Comme un lion

comme un lionCOMME UN LION

De Samuel Collardey France – 2013 – (102mn )

Avec Marc Barbé (Serge ), Mytri Attal (Mitri Diop) Anne Coesens(Françoise ), Marc Berman ( Jean-Marie ), Jean-François Stévenin ( L’agent français ).

Synopsis :

Dans un village du Sénégal, le jeune Mytri, élevé par sa grand-mère, rêve de devenir une vedette du football. Repéré par un détecteur de talents, il peut s’embarquer pour la France, grâce à l’argent du verger familial et de l’association au sein de laquelle les femmes du village collectent leurs économies. Mytri finira par atterrir en Franche-Comté, non loin des usines Peugeot et de son célèbre Football Club Sochaux- Montbéliard…Cependant, il lui faudra affronter une réalité beaucoup plus prosaïque : serveur dans un restaurant, résident en foyer, il rencontre Serge, entraineur d’un modeste club local…Amer et convaincu d’avoir raté sa carrière, Serge tente de briser les espérances de l’adolescent puis, pris d’empathie, l’aidera, en fin de compte, à se perfectionner.

Filmographie de Samuel Collardey :

De 2001 à 2005, formation à la Fémis. Ecole Nationale Supérieure des métiers de l’image et du son. Diplômé avec les félicitations du jury. En 2005, tourne Du soleil en hiver, un court métrage salué par plusieurs prix. En 2008, il tourne L’apprenti, primé à Venise, à Namur et en France où la critique est élogieuse. Ce film s’intéresse déjà aux jeunes en difficulté.

Interview de l’auteur :

« Je voulais au départ me servir du foot pour faire le portrait d’un des classes populaires françaises. Et puis , il y a eu cette rencontre avec un jeune Sénégalais du FC Sochaux, qui m’a raconté toute son histoire, qui est à peu près celle du film…Le recruteur dans les rues du Sénégal, la dette, l’abandon dans les rues de Paris, le placement dans un foyer de Dijon, puis finalement  une rencontre avec un entraineur de club amateur et son intégration dans un centre de formation. Il y avait la promesse immédiate d’une histoire, et la trajectoire d’un adolescent en quête d’idéal. Il y avait aussi dans ce témoignage l’alliance d’un jeune avec un adulte qui porte en lui une faille, in thème qui m’accompagne de film en film…
Le stade est une espèce d’église où les ouvriers se retrouvent le dimanche, un moment où, via le spectacle, on communie entre collègues. Filmer le foot, c’était une manière de filmer ce bassin industriel. J’ai fait 40km (depuis L’apprenti ) entre les deux films, comme beaucoup de paysans dans les années 60 qui ont quitté leur ferme du Haut Doubs pour aller se faire embaucher chez Peugeot… L’histoire de ce gamin m’a bouleversé. Mais cette histoire avait déjà été vécue. Il me fallait passer par la fiction. Je voulais poursuivre cette expérimentation de la frontière entre documentaire et fiction, mais en explorant cette fois l’autre face : celle d’une fiction dévorée par le documentaire…Très vite, j’ai décidé qu’on n’allait pas faire de la captation documentaire de matches. On a chorégraphié des actions de jeu qu’on a mises en scène avec les jeunes du centre de formation. Quand on fait un film, il ya toujours un point de vue sur le monde qui transparait. J’ai la naïveté de penser que l’accomplissement d’un rêve est possible, que le monde n’est pas encore complètement pourri… »

La critique :

En voyant l’ado errer dans les rues, la faim au ventre, on pressent le drame misérabiliste, le film à thèse. Heureusement, Samuel Collardey porte sur son footeux amateur le même regard clair et tendre que sur le petit paysan de L’apprenti. C’est un entomologiste qui remplacerait la sècheresse par la bienveillance : loin d’être une chute, le parcours de l’ado devient alors une initiation. Et même une ascension. (Télérama)

En dehors des considérations footballistiques, Comme un lion relate aussi l’histoire d’un migrant comme un autre qui a honte de son échec et de la perspective d’un retour le bec dans l’eau. Ce film n’ajoute rien de substantiel. Ce qui surprend le plus est l’incapacité de Samuel Collardey à imprimer la moindre tension cinématographique. Il dégage au contraire l’impression d’un scénario filmé dans une sorte de platitude naturaliste. Le chapelet de situations et de personnages représente des blocs monolithiques. On ne peut pas reprocher au cinéaste d’avoir été fidèle au récit dont il s’est inspiré mais tout est ici rendu à l’état de passage obligé édifiant, dans un schématisme encombrant. (Critikat)

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