My Sweet Pepper Land

   My sweet pepper landMy  Sweet  Pepper Land

Un film de   Hiner Saleem
(Kurdistan –  France – Allemagne 2013   1h34mn)

Fiche technique :
Réalisation : Hiner Saleem,Scénario : Hiner Saleem et Antoine Lacomblez,Photographie : Pascal Auffray. Son : Miroslav Babic,Montage : Sophie Reine, Clémence Samson, Juliette Haubois. Production : Marc Bordure et Robert Guédiguian. Sociétés de production : Agat films & Cie (France), Arte France Cinéma,  (France).  Production (Hiner Saleem Production, Kurdistan), Rohfilm (Allemagne). Acteurs principaux : Golshifteh Farahani : Govend, l’institutrice,Korkmaz Arslan : Baran, le commissaire,Suat Usta : Reber, l’adjoint de Baran.

Le réalisateur :
Hiner Saleem, né le 9 mars 1964 à Acra, est un réalisateur, scénariste, producteur de cinéma irakien d’origine kurde, qui a fui le régime de Saddam Hussein à 17 ans et s’est réfugié en Europe. Il  a réalisé :
1992 : Un bout de frontière, moyen métrage1998 : Vive la mariée… et la libération du Kurdistan – également compositeur 2000 : Passeurs de rêves 2003 : Vodka Lemon, + acteur (le pianiste) 2005 : Kilomètre zéro – également producteur exécutif  2007 : Dol ou la Vallée des tambours –  également producteur  2007 : Les Toits de Paris  2009 : Après la chute  2011 : Si tu meurs, je te tue – également acteur (le patron de la sandwicherie) 2013 : My Sweet Pepperland – également acteur (le photographe)

Synopsis :
Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise …

 Propos du réalisateur :
 » Depuis quelques années, j’avais envie de retourner filmer au Kurdistan irakien et de réaliser un film en  langue kurde. J’ai donc écrit cette histoire d’un shérif qui lutte contre la corruption, dans un village perdu. Quand je regarde le Kurdistan irakien aujourd’hui, je vois
un pays qui est né devant mes yeux, où tout est en chantier … Cela me rappelle l’Amérique du XIXe siècle, telle que représentée dans les westerns, et c’est de là que j’ai tiré l’inspiration pour mon film. »
 » La société kurde est encore en grande partie une société traditionnelle où la culture patriarcale est prédominante. Il y a donc beaucoup de conflits. D’un côté, une jeunesse qui veut s’émanciper, de l’autre, une société rigide qui ne respecte pas l’égalité entre hommes et femmes. En tant qu’homme kurde, je suis convaincu que la libération du Kurdistan est impossible si elle ne s’accompagne pas de l’émancipation de la femme. »

La critique :
Burlesque, absurde, fantaisie : chez Hiner Saleem, l’humour console de tout, du moins, il aide à vivre. Dans cette zone de non-droit où la sauvagerie du paysage épouse la rudesse des hommes, le cinéaste s’amuse à orientaliser les codes du western… La griffe tragi-comique du cinéaste a le don de gratter là où ça fait mal : sous la stylisation perce la détresse d’une jeunesse asphyxiée par la famille et la société. (Télérama M. Blottière. Avril 2014)

C’est toujours avec humour que le réalisateur montre ses idées et son désir de faire de son pays un état moderne. Alors que des scènes rocambolesques serpentent le film, au fur et à mesure que la relation entre Govend et Baran évolue – au grand dam du reste du village – la musique est l’élément clé qui achève de montrer le décalage immense de perception entre ceux qui restent sur leurs acquis et ceux qui voient tout l’intérêt de s’ouvrir aux autres.  (Avril 2014)

My Sweet Pepper Land s’amuse de toutes les conventions, de tous les clichés, les contournant et se les appropriant, revisitant l’éternel mythe de la naissance d’une nation au cœur d’un territoire secret, ignoré ou presque par le cinéma.   (Libération. B. Icher. Avril  2014 )

Hiner Saleem prend le parti du tragi-comique pour composer une allégorie parodique de la difficile (re)construction d’un Etat de droit dans une zone secouée par l’histoire … Idée séduisante, mais une idée ne fait pas un film, elle doit précisément se déployer en un film. Ce que manque My Sweet Pepper Land, peut-être trop confiant dans sa connivence autoproclamée entre la situation présente et le western.  (Critikat. Avril 2014)

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