Toto le héros
Réalisation Jaco Van Dormael 95’
Scénario: Jaco Van Dormael, Laurette Vankeerberghen, Pascal Lonhay, Didier De Neck
Directeur musical : Pierre Van Dormael
Distinctions et récompenses : Caméra d’or au festival de Cannes ( 1991 ), César du meilleur film étranger
Avec Michel Bouquet, Jo de Backer, Thomas Godet,Gisella Uhlen, Mireille Perrier, Esthelle Unik
Synopsis:
« C’est l’histoire d’un type à qui il n’est jamais rien arrivé. » Thomas, vieillard vivant dans un hospice, est persuadé que son voisin Alfred Kant et lui ont été échangés à la naissance. Ruminant son amertume, il n’a qu’une obsession : récupérer la vie qui lui a été volée, à n’importe quel prix.
Propos du réalisateur:
« Je voulais faire un film à la fois très simple et très compliqué. Un film sur la vie, c’est-à-dire une histoire sur une absence d’histoire. Quand il était enfant, Thomas croyait que sa vie allait être une grande aventure. À la fin de sa vie, il s’aperçoit que rien ne s’est passé et qu’il n’a pas eu d’histoire. Et il décide d’agir in extremis. Je cherchais pour le film une structure qui s’apparente aux mécanismes de la pensée et non à une peinture de la réalité. J’ai essayé de procéder par bonds, par associations, par accélérations. On ne voit pas les événements ‘tels qu’ils se sont passés’, mais tels qu’ils s’entrechoquent dans la mémoire du vieux Thomas, avec la rapidité et la liberté du rêve et de la pensée. La chronologie est bousculée, la construction est en poupées russes : le personnage du vieux contient l’adulte, qui contient l’enfant, qui lui-même imagine Toto le Héros, l’agent secret qu’il ne sera jamais… Le ton bascule du tragique au comique : le personnage joué par Michel Bouquet rêve en regardant les étoiles pendant que son pantalon lui tombe sur les pieds. Il est à la fois métaphysique et trivial. » (Jaco Van Dormael)
Critiques
Magistralement orchestré, ce film maelström conjugue le grotesque au tragique, la dérision à la poésie tendre, le goût du cirque à la fascination du vide. C’est un bazar bariolé et flamboyant où les terreurs enfantines épousent les désillusions angoissées du vieillard, où le passé et l’avenir se confondent dans un éternel et terrible recommencement. (…) Ce film-là a un ton, il choque, il agace. Parfois excessif, parfois boursouflé mais plein d’idées de mise en scène, d’images étonnantes et détonnantes. Méchamment vivant. ( Fabienne Pacaud Télérama )