majorité des longs-métrages d’animation dans lesquels chaque image est totalement finie, je propose une image qui n’est pas finie. Ou, pour le dire autrement,qui est in-finie.
J’aime à penser que cet infini ouvre l’imagination du spectateur dont le cerveau, en manque, doit travailler pour en combler les lacunes. »
Critiques
Évoquer la beauté, l’incroyable originalité de ce film relève de la gageure. Quels mots peuvent dire l’élégance d’un mouvement lâché à main levée en quelques coups de pinceau, la délicatesse d’une musique, l’harmonie d’un tableau tachiste aux couleurs inattendues? Il y a de tout cela dans La Jeune Fille sans mains, nouvelle divine surprise de l’animation française,…totalement à rebours de ce qui se fait actuellement. Bernard Genin POSITIF
Le conte féérique et merveilleux ne tait pas les besoins primaires des personnages, il les replace dans la relation d’amour d’une mère pour son enfant, d’un homme pour une femme ou dans la passion violente et dévorante qui peut s’emparer d’un être – ici le Diable – à vouloir posséder une femme contre sa propre volonté. Enfants, (vers huit ou neuf ans), adolescents ou adultes, la morale de ce conte animé est peut-être de nous rappeler que l’amour et la nature sont étroitement liés et que le corps et l’esprit ne s’épanouissent de pair qu’à travers eux. L’ Ivresse des mots
Dommage que le cinéaste ne soit pas allé au bout de son geste créatif,au bout de cette acceptation de la difficulté de restituer avec précision le véritable déroulement de faits racontés- et le conte en général en témoigne. Cette tension entre vérité de l’image et tâtonnement du croquis reste hélas inaboutie. Alain Zind TRACES