Le voleur de bicyclette

Film projeté en partenariat avec la manifestation de la MJC « Cultivons le vélo»

Le voleur de bicycletteLE VOLEUR DE BICYCLETTE
( LADRI DI BICICLETTE )

Un film de Vittorio de Sica (1h25)  Italie  1948

Avec : Lamberto MAGGIORANI – Enzo STAIOLA – Vittorio ANTONUCCI – Lianella CARELL

Fiche technique :

Scénario et dialogues : Cesare Zavattini, Vittorio De Sica, O. Biancoli, Suiso, Cecchi d’Amico, A. Franchi, G. Gherardi, G. Guerrieri d’après le roman de Luigi Bartolini
Image : Carlo Montuari Montage : Eraldo Da Roma Musique : Alessandro Cicognini

Synopsis :

Le chômeur Ricci trouve enfin une place de colleur d’affiches. Pour pouvoir prendre cet emploi, il lui faut unebicyclette. La sienne est «engagée» au Mont-de-Piété. Sa femme Maria décide d’y mettre ses draps pour retirer le vélo. Pendant qu’il colle sa première affiche, Ricci se fait voler sa bicyclette. Induit en erreur par un complice du voleur, il s’égare dans la poursuite mais ne renonce pas.

Réalisateur :

De Sica est né à Sora, en 1902 dans une famille très humble. Après divers petits boulots, il débute au cinéma par l’interprétation. Il mènera à partir de 1940 une double carrière d’acteur éclectique et doué, jouant indifféremment dans des comédies, des drames, des «navets» ou des films de valeur, aussi à l’aise dans Pain, Amour et Fantaisie que dans Le Général della Rovere.
Ses concessions comme comédien lui permettent de réaliser ses films avec plus de rigueur. Il tourne relativement peu mais seulement ce qui l’intéresse. De Sica n’a pu trouver de producteur pour Le Voleur de Bicyclette et l’a financé lui-même. Du réalisme, De Sica passe au surréalisme avec Miracle à Milan qui évoque avec humour la misère dans les faubourgs des grandes villes. La critique porta aux nues Vittorio De Sica associé au scénariste Zavattini. Après Stazione Termini s’amorce son déclin. Le jardin des Finzi Contini en 1970 est son dernier grand film. Vittorio De Sica meurt à Paris en 1974.

Filmographie succincte :

Sciuscià (1946) – Le Voleur de Bicyclette (1948) – Miracle à Milan (1951) – Umberto D. (1952) – La Ciociara (1960) – Mariage à l’Italienne (1964) – Le Jardin des Finzi-Contini (1970)

Critiques :

Peu de scénaristes se sont penchés sur le réel contemporain avec à la fois autant d’émotion et autant de scrupuleuse attention. Dans un pays bouleversé par la guerre, en pleine évolution, Zavattini et De Sica ont su réussir ce miracle de témoigner sur des faits particuliers en atteignant le général. Là où la plupart des auteurs italiens, éblouis par la multitude des faits qui se présentaient à eux, étaient incapables de faire un choix, Zavattini et De Sica ont brossé des fresques véritables, sans grandiloquence, d’une simplicité et d’une fraîcheur remarquables, toutes imprégnées d’une vie intense, dont le sens général apparaît pourtant avec une aveuglante évidence, comme si le déroulement des images n’avait pu être autre, comme si les images elles-mêmes étaient les mieux choisies, les plus significatives. (…)  (Jacques Chevallier – Image et Son n°97 – déc. 1956)

De Sica fait preuve de compassion, et confère à ses personnages une dignité humaine qui nous les rend proches. Il a un regard juste dans l’observation des petits gestes de la vie quotidienne (rien n’est décoratif) et, enfin, Bruno, le fils d’Antonio anime le film presque de bout en bout. C’est lui qui donne toute sa dimension au drame du père. Il est le fil rouge d’un film qui sans lui ne serait qu’un banal fait-divers. (…)  (http://www.cinergie.be/)

“ Le néo-réalisme cinématographique est loin d’avoir épuisé son potentiel d’inspiration et d’actualité. Il s’est répandu après la guerre afin de permettre de se rendre compte des déficiences qui avaient conduit à la défaite et au désastre national”. Le cinéma a satisfait à cette louable curiosité : les pauvres, les chômeurs qui constituent une grande partie de la population italienne, sont apparus sur les écrans qui jusqu’ici n’avaient connu que les secrétaires particulières, les téléphones blancs et les adultères. Je me souviens d’avoir entendu une dame se plaindre que le film néo-réaliste nous diffame dans les autres pays, en nous présentant comme un pays de gueux. “Il y a tant de beaux paysages en Italie, disait cette dame, pourquoi ne pas faire un film avec tous nos beaux paysages ?” Je lui répondis, naturellement, que la seule façon de faire cesser les films sur les pauvres était de faire disparaître ceux-ci, en en faisant des gens aisés. Mais la dame ne fut pas convaincue.”(…) ( Alberto Moravia.(extrait de Chemin de l’espérance)

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