Memories of murder

Memories of murder

de BONG JOON-HO

( 2 h 05 ) CORÉE année 2003

Fiche technique:

Réalisation:Bon Joon-HoScénario: Bong Joon-ho, Kim Wrang-sim et Shim sung-bo

Photographie: Kim Hyeong-gyuMontage: Kim Seon-min

Musique: Tarô Iwashiro

Distribution: Song Kang-ho: Park Doo-man Kim Sang-kyeong: Seo Tae-yoon, l’inspecteur de Séoul Kim Loi-ha: Jo Young-goo, le coéquipier de Park Doo-man Park Hae-il: Park Hyeon-kyu

Synopsis:

En 1986, deux inspecteurs de police, l’un de la campagne (Park Doo-man), l’autre de la ville (SeoTae-yoon), aux méthodes radicalement opposées vont devoir mettre leurs forces en commun afin de piéger un terrible violeur et tueur en série. Les soupçons de chacun vont alors se déplacer d’un suspect à un autre, au rythme lancinant des assassinats barbares du mystérieux tueur.

Réalisateur:

Né en 1969, Bong Joon-Ho entreprend d’abord des études de sociologie avant de se tourner vers le cinéma à la Korean Academy of Film Arts. Dès la sortie de Mémories of murder en 2003 il est repéré par les studios américains et encensé par la critique européenne. Tous ses films ( voir ci-dessous) seront présentés à Cannes à partir de celui-ci.

En mai 2019, son film Parasite, présenté au festival de Cannes 2019, remporte la Palme d’or à l’unanimité du Jury. En 2020, Bong Joon-Ho remporte le prix du meilleur film en langue étrangère aux Golden Globes puis il rafle quatre Oscars (meilleur scénario original, meilleur film international, meilleur réalisateur, et meilleur film) pour son film Parasite.

Filmographie :

2000: Barking Dog(Film de sortie de son école de cinéma)

2003: Memories of Murder

2006: The Host

2009: Mother

2013: Snowpiercer, le Transperceneige

2017: Okja

2019: Parasite

L’interview:

 » Les personnages de policiers, surtout ceux de la campagne, sont souvent violents et barbares, mais, au fur et à mesure que le film avance, ils deviennent attachants.Cela reflète mon point de vue durant l’écriture du scénario. Pendant la préparation de celui-ci, je considérais le policier de la campagne comme barbare et méprisable, incapable et idiot. Et tout cela bien que ce soit mon personnage principal. Puis, petit à petit, après avoir rencontré le vrai policier qui s’est occupé de l’affaire, j’ai compris qu’il y avait chez lui une volonté intense, pure, de trouver le coupable et une tristesse de ne pas l’avoir découvert. Cette tristesse m’a beaucoup touché. Mon changement d’opinion vis-à-vis de lui se révèle dans le film lui-même. J’ai compris que les policiers aussi avaient été victimes de cette affaire et de cette sombre époque.Justement, comment avez-vous voulu faire ressentir l’évolution historique de la Corée dans les années 1980 à travers cette histoire ?

Ce n’était pas ma première préoccupation. Je n’ai pas voulu faire un film historique. J’ai simplement voulu faire sentir un cadre précis qui était celui de ce fait divers. Mais lorsque l’on s’interroge sur les raisons de l’échec de l’enquête policière, on peut sans doute trouver une réponse dans la médiocrité et le manque de compétence des individus, mais aussi dans la médiocrité de l’époque elle-même.Pourquoi avoir situé votre film dans cette période charnière de l’histoire du pays ? Bong Joon-ho. Le titre évoque le souvenir de la communauté coréenne dans les années quatre-vingt. C’est le souvenir du passé et d’un échec de l’histoire de la Corée. Mais ce film parle aussi du présent. Pour les spectateurs occidentaux, ce n’est qu’une histoire policière mais pour les spectateurs coréens, c’est beaucoup plus important. Les faits n’ont pas vingt ans et même si, en Corée, tout change à une très vive allure, les gens se rappellent de ces vingt dernières années et des souvenirs très douloureux qu’elles évoquent. »

Critiques:

Peu à peu, le film devient carrément étrange. Effrayant, puisque rien n’y est expliqué, ni résolu, jamais. On ne voit rien, en fait,on ne fait que deviner. La souffrance de tous ces corps à qui l’on a ôté la vie. Mais aussi celle de tous les assassins possibles, murés dans leurs tourments secrets. TELERAMA

Le scénario du film est inspiré d’un fait divers réel, qui frappa durablement l’opinion coréenne. Bong Joon-ho en donne une vision à la fois hyper-réaliste et complètement décalée, jouant à fond sur l’opposition entre le poids du drame qui se joue et le comportement erratique des humains. Les policiers en particulier, accablés par l’horreur, épouvantés par l’importance de leur mission, s’agitent souvent en pure perte, pantins dérisoires d’une tragédie qui les dépasse. On peut penser à Shakespeare : « une histoire pleine de bruit et de fureur, contée par un idiot et qui ne veut rien dire ». Du fait divers, le film tire sa sécheresse, sa franchise brutale, son refus des rebondissements faciles et des dénouements trop bien ficelés. De la tradition Shakespearienne, il hérite la richesse du récit, la profondeur des enjeux, la complexité des passions humaines et les frayeurs qu’il fait résonner en nous.  CRITIKAT

«Livrant au passage une étonnante peinture de la province coréenne et de l’état politique d’un pays refusant de plus en plus son régime militaire, Memories of Murder draine un lot de malades qui, saisis ici comme de la viande sur un gril, apparaissent dans toute la violence fumante de chairs marquées à vif. L’épaisseur du film, qui atteint la folle densité littéraire de certains polars, ne vire jamais à la lourdeur bouffonne et indigeste, trop attachée qu’elle est à contenir le mystère insondable et glaçant, presque fantastique, de nuits noires, ruisselantes et inévitablement assassines. Cet équilibre, on le doit à une mise en scène injectant de part et d’autre des images incongrues et d’audacieuses ruptures de rythme et de ton.  Amélie Dubois LES INROCKUPTIBLES

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