Dieu existe, son nom est Petrunya

Dieu existe, son nom est Petrunya

           de Teona Strugar Mitevska -Macédoine, Belgique, France 2019 (1h40)

Fiche technique :

Réalisation:Teona Strugar Mitevska, Scénario: Elma Tataragic, Teona Strugar Mitevska Décors:  Vuk Mitevska  Productrice: Labina Mitevska (Sisters and Brother MITEVSKI) Interprètes:  Zorica Nousheva, Labina Mitevska, Simeon Moni Damevski, Suad Begovski

Synopsis :  

Par une matinée glaciale de janvier, la jeune trentenaire Petrunya, aux formes généreuses, de retour d’un entretien d’embauche humiliant, longe les berges de l’Otinya, aux abords de Split. L’Otinya est une petite rivière dans laquelle, le jour de l’Epiphanie, des jeunes gens exaltés se précipitent afin de se saisir de la croix lancée par un dignitaire de l’Eglise orthodoxe locale : une année de bonheur doit venir consacrer le valeureux vainqueur de la cérémonie. Grisée par l’effervescence qui entoure l’évènement, Petrunya se jette dans l’eau glacée et s’empare du talisman…..,

Réalisatrice :

Teona Strugar Mitevska, réalisatrice macédonienne, est née en 1974 dans une famille d’artistes cinéphiles.

Après avoir joué enfant dans des films de télévision, elle devient peintre et graphiste avant d’étudier le cinéma à l’Université de New-York.

« Dieu existe, son nom est Petrunya »  est son 5ème long-métrage dont seuls le 2ème et le 5ème ont été distribués en France.

Son thème récurrent est « la lutte de l’individu pour exister dans l’histoire, dans un pays où l’industrie s’est effondrée après la dissolution de la Yougoslavie »

Ses personnages sont souvent des femmes mais elle montre aussi des jeunes hommes qui luttent contre le cliché  « du macho balkan ».

En 2004, elle fonde avec son frère Vuk et sa soeur Labina une société de production « Sisters ans Brother Mitevski » qui produit tous ses films et s’est engagée dans la co-production du « Poirier sauvage » de Nuri Bilge Ceylan et de « Sierra Nevada » de Christi Puiu.

Filmographie :  

  • Veta —court-métrage, 2001— Prix spécial du jury à Berlin
  • How I killed a saint —long-métrage, 2004 —Grand Prix au festival de Rotterdam
  • Je suis de Titov Veles —long-métrage, 2007— présenté à Cannes
  • The woman who brushed off her tears et When the day had no name sélectionnés à Berlin
  • Dieu existe,son nom est Petrunya, 2019 – Prix du jury oecuménique à Berlin et Prix Lux décerné par le Parlement européen.

Propos de la Réalisatrice :

« Pour moi, faire du cinéma, c’est précéder son temps, interroger la société, parler des problèmes importants et faire progresser les formes. J’adore jouer avec la forme au cinéma. 

Beaucoup des personnes que nous avons contactées dans la phase préparatoire du film n’ont pas caché leurs réserves devant notre intérêt pour cette fille ‘folle’, ‘dérangée’ et ‘à problèmes’. Leurs réactions révélaient au grand jour les réflexes conformistes et misogynes qui sont profondément enracinés dans notre société patriarcale.« Dieu existe, son nom est Petrunya » est né de notre frustration face à cette situation. »

Critiques :

Dieu existe parvient, à travers les idiosyncrasies historiques et religieuses de la situation, à une espèce d’universalité dans son évocation de la lutte des genres.  Thomas Sotinel – Le Monde

A partir de ce cas véritable, Teona Strugar Mitevska conduit ce que l’ancienne rhétorique appelait une disputatio, générée par le face-à-face entre les deux camps que sont la législation civile et la toute-puissance du sacré.   Baptiste Roux -Positif

Au dernier festival de Berlin, dont Mitevska est une habituée, Dieu existe, son nom est Petrunya est apparu comme une perle rare, un joyau précieux. Un film ambitieux, complexe, témoignant d’un tempérament affirmé……L’un des mérites de l’écriture de Mitevska tient à sa façon de dérouler, sans aucune théâtralité, l’absurde des points de vue antagonistes qui, de l’Eglise à l’Etat, se disputent le symbole de cette croix.    Frédéric Mercier -Transfuge

Strugar Mitevska loue justement la « force tranquille » de sa recrue qui cristallise en quelques mots et moues tout le désarroi de ces femmes qui, ici ou ailleurs, ne savent plus comment se départir du machisme, de l’intolérance, du patriarcat. Mais qui continuent à se battre, parce qu’elles n’ont pas le choix. Et parce qu’il le faut. En cela, l’interprétation, tout comme les dialogues qu’elle sert, est terriblement salutaire.    Mehdi Omaïs – Le Journal des Femmes

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