Une histoire d’amour et de désir

de     Leyla Bouzid     ( 1  h  42mn   )  France – 2021

Fiche technique :

Réalisation : Leyla Bouzid ; Scénario: Leyla Bouzid ; Image : Sébastien Goepfert ; Musique : Lucas Gaudin ; Distribution : Sam Outalbali (Ahmed), Zbeida Bellhajamor (Farah), Diong-Keba Tacu (Saidou), Aurélia Petit (Professeur Morel).

Synopsis :  

Ahmed, 18 ans français d’origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée à Paris. Tout en découvrant un corpus de littérature arabe sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l’existence, Ahmed tombe amoureux de cette fille, et bien que littéralement submergé par le désir, il va tenter d’y résister.

Réalisateur :

Leyla Bouzid, née en Tunisie en 1984 est la fille du réalisateur Nouri Bouzid. Elle grandit en Tunisie et passe son adolescence à Tunis. En 2003 elle part à Paris étudier la littérature française à la Sorbonne puis intègre la Fémis en section réalisation. Après plusieurs courts métrages multiprimés, elle réalise son premier long métrage, A PEINE J’OUVRE LES YEUX. Le film est présenté à la Mostra de Venise avant de remporter plusieurs prix internationaux et de connaître le succès lors de sa sortie en salle en Tunisie et en France.  UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DESIR est son deuxième long métrage.

L’interview : 

– « A peine j’ouvre les yeux » votre premier film avait une jeune femme comme personnage principal. « Dans une histoire d’amour et de désir » c’est un jeune homme.

Leyla Bouzid : Je souhaitais filmer un jeune homme qui ne parvient pas à vivre pleinement son sentiment amoureux. Un jeune homme timide, littéralement submergé par son désir mais qui y résiste. Un jeune homme de culture arabe, parce que c’est la culture que que je connais le mieux, qui doute, qui a ses fragilités, qui n’assume pas ses élans de vie… Il y avait pour moi une nécessité d’explorer l’intimité d’Ahmed, de filmer sa part de mystère, tenter ainsi de le comprendre. Sa résistance me semblait particulièrement résonner dans ce territoire périphérique où le sentiment amoureux est souvent traversé de non-dits. Là où l’image d’une virilité exacerbée domine, j’ai voulu redonner une vraie place à la fragilité masculine et accorder une part signifiante à sa sexualité.

On comprend tardivement le rapport du père d’Ahmed avec l’Algérie…

L. B. : le film accompagne cette reconquête du dialogue entre le père et le fils. La discussion finale est fondamentale dans la trajectoire d’Ahmed, qui s’autorise enfin à poser des questions et interroger son identité. C’est une étape cruciale pour lui permettre de se réconcilier avec sa propre identité et de pouvoir alors aller au bout de son propre désir.

Critiques :

le deuxième film de Leyla Bouzid est une délicate entreprise de démolition des clichés, dont la singularité emporte sans crier gare sous une facture classique (…. ) Elle bouscule les clichés et elle le fait, non en renversant les tables, mais par la précision ou justesse de son regard et par sa manière de donner vie et vérité à ses personnages principaux comme au moindre second rôle.     Libération

Il suffit de quelques plans – l ‘étrangeté de gouttes d’eau sur une paroi vitrée (ils finissent par révéler un corps nu sous la douche), la vérité d’une volée de visages anonymes saisis semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes, va nous couper le souffle.Nouvel  Observateur

Avec Une histoire d’amour et de désir, Leyla Bouzid réussit à travers une histoire simple et intelligente à traiter toute la complexité des turbulences des corps et des esprits. Cineuropa

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