Tom à la ferme

Tom à la fermeTOM A LA FERME

Xavier Dolan –  Canada/France – 2013 – 1h42

Fiche Technique :

Scénario : Xavier Dolan, Michel Marc Bouchard, d’après la pièce de théâtre homonyme de  M. M. Bouchard.
Acteurs principaux : Xavier Dolan (Tom) , Pierre-Yves Cardinal (Francis),
Lise Roy (Agathe), Evelyne Brochu (Sarah)
Photographie : André Turpin et Olivier Goinard
Son : Sylvain Brassard
Musique : Gabriel Yared
Genre : thriller psychologique

Synopsis :

Tom, citadin originaire de Montréal se rend à la campagne aux funérailles de son amant décédé dans un accident de la route. Il arrive dans une ferme où il rencontre la mère du défunt qui ignore l’orientation sexuelle de son fils et ne sait pas quel lien il avait avec lui.  Francis, le frère  insiste pour que Tom cache  leur relation à sa mère et va devenir le bourreau de Tom : il le maltraite et le séquestre dans un jeu ambigu d’attraction répulsion.

Le réalisateur :

Xavier Dolan-Trados est né le 20 mars 1989 (27ans) à Montréal. Il est acteur, réalisateur, scénariste, producteur. A tout juste 20 ans il produit son premier long métrage « j’ai tué ma mère », présenté à la 41ième Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2009 ; suivent 4 films tous sélectionnés à Cannes ou Venise : en 2010 « Les Amours imaginaires » , en 2012 « Laurence Anyways » et en 2014 « Mommy » , prix du Jury à Cannes . « Tom à la ferme », présenté à la Mostra de Venise reçoit le Prix Fipresci.  Xavier Dolan a imposé un  talent hors norme, il est qualifié de jeune prodige du cinéma québécois.
En tant que comédien Xavier Dolan est également actif dans le doublage québécois. Il a ainsi été la voix québécoise de Ron, meilleur ami d’Harry Potter pendant toute la saga.

Propos du réalisateur :

Télérama : comment avez-vous connu le dramaturge Michel Marc Bouchard , auteur de la pièce Tom à la ferme
Xavier Dolan : Je le connais depuis l’école : il était au programme ! Mais quand j’ai découvert Tom à la ferme sur scène, j’ai eu envie de jouer ce personnage. Et je me suis imaginé en blond, ton sur ton avec le blé ou le maïs. Un citadin aussi blond que le paysan de l’histoire serait brun. C’est un film sur le transfert, la substitution, en période de deuil. Et sur le gouffre entre l’homme de la ville et l’homme des champs.

T : Une relation sadomaso se dessine entre ces deux hommes. Tom à la ferme exprime-t-il un point de vue sur l’homosexualité ?
X.D. : C’est d’abord un film sur la violence qu’entraîne l’intolérance. Les discussions sur une spécificité homosexuelle me semblent aujourd’hui dépassées. Ou plutôt je voudrais qu’elles le soient. Mais il est vrai qu’il y a un abîme entre les capitales et les provinces, de même qu’il y a un abîme entre la France ou le Québec et la Russie, par exemple.

T : Quel est cet élan qui pousse le personnage de Tom à s’éterniser dans la ferme de son tortionnaire ?
X.D. : Ayant perdu l’être qu’il aimait, il ne sait plus qui il est. Il a besoin de vivre une métamorphose. Il entreprend ce voyage un peu psychotique pour se redéfinir, devenir quelqu’un d’autre. C’est un désir de changement. Un peu comme moi, qui passe à un autre univers et à un nouveau genre de cinéma. Mais je me rends compte de ce parallèle seulement en le disant aujourd’hui.

Critiques :

Premier véritable film de genre après une trilogie sur l’amour impossible J’ai tué ma mère, Les Amours imaginaires, Laurence Anyways , Tom à la ferme   rompt avec le lyrisme pop, mais le naturalisme rugueux du polar bouseux cède vite le pas à un thriller bizarre où  il devient difficile d’expliquer d’où vient le danger, ou pourquoi ces gens qui n’ont rien à faire ensemble ont du mal à se séparer. (Libération – Didier Péron)

Décuplé par l’esprit ludique propre au thriller, cet art assez gonflé de la dissonance trébuche parfois sur quelques maladresses (un resserrement du cadre dans les scènes de suspense, une certaine tendance à l’emphase), mais se relève toujours grâce à la verve et à la dérision de Dolan. Dans l’habile jeu de masques de Tom  à la ferme, ce petit théâtre des apparences où l’on aime des morts et des mensonges, X. Dolan aura ainsi trouvé l’écrin idéal pour un exercice de style, et une nouvelle variation sur son thème fétiche : l’amour comme pur création imaginaire, fut-elle cauchemardesque. (Inrock)

Avec Xavier Dolan, qui aime l’ambiguïté, peur et désir ne font qu’un… attirance et répulsion attisent forcément la tension….Construit comme un thriller psychologique, le film repose sur un duo-duel qui se révèle de plus en plus vénéneux, au fil d’un crescendo orchestré avec précision. (Télérama)

Impressionnant de maîtrise, le cinéaste embarque le spectateur dans une histoire certes sordide mais pour mieux livrer un plaidoyer sur le droit à la différence. Courageux et émouvant. (Paris Match)

Ce contenu a été publié dans Les fiches de films 2015-2016. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *