Les enfants de Belle Ville

Les enfants de belle villeLes  Enfants  de Belle  Ville

Réalisation : Asghar  Farhadi

Iran ( 2004)       Durée :   1h44  Sortie en France  :  Juillet 2012

 

Scénario : Asghar Farhadi. Image :  Ali Loghmani. Montage : Shahrzad Pooya. Musique : Hamid Reza Sadri. Production : Iraj Taghipoor. Distribution : Memento Films DistributionAvec  : Tanareh Alidoosti ( Firouzeh), Babak Ansari ( A’la), Faramaz Gharibian ( Rahmati Abolghassem), Ahoo Kheradmand ( Madame Abolghassem), Hossein Farzi-Zadeh ( Akbar)

Synopsis  

Dans une prison pour adolescents, Akbar vient d’avoir 18 ans. Son entrée dans l’âge adulte sonne l’imminence de son exécution : il a été condamné à mort pour crime passionnel. Il charge son meilleur ami d’aller rejoindre sa sœur et de tenter de convaincre le père de la jeune fille qu’il a tuée  pour qu’il retire sa plainte. Obsédé par la vengeance, l’homme reste inflexible, mais le duo ne lâche pas prise, insiste, cherche des stratagèmes …

Le réalisateur :

Né en 1972 à Ispahan (Iran)  Asghar Farahdi est très tôt attiré par l’univers du théâtre et du cinéma. Son bilan des 10 ans de formation à l’Institut du Jeune Cinéma et à l’Université de Téhéran est déjà imposant : 6 courts métrages, scénarios et réalisations de deux séries pour la télévision. Il a réalisé jusqu’à aujourd’hui 6 longs métrages :  Danse avec la Poussière ( 2003) Les Enfants de Belleville  (2004) , La Fête du Feu (2006), A Propos d’ELLY (2009), Une Séparation ( 2011) , Le Passé ( 2013). Les récompenses que Farahdi a obtenues dès ses premiers films n’ont fait que se multiplier  avec ses dernières réalisations : Une Séparation, qui s’est vendu dans le monde entier, a remporté plus de 70 prix ! Ce succès  a imposé Farahdi parmi les auteurs qui comptent.

 

Propos du réalisateur

 » Le film raconte la confrontation de deux familles à propos d’un meurtre sans que personne ne puisse jamais se prononcer en faveur de l’une ou de l’autre de ces familles. Mon idée était ainsi de montrer que la frontière entre le bien et le mal n’existe pas, que nous ne possédons pas forcément assez d’éléments pour pouvoir dessiner cette frontière. C’est en ce sens qu’il est question de ce que j’appelle  la guerre du bien contre le bien ».

 » Quand je compare Les Enfants de Belleville à mes autres films, j’ai le sentiment que l’amour n’a jamais été aussi présent. C’est pourtant une histoire très étrange, en ce sens que l’amour est impossible entre les deux personnages, mais eux-mêmes poussent à y croire et à penser que tout est possible ».

 » Je ne veux en aucune façon imposer un jugement. C’est au spectateur de décider. Le cinéma n’a pas pour mission de livrer un message ou de résoudre des problèmes. Ce qui compte, c’est que le film incite les spectateurs à réfléchir. Le monde d’aujourd’hui souffre d’ignorance et le seul moyen de la combattre reste la réflexion. Je n’ai jamais créé un personnage foncièrement mauvais dans mes scénarios ».

La critique

Pour un second opus Les Enfants de Belleville est étonnant de virtuosité. Le réalisateur témoigne des horreurs du quotidien générées par un système verrouillé. Un drame classique qui renoue avec les plus belles tragédies. ( Ecran large    Laure Beaudonnet )

Malgré son scénario  d’emblée dramatique le film s’affranchit peu à peu de la rigueur de son sujet en prenant de plaisants chemins de traverse. Notamment l’amorce d’une histoire d’amour entre le héros et la sœur de son ami. Le plus réussi : l’ambiance réaliste, les milieux sociaux décrits et la mise en espace. Le charme du film transcende sa thèse de départ. ( Humanité  11 juillet 2012 )

L’arrivée sur nos écrans de ces Enfants de Belleville permet de constater une fois encore la cohérence des obsessions du cinéaste, sa façon d’aborder la réalité via le prisme d’une casuistique morale et juridique (…) Le terrible dilemme moral induit par cette situation rappellera aux familiers du cinéaste son habileté à nouer des fils d’un scénario destiné à jeter le trouble dans l’esprit du spectateur, à suspendre son jugement moral, à multiplier les questions ouvertes. Chaque personnage, ici, a ses raisons, tous méritent notre attention.   ( Télérama  .   Aurélien Ferenczi )

Ce plaidoyer pour le pardon repose sur des êtres au cœur bon. En somme il s’agit des quartiers de misère, les boui-bouis et le quotidien des démunis, les multiples portes à la peinture écaillée sur lesquelles on frappe souvent en vain. Incontournable pour les passionnés de Farhadi, comme nous.(  Positif   E. O’N. )

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