Wadjda

wadja Wadjda

    De  Haifaa al Mansour     (1 h 37)  Arabie Saoudite  ( 2013)

Fiche technique :

Réalisation : Haifaa al Mansour – Scénario : Haifaa al Mansour  – Décors: Thomas Molt –  Producteur : Razor film, Roman Paul, Gerhard Meixner – Distribution France : Pretty Pictures –  Interprétation :  La mère : Reem Abdullah –  Wadjda : Waad Mohammed  – Abdallah : Abdullhrahan Al Gohani –   Mme Hussa : Ahd – Le père : Sultan Al Assaf

Synopsis :

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles. Wadjda déterminée,  décide de trouver la somme tant désirée par ses propres moyens.

Réalisatrice   et Filmographie

Haifaa al Mansour : Aujourd’hui âgée de 39 ans et mariée à un diplomate américain, elle a étudié la littérature à l’Université américaine du Caire, puis obtenu un master de cinéma à Sydney ( Australie ). Le succès de ses trois premiers courts métrages et surtout de son documentaire : Des femmes sans ombres a permis de poser la question de l’ouverture des salles de cinéma dans le royaume d’Arabie Saoudite.

Le film : Que de premières !

Premier film tourné en Arabie Saoudite on y voit pour la première fois les rues de Riyad .Il a déjà remporté le prix du meilleur film arabe au festival de Dubaî, le prix France-culture ( catégorie révélation ) au festival de Cannes et a été ovationné à Venise d’où il est reparti avec le prix du meilleur film Art et Essai. A présent le royaume Waabite va pour la première fois postuler aux Oscars avec ce film, et concourir pour la sélection du meilleur film étranger. Seuls 5 films seront sélectionnés pour la cérémonie du 2 mars 2014.  La France présente elle « Renoir » de Gilles Bourdos.

Propos de la réalisatrice.   

Quelles influences revendiquez-vous ?

J’ai toujours voulu faire des films émouvants qui divertissent les gens. Pendant le tournage de Wadjda, j’ai vu beaucoup de films. Ceux de Jafar Panahi, Hors-jeu  notamment : il dit beaucoup sur la société iranienne avec une histoire très simple de jeunes femmes voulant assister à un match de foot. Cela m’a ouvert les yeux sur la façon dont le cinéma pouvait parler des questions de société.
Il y a aussi Rosetta, des frères Dardenne. Cette jeune fille qui n’abandonne jamais, résiste et garde sa dignité malgré les obstacles : elle a joué un grand rôle dans ma vie. Autre influence majeure : le néo-réalisme italien et Le Voleur de bicyclette en particulier. J’adore son côté authentique, presque documentaire. J’ai voulu moi aussi faire un film réaliste, le portrait honnête d’une société complexe méconnue des Occidentaux. Je suis si fière d’avoir écrit et mis en scène le premier long métrage jamais réalisé dans le Royaume. Je viens d’une petite ville en Arabie Saoudite où on trouve beaucoup de petites filles comme Wadjda. Des petites filles qui ont de grands rêves, de fortes personnalités et tant de potentiel. Des petites filles qui peuvent et pourront façonner et définir à nouveau notre nation. Il était important pour moi de travailler avec un casting entièrement saoudien, de raconter cette histoire avec des voix authentiques. Le tournage a été une incroyable collaboration qui a rassemblé des équipes talentueuses, de l’Allemagne à l’Arabie Saoudite, jusqu’au cœur de Riyad. J’espère sincèrement que le film offre une vision intérieure unique de mon pays, et qu’il parlera à tous, à travers ces thèmes universels que sont l’espoir et la persévérance.

Quelle cinéaste serez-vous dans dix ans ?

Une cinéaste qui travaille ! Et toujours en Arabie Saoudite, je l’espère. Pour une raconteuse d’histoires, ce pays est comme une vraie terre vierge.

Critiques :

Haifaa Al-Mansour égratigne au passage le fondamentalisme et la polygamie, sans les     dénoncer vraiment. Plus doux qu’un réquisitoire, son film encourage l’indépendance de la femme comme le droit à la différence. Et avec humour : le concours de récitation ­coranique où Wadjda annonce qu’elle veut un vélo est un joli pied de nez. Le film est sensible et intense.           (Télérama)

 

Un miracle vient de se produire, la naissance du premier film battant le pavillon d’Arabie saoudite. Un film de femme qui est aussi 
un chef-d’œuvre. Et puis, un enfant, quel beau personnage, le gosse de Chaplin nous en avait convaincu il y a déjà si longtemps ! Bien entendu, associer le jeune âge et le vélo nous rappelait également nos souvenirs du néoréalisme italien.      (  L’Humanité)

Sous la fable enfantine, Haifaa al-Mansour remet en cause le conservatisme de son pays et porte haut et fort une soif de liberté et d’émancipation. Si le message inspire le respect et la sympathie, la mise en scène et le scénario restent bien sages. Mais ce joli conte ne manque pas de charme et pourrait toucher le jeune public.    (Critikat)

 

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