Nuages épars

Nuages épars

de Mikio Naruse ( 1967)  Japon 108 ‘

 Fiche technique:

Réalisation : Mikio Naruse Production : Toho Scénario: Nobuo Yamada

Montage : Hideshi Ohi Photo : Yuzuru Aizawa Musique : Tôru Takemitsu

Distribution :Yūzō Kayama : Shiro Mishima Yōko Tsukasa : Yumiko Mitsuki Kusabue : Ayako, la sœur de Yumiko Mitsuko Mori : Katsuko   Mie Hama : Teruko

Le cinéaste :

Réalisateur discret à la carrière prolifique ( 89 films de 1931 à 1967), Naruse a longtemps été éclipsé, chez les cinéphiles, par ses grands collègues Ozu, Kurosawa ou Mizoguchi.

Réalisateur pour les grands studios japonais, SHOCHIKU, qu’il quitte pour la TOHO en 1935, il est remis au goût du jour lors de la grande rétrospective de la cinémathèque française en 2001.

Réputé pour sa peinture des moeurs japonaises, et notamment des classes sociales moyennes et inférieures, il consacre beaucoup de ses films aux femmes et rend hommage à leur courage et leur persévérance, en particulier dans son film le plus célèbre : NUAGES FLOTTANTS( 1955). Fortement marqué par la défaite de la seconde guerre mondiale, sa carrière connaitra une belle embellie dans les dernières années de sa vie. NUAGES EPARS est son dernier film.

Critiques :

Avec un scénario aussi tragique, NUAGES EPARS frôle parfois le pathos, que Naruse a toujours su éviter dans ses mélodrames antérieurs. Mais quand l’excès de larmes pourrait menacer, le réalisateur japonais retrouve avec brio un style coupant dans une magnifique scène de rupture sans dialogues. Et donne un peu de légèreté au récit grâce aux personnages d’Ayako – la belle-soeur forte en gueule – et de son amant lourdaud. Les préoccupations concrètes de ce couple illégitime font contrepoint aux sentiments tourmentés de Yumiko et Mishima, obsédés par le souvenir et le remords.  TELERAMA

Cette œuvre sublime de bout en bout, du grand maître japonais, dépeint à chaque plan, sous ce vernis que ne possèdent que les grands artistes, les moindres remous, les moindres soubresauts de l’âme humaine et l’insondable profondeur de leur douleur.    LES INROCKUPTIBLES

Ces allers-retours enrichissent une dramaturgie lente mais puissante, où l’attente d’une réunion de ces destins brisés rend plus tragique encore leur impossible fusion. Chaque rencontre entre Yumiko et Shiro – provoquée ou inopinée – mène le film à un nouveau pic d’intensité, chargé d’émotions contradictoires, de la colère à la sympathie, de la honte au désir. S’il cède parfois à certaines facilités (des flashbacks inutiles comme autant de souvenirs ressassés, des paroles répétées en off pour souligner l’emprise du passé), Naruse parvient souvent à l’épure quand il se concentre sur les regards, les postures et les gestes avortés, dans cette économie de style qui a fait sa renommée : légèreté des mouvements d’appareil, précision du cadre, maîtrise du hors-champ.   CRITIKAT

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