Une année polaire
Un film de Samuel COLLARDEY (1h34) France, 2017
Fiche technique :
Scénario : Catherine Paillé et Samuel Collardey.
Image : Samuel Collardey. Montage : Julien Lacheray. Musique : Erwann Chandon.
Avec : Anders Hvidegaard, Asser Boassen, Gert Jonathansen, Julius B. Nielsen et tous les habitants de Tiniteqilaaq au Groenland.
Synopsis : Pour son premier poste d’instituteur, Anders choisit l’aventure et les grands espaces : il part enseigner au Groenland, à Tiniteqilaaq, un hameau inuit de 80 habitants. Dans ce village isolé du reste du monde, la vie est rude, plus rude que ce qu’Anders imaginait. Pour s’intégrer, loin des repères de son Danemark natal, il va devoir apprendre à connaître cette communauté et ses coutumes.
Réalisateur : Samuel Collardey travaille pour la télévision avant d’intégrer La Fémis au département Image. Il est chef opérateur sur de nombreux courts-métrages. Son film de fin d’études, « Du soleil en hiver », reçoit le Grand Prix SACD à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes et le Prix Spécial du Jury à Clermont-Ferrand. En 2008 son premier long métrage « L’Apprenti », portrait d’un jeune apprenti dans une ferme du Haut-Doubs, reçoit le Prix de la Semaine de la Critique au Festival de Venise et le Prix Louis-Delluc du Meilleur Premier Film. Parallèlement, il continue de pratiquer le métier de chef opérateur. En 2013, il réalise son deuxième long-métrage, « Comme un lion », puis en 2014 il tourne « Tempête » inspiré de la vie d’un marin pêcheur des Sables-Olonne, récompensé à la Mostra de Venise avec un prix pour son acteur principal, Dominique Leborne dans son propre rôle. En 2017, il tourne son 4ème long-métrage « Une année polaire. » Samuel Collardey travaille actuellement sur une série tournée aux Etats-Unis.
Filmographie : DU SOLEIL EN HIVER (Court-Métrage) 2005 – L’APPRENTI 2008 – COMME UN LION 2013 – TEMPÊTE 2016 – UNE ANNEE POLAIRE 2018.
Critiques :
« Belle idée de scénario, l’apprentissage de l’instituteur se double d’un autre récit initiatique. On suit le quotidien d’Asser, adorable gamin qui fait l’école buissonnière pour apprendre à pêcher le saumon ou à chasser le phoque avec son grand-père. Le réalisateur filme cette transmission d’une culture traditionnelle menacée par la modernité avec beaucoup de tendresse et de complicité. Avec émotion aussi, quand la fiction pure prend le pas sur la réalité, le temps de deux scènes d’enterrement très fortes. » Samuel Douhaire (Télérama)
« Quel sublime voyage à peu de frais ! On en ressort ébloui, avec l’envie de foncer à l’autre bout du globe, emporté par le dépaysement total que nous offre le film. Franchement : allez-y les yeux fermés, ou plutôt grands ouverts ! Laissez-vous bercer par la luminosité ouatée du Groenland, glissez sur ses étendues immaculées en espérant l’apparition des aurores boréales, heureux de rencontrer au détour d’une dune enneigée ses ourses, ses phoques, ses gens… Samuel Collardey aime les oubliés des livres d’Histoire, les héros ordinaires, artisans discrets, tout comme lui, d’une humanité chaleureuse Anders, son personnage principal, est de ceux-là. Même s’il ne le sait pas. » Jérémy Piette ( Libération)
Cette Année polaire empreinte de puissance et de délicatesse est d’une beauté saisissante ! Sans parler des prises de vues, sublimes de bout en bout. Ne loupez pas le générique, de début comme de fin ! » Utopia
« Un sentiment de déception nous saisit assez tôt : les enjeux semblent presque trop vite posés. On a ainsi l’impression de connaître trop tôt le film et ses lieux communs, parce que cette fois la méthode Collardey ne parvient que plus rarement – et plus tardivement – à dépasser ces grandes lignes, faute de mettre en valeur avec autant d’acuité qu’auparavant les aspérités du vécu. »
L’interview :
« Le film montre une vie au plus près de la nature, des éléments – c’est sûrement plus frappant quand on habite à Paris ou dans une grande ville. Mais je traque plutôt quelque chose d’assez universel dans les rapports humains. Ce qui nous rassemble m’intéresse plus que ce qui nous différencie. Et film après film, je traite toujours de la même chose : la famille, la transmission, la paternité. Mes quatre films parlent de filiation contrariée, artificiellement recréée, non biologique. »
« Le Groenland est un des personnages essentiels du film, il fallait filmer ce paysage dans toute sa splendeur. »
«Les habitants de ce village constituent une société intéressante à filmer aujourd’hui parce qu’elle est prise entre tradition et modernité. C’est une évidence, mais cela saute aux yeux quand on arrive là-bas. La micro-société, l’isolement des individus, les rapports humains dans ces situations-là m’intéressent. Cela crée des rapports humains très spécifiques. »