Amin
de Philippe Faucon – France – 2018 – 1h31
Fiche technique :
Réalisateur : Philippe Faucon ; Assistante : Marie Fischer ;
Scénario et dialogues : P. Faucon, Mustapha Kharmoudi et Yasmina-Nini Faucon, sur une idée de cette dernière
Photo : Laurent Fenart ; Musique : Amine Bouhafa ; Production : Istiquial film (sa maison de production) Distribution : Mustapha M’ Bengue (Amin), Emmanuelle Devos (Gabrielle), Marème N’ Diaye (Aïcha)
Synopsis :
Amin est venu du Sénégal pour travailler en France, il y a neuf ans. Il a laissé au pays sa femme et leurs trois enfants. Amin n’a d’autre vie que son travail, d’autres amis que les hommes qui résident au foyer.
Un jour en France, alors qu’il travaille chez elle, Amin rencontre Gabrielle et une liaison se noue…
Récompenses :
Quinzaine des réalisateurs – Cannes 2018 – 4 nominations :
– Prix Art et Essai CICAE / – Prix SACD / – Prix Illy / – Label Europa Cinéma
Biographie et filmographie :
Philippe Faucon naît à Oujda au Maroc en 1958. Son enfance se déroule d’abord au Maroc, puis en Algérie. Rentré en France, après avoir obtenu un master de lettres à l’université d’Aix-Marseille, il débute comme régisseur stagiaire dans des films de Leos Carax, R. Allio, J. Demy. Il passe derrière la caméra et a réalisé jusqu’à aujourd’hui 12 films, toujours en prise avec le quotidien.
Dans La trahison (2006) il évoque la guerre d’Algérie, puis, il signe Dans la vie (2007) une comédie sur la rencontre entre 2 femmes l’une arabe, l’autre juive.
Après une série pour la télévision il retourne au cinéma avec La désintégration (2012) en suivant un jeune des cités, de Marseille, progressivement happé par l’islamisme radical.. Film prémonitoire s’il en est. Puis ce fut le succès de Fatima (2015) et enfin Amin (2018)
Propos du réalisateur :
C’est la première fois que vous évoquez l’immigration en articulant votre récit sur deux géographies distinctes : le pays d’origine et le pays d’accueil
» Il m’a semblé qu’il n’avait pas été traité de cette façon (ou très peu, très succinctement), alors que précisément ces deux géographies fondent un parcours d’exil ou de migration. Le cinéma a cette capacité de mise en parallèle très forte entre les deux mondes. On passe directement d’une séquence dans le pays d’origine à une séquence dans le pays d’accueil : les conditions de vie, les préoccupations des personnages, les enjeux sociaux ou familiaux. »
Critiques :
Voici un film doux sur un sujet dur… Avec ce film P. Faucon ajoute un nouveau visage inoubliable à sa fresque sur l’immigration et le déracinement. Télérama
Deux solitudes se sont simplement croisées. Ce film très ténu, dépositaire d’un simple moment de réconfort amoureux sans visée ni calcul, passe dans le dur paysage environnant comme un très beau souci. Le réalisateur fait de chacun de ses films le moment miraculeux d’une possible compréhension des êtres qui nous semblent à priori étrangers. Le Monde
Ce film est une épure du verbe épurer : rendre plus pur, en éliminant tout ce qui pourrait nuire à sa sobriété, à son intégrité, à sa beauté, P. Faucon porte son regard plein de compassion sur ces travailleurs de l’ombre, leur donne une visibilité, une humanité sans tomber dans l’angélisme. Première
Ce beau film délicat, tout en demi-teinte est une chronique sensible de la vie ordinaire d’un travailleur immigré, pris entre deux mondes, deux vies, deux femmes. Le Canard Enchaîné
Faucon interroge la société française en traduisant sa diversité à l’écran et rend hommage à l’apport des travailleurs immigrés. En filmant ces visages et ces corps, il diffuse comme une évidence l’idée trop rare que, au cinéma la beauté revêt aussi toutes les teintes de peau. L’Humanité
Entre Europe et Afrique un voyage poignant sur la solitude et le déracinement en compagnie d’un duo de comédiens à la justesse émouvant. A Voir à lire