YASSINE QNIA, réalisateur de courts métrages

    YASSINE QNIA, réalisateur de courts métrages

 

FAIS CROQUER  France 23 ‘

Réalisation Yassine Qnia Avec M’BArek Belkouk, Rudolph Mendy, Mohamed Farhoud ,Smail Chaalane et Mounir Idris  Image : Marianne Tardieu

Yassine, jeune cinéphile passionné, veut tourner un film dans son quartier. Il souhaite associer ses amis d’enfance à son projet. Mais l’amitié a parfois ses travers…

 

 MOLLI France 14′

Réalisation Mourad Boudaoud, Carine May, Yassine Qnia, Hakim Zouhani

Avec Stevet Tientcheu, Image : Elie  Girard

Steve a la trentaine bien tassée. Ce soir là, il doit remplacer son père, gardien de la piscine municipale. Tout se passe comme prévu jusqu’au moment où le jeune homme entend des bruits inhabituels….

LA VIREE A PANAME France 23 ‘

Réalisation : Carine May et Hakim Zouhani

Avec : Vessale Lezouache, Smail Chaalane,HAmid Berkouz, Yassine Qnia

Mourad, vingt ans, vivote entre les cours de théâtre, sorties entre potes et petite copine. CE jour là , il décide de quitter son quartier pour se rendre à un atelier d’écriture à Paris, pour y trouver l’inspiration. MAIs la démarche va s’avérer plus compliquée que prévu…

YASSINE QNIA

Yassine Qnia est un réalisateur et scénariste français né en 1988. Après un BEP puis un Brevet de Technicien de géomètre-topographe, il fait une année de droit à Paris 8 pour faire plaisir à son père puis enchaine les travaux d’intérim avant de tout abandonner pour écrire un scénario qu’il enverra à l’Office municipal de la jeunesse d’Aubervilliers (OMJA).

Là, il bénéficie de deux stages en Amérique latine et réalise un premier court-métrage Arnaque-moi si tu peux qui remporte un prix à Draguignan. L’OMJA lui propose d’intégrer gratuitement une école privée de cinéma.

Il refuse, et se forme sur Internet ainsi qu’au sein de structures jeunesses (Génération Court). Il devient jury Jeune au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand 2011.

Il écrit son scénario suivant avec le soutien d’un ancien animateur de l’OMJA, Hakim Zouhani, le tourne entre amis avec peu de moyens, dans son quartier et devient le plus jeune réalisateur à obtenir l’Aide au Film Court de Cinémas93 pour le terminer.

Son film achevé, Fais croquer, a remporté le Prix spécial du jury du 30e Festival Itinerances d’Alès a été selectionné au Festival Premiers Plans d’Angers 2012.

Extrait d’interview sur FORMAT COURT  http://www.formatcourt.com/2012/07/yassine-qnia-j’avais-beaucoup-de-choses-a-dire-mais-je-n’arrivais-pas-a-m’exprimer-je-me-suis-alors-approprie-cet-outil-le-cinema/ :

 Comment fais-tu pour te démarquer de tout ce qui a déjà été dit sur la banlieue ?

Comment je fais ? Je me centralise sur une personne. C’est dur de dire ça parce que c’est mon premier film, mais même dans les prochains, je me centraliserai sur une personne tout le temps. Une. Un personnage. Je n’essayerai pas d’avoir une vision globale sur un film comme si j’étais porteur d’un message. Parler d’une personne est, pour moi, plus profond. Là, j’ai fait un film en banlieue parce que c’est chez moi. Mais tu vois, « Fais Croquer » aurait pu se faire en Lorraine ou à Bangkok : il s’agit d’une personne qui veut faire son film en fonction de son entourage.

En 22 minutes, dans « Fais Croquer », pas mal de sujets qui sont abordés : la malbouffe, l’échec scolaire, l’illettrisme, la dyslexie, le racisme, le surpoids….

Plein de choses. Le rapport au groupe pour pouvoir exister alors qu’on sait qu’on est inférieur physiquement, par exemple. L’histoire parle d’une personne et de sa façon d’interagir avec son environnement. On était quatre à l’écriture (Carine May, Hakim Zouhani, Mourad Boudaoud et moi-même) et on était tous conscient de ça à ce moment-là. Pour commencer, on était très méchant entre nous (sourire). On savait qu’on ne nous ferait pas de cadeaux. On était très exigeant entre nous pendant l’écriture du scénario. On se ridiculisait : « C’est de la merde, ce que t’as fait ! ». Mais on gardait en tête le fait que l’histoire partait d’une personne. On est une personne mais on est aussi le monde. C’est beau ce que je viens de dire (rires).

Tu disais tout à l’heure que c’était ton premier film, mais avant ça, il y a eu pas mal d’ateliers.

J’ai fait beaucoup d’ateliers, oui. Je travaillais sur les chantiers en tant que géomètre et j’en avais marre parce que j’avais l’impression de grandir un peu plus vite que mes camarades. Je ne voulais pas passer le cap de l’adolescence à celui de l’âge adulte. J’ai dit aux gars : « Il faut qu’on fasse un film, qu’on écrive des choses ». L’OMJA (l’Office Municipal de la Jeunesse d’Aubervilliers) a crée un festival qui s’appelle Génération Court qui est parrainé par Luc Besson et Anne-Dominique Toussaint. Je ne sais pas pourquoi Luc Besson a voulu le parrainer car on ne le voit jamais (rires), c’est pour ça que j’ai voulu le charrier un peu dans « Fais Croquer » (dans le film, lorsque ses potes lui citent Luc Besson, l’acteur M’Barek Belkouk, alter ego de Yassine Qnia répond : « Luc qui ?! »). Néanmoins, il donne un peu d’argent, c’est quand même respectable. Des jeunes qui ont envie de faire un film sont suivis pendant un an pour qu’ils puissent faire un petit film d’atelier.

Qu’est-ce qui te fait préférer le court ?

J’aime bien la forme brève et la liberté du court métrage. Tu n’as pas ça en long métrage où tu dois rendre des comptes. Quand tu écris quelque chose et que tu veux le faire avec un comédien que tu aimes, même s’il est bon, il n’est personne si il n’est pas connu. Et en commençant à faire du long métrage, toi aussi, tu es personne. Il faut l’accepter, plus le fait qu’on ne met pas deux ou trois millions d’euros sur des inconnus. Il faut que le film puisse marcher, rapporte de l’argent, c’est la règle du jeu, il faut la comprendre. Mais personnellement, ça ne me dérange pas de faire des films qui ne sont pas vus en salle; pour le moment, je n’ai pas envie qu’on m’impose une vedette pour que mon film puisse marcher. Ca me poserait problème que mon film intéresse les gens pour un nom et non pour ce que j’ai à raconter. Je ne suis pas du tout humble avec ça (rires) ! C’est pour ça que j’aime bien le court métrage : tu es subventionné, tu es libre, tu fais ce que tu veux.

Certains réalisateurs font pourtant des films avec des comédiens peu connus…

Oui, il y a Bruno Dumont dont j’aime beaucoup le travail et Jacques Audiard à ses débuts. Moi, j’aime bien l’idée de progresser petit à petit, d’y aller doucement, de ne pas être trop pressé. Je ne veux pas me faire piétiner et qu’on me demande de « cibler » mon public. C’est un truc qui m’exaspère, moi, je n’ai pas envie de cibler mon public ! Après, ce que je dis, c’est quand même un peu égocentrique, c’est très mal. Des fois, en discutant avec d’autres personnes, je m’entends dire : « Yassine, redescends un peu sur terre… ».

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