Little bird
De Boudewijn Koole – Hollande – 2012 – 1h21
Fiche technique :
Réalisation : Boudewijn Koole
Scénario : Boudewijn Koole, Jolein Laarman
Chef opérateur: Daniel Bouquet
Interprétation :
Rick Lens ( Jojo) , Ricky Koole (July, la mère), Loek Peters ( Ronald,le père), Cahit Ölmez ( Deniz), Susan Radder (Yenthe).
Synopsis :
Jojo, dix ans est souvent livré à lui même. Entre une mère absente et un père qui perd pied, il trouve secrètement un peu de réconfort auprès d’un choucas tombé d’un arbre. Ce petit oiseau, pourtant plus fragile que lui, va lui donner la force d’affronter la réalité….
Le réalisateur :
Né en 1965 aux Pays-Bas, après des études de design, Boudewijn Koole se consacre à la réalisation de films documentaires. De 1993 à 1995 , il tourne plusieurs films pour la télévision hollandaise. En 96 il signe Letters from Belfast, une série documentaire autour de la vie des enfants en Irlande du Nord.
Litlle Bird est son premier long métrage : il obtient le prix du meilleur premier film à la Berlinale ; il réalise ensuite Beyond Sleep en 2016 et Sonate pour Roos en 2017.
Propos du réalisateur :
« Une grande partie du film est inspirée de ma propre enfance. L’oiseau, l’attente du retour du père, le garçon, les paysages, l’architecture, la fille, l’arbre, l’autoroute, les sons, les couleurs…
Tout vient du temps où j’avais 10 ans. De ma fenêtre je voyais les champs et dans ces champs je me sentais libre. J’y vivais mes rêves. Je me souviens d’avoir eu alors le sentiment d’être fort, assez fort pour défier un adulte. Mon observation de la vie me donnait une force intérieure. Une grande part du scénario est construite à l’aide d’images, avec peu de dialogues. A partir de ces projections très précises, j’ai commencé à chercher les lieux de tournages. Quand nous avons trouvé le lieu idéal, j’ai laissé alors le paysage, les acteurs, la saison se mêler au processus créatif….Toutes ces scènes sont nées du lieu, improvisées. J’aime beaucoup travailler avec les enfants. Et le jeu les rapproche. Plus encore que les adultes. Ils ont la capacité à oublier la caméra. Quand Jojo cherche Yenthe des yeux et quand il en tombe amoureux, il ne joue pas. La course dans les champs, les rires, tout dans le film est vrai. La réalité est ainsi ma principale source d’inspiration. »
Critiques :
La relation conflictuelle avec le père, la souffrance et la solitude de l’enfant sont exprimées par le cadre aussi bien bien que par le jeu des acteurs… La caméra de Boudewijn Koole donne à ce récit une dimension universelle. Positif
Le réalisateur montre avec délicatesse la manière oblique qu’ont les enfants de s’arranger avec leur détresse. Mais le film fait, aussi, le décompte secret des instants d’un deuil. Il montre la douleur, mais aussi la vivacité farouche de l’enfant, sa malice, sa capacité de résilience. Télémara
Cette chronique d’une enfance sauvage et meurtrie, charmante au demeurant , reconduit tous les poncifs du genre. Les Inroks
De leçon, il ne faut guère en attendre, pas plus que de blâme, pas plus que de pitié artificielle : le film est dur à sa manière, dans sa détermination à ne rien cacher de ce qui fait souffrir l’enfant. Il peint le père sans forcer le trait, sans l’adoucir. N’offre pas vraiment de clés, moins encore de solutions. Montre et observe. Le Monde