Wajib – L’invitation au mariage

Wajib – L’invitation au mariage

de Anne-Marie Jacir Palestine 2017 (1h36)

 

Fiche technique

Scénario et Réalisation: Anne-Marie Jacir

Production: Palestine, France,Allemagne,Colombie, Norvège, Qatar, Émirats Arabes Unis

Avec: Mohammad Bakri, Saleh Bakri

Synopsis

Abu Shadi,Professeur vit à Nazareth et il prépare le mariage de sa fille. Selon la coutume palestinienne, les invitations doivent être remises de la main à la main par les hommes de la famille. Son fils Shadi ,jeune architecte exilé à Rome,vient l’y aider.

La réalisatrice

Née en 1974 à Bethléem en Cisjordanie, Anne-Marie Jacir a grandi en Arabie Saoudite, a étudié le cinéma à New York puis s’est installée à Amman en Jordanie faute d’être autorisée à vivre chez elle.

Son cinéma mêle la fiction à la réalité du quotidien des territoires palestiniens et l’histoire de la Palestine à sa propre histoire, en questionnant les effets de la situation géopolitique sur des trajectoires personnelles

Elle travaille en tant que productrice,scénariste et monteuse pour plusieurs cinéastes et enseigne le cinéma.

Elle a écrit et réalisé de nombreux court-métrages .

Après Le Sel de la Mer en 2008 et When I saw you en 2012, Wajid est son troisième long-métrage.

Les Acteurs

Mohammad Bakri est un acteur de théâtre et de cinéma très connu en Palestine et dans le monde. Il a également réalisé deux documentaires: 1948 et Jenine, ce dernier interdit en Israël pour diffamation.

Saleh Bakri ,son fils est un acteur clé du cinéma et du théâtre palestinien.

Propos de la réalisatrice

«  Les personnages de Wajid sont directement inspirés par des gens que je connais ,mais c’est aussi ma propre vision de Nazareth que je donne. J’ai voulu que cette fiction soit à la fois ancrée dans la réalité et universelle. Il y a une part d’humour et j’y tenais. Je crois qu’on peut parler d’une tonalité méditerranéenne.

Est-ce pour vous un devoir de rendre compte du quotidien du peuple palestinien?

Ce n’est pas un devoir, non. Le cinéma est un art dont je suis tombée amoureuse. C’est aussi une pratique et j’essaie toujours de m’améliorer. En tant que Palestinienne, je suis bien sûr attirée par les histoires de gens que je connais, mais pas seulement. On se doit de rester libre, sans limites, dans la pratique de son art.

Propos de Mohammad Bakri

Être un artiste palestinien en Israël en essayant de préserver son âme est très difficile….. Si je deviens amer,je ne peux plus ni sourire ni créer. La peur ou la haine sont des sentiments qui tuent la créativité.

Critiques

L’humour de Wajid,comme politesse du désespoir, place à cet égard le film dans le sillage de l’oeuvre d’Elia Suleiman.…Wajid en reprend l’un des motifs de prédilection, l’épuisement moral. Car, voilà bien ce qui menace face au mur d’indifférence qui les environne, l’aspiration comme l’inspiration palestiniennes… mais tant qu’il se trouvera un film pour avoir la force de le montrer, l’idée d’épuiser l’épuisement restera vivante. Jacques Mandelbaum

Passant organiquement d’une perspective à l’autre, la mise en scène évite de solidifier le dialogue père- fils en une opposition sociologique. Si l’on saisit à travers l’existence blessée des personnages quelque chose d’un peuple, ce n’est pas au sens d’une illustration, mais plutôt d’une incorporation. Autrement dit, l’histoire politique de la Palestine a participé à créer au coeur de cette intimité familiale un conflit tragique entre des manières de sentir et de désirer.      Les cahiers du cinéma

Ce film chaleureux séduit et étonne, dédramatisant une réalité que les cinéastes palestiniens évoquent souvent avec gravité. Ici, tout le monde a une façon différente de se revendiquer palestinien.   Anne-Marie Jacir fait subtilement ressentir ces tensions. Elle donne à son film une profondeur humaine, sociale,politique.Mais sans jamais pedre de vue la mission modeste et précieuse de ses personnages: inviter au mariage, au rassemblement.     Télérama

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