LA TÊTE EN L’AIR (ARRUGAS)
Film d’animation de Ignacio Ferreras – Espagne – 2012 ( 1h29 )
Fiche technique :
Réalisation : Ignacio Ferreras. Scénario : Angel de la Cruz, Ignacio Ferreras, Paco Roca et Rosanna Cechinni, d’après le roman graphique Arrugas de Paco Roca. Musique originale : Nani Garcia. Image : David Cubero. Sociétés de production : Cromosoma TV produccions, Elephant in the black box, Perro Verde Films.
Récompenses :
Festival international du film d’animation d’Annecy 2012 : mention spéciale. Goyas 2012 : Meilleur film d’animation, meilleur scénario. Prix Gaudi 2012. Satellite Awards 2015 : meilleur film d’animation.
Le réalisateur :
Ignacio Ferreras travaille depuis 1990 sur l’animation et le story-board de films de cinéma et de télévision en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Depuis 2005 il est également enseignant en cinéma d’animation à la National Film School (Danemark).
Synopsis :
Un vieil homme, Emilio, est placé par sa famille dans une maison de retraite alors qu’il commence à avoir des problèmes de mémoire. Parmi ses nouveaux compagnons, tous plus ou moins affectés par l’âge, se trouve Miguel qui le guide dans ce nouvel environnement et l’aide à se battre pour échapper à la déchéance à laquelle la maladie le destine.
Propos du réalisateur :
J’ai évité de faire un travail de documentation trop fouillé sur le thème de la vieillesse. Ce qui était important pour moi était de réussir à me mettre à la place des personnages. Evidemment, je ne suis pas vieux, je ne souffre pas de la maladie d’Alzheimer et de fait ma capacité à imaginer cette situation ne peut être que très imparfaite, mais même dans ces
conditions, je crois qu’il est possible de se rapprocher de la situation, parce que les émotions sont les mêmes, indépendamment de l’âge que l’on peut avoir…
Quand j’ai lu la BD de Paco Roca, je me suis dit qu’il y avait matière à faire un Persepolis espagnol. Les frontières de l’animation ont explosé avec le dessin animé de Marjane Starapi et Valse avec Bachir d’Ari Folman. C’est un territoire cinématographique encore frais.
La critique :
La tête en l’air est un magnifique film d’amour et d’amitié qui parvient à triompher du cynisme le traversant pour aller vers une forme d’apaisement et de sérénité. Par la profondeur qui se dégage de ses personnages, par la finesse de son écriture et la véracité qui en ressort, ce dessin-animé primé dans la plupart des festivals d’animation mérite d’être vu par le plus grand nombre. Il saura à coup sûr vous faire sourire et surtout vous bouleverser. ( A voir à lire)
Utilisant le rire à bon escient – pour alléger le discours, pour offrir une respiration –Ignacio Ferreras et Paco Roca (qui a participé à l’écriture du film) offrent un film subtil, tendre mais aussi éminemment politique. Et moins douloureux pour le spectateur que le Amour d’Haneke ! (Marianne)
D’une précision quasi documentaire sur le quotidien languissant d’une maison de retraite, le film permet de poignantes échappées dans les images mentales de ceux dont la raison vacille … Un essaim de rêves et de souvenirs viennent hanter ces lieux froids, comme des fragments d’âmes perdues … (Télérama. Cécile Mury )
… on craint un peu au début de voir défiler un sorte de catalogue des différents patients de ce genre d’endroits … Mais à la bonhommie des présentations succèdent une ambiance plus sourde, des scènes plus dures … Et sous des allures de BD toute simple, en mêlant humour et tendresse, le film finit par devenir très humain et par émouvoir. (Positif)