Les petites marguerites

les petites margueritesLES PETITES MARGUERITES (Sedmikrásky)

Un film de Vera Chytilová (1h 16) Tchécoslovaquie  1966 N&B et Couleur

Avec : Jitka CEROVÁ, Ivana KARBANOVÁ, Julius ALBERT, Marie CESKOVÁ, Jan KLUSAK.

Vera   Chytilová   :

Née le 2 février 1929, elle fait partie de la génération des jeunes cinéastes tchécoslovaques qui s’affranchissent de l’idéologie socialiste. Figure marquante de la « Nouvelle Vague tchèque », elle a d’abord commencé par le documentaire, puis le cinéma-vérité, avant d’aborder la fiction, mais de manière volontairement expérimentale. Elle choisit, face à la normalisation de 1968, de rester dans son pays. Malgré une interdiction de tourner de huit années, elle fut l’une des rares cinéastes à continuer à faire des films sans renoncer à son impertinence et à sa liberté…

Principaux films:
Monsieur K, court-métrage (1959) ; Les Petites Perles au fond de l’eau , film collectif véritable manifeste de la nouvelle vague tchèque (1965) ; Le Fruit du Paradis (1969) ; le Jeu de la Pomme (1976) ; Le Bouffon de la Reine (1987) Les Petites Marguerites, sorti en 1966, lui vaudra une renommée mondiale.

Synopsis :

Marie 1 et Marie 2 s’ennuient fermement. Leur occupation favorite consiste à se faire inviter au restaurant par des hommes d’âge mur, puis à les éconduire prestement. Fatiguées de trouver le monde vide de sens, elles décident de jouer le jeu à fond, semant désordre et scandales, crescendo, dans les lieux publics.

Critiques   :

   « Dans ce film, la destruction de la narrativité est évidente : Il suffit pour s’en convaincre de mentionner la construction non linéaire du scénario, le refus des raccords réalistes et la stylisation de l’image et du son. L’excellence de l’absurde s’y exprime partout. Il y a dans Les Petites Marguerites accord total entre le signifiant formel et le signifié thématique. » (Paul-Louis Martin, in Les Métamorphoses de l’Impertinence)

« Enserré dans la déflagration, ce film rappelle en bien des points une fable, mais il en refuse la forme et les conventions d’écriture, fuyant toute prison. Déroutant autant que fascinant, il n’est jamais aimable. » (Les Cahiers du Cinéma, n° 198)

Extraits d’interviews 

« Aux examens d’entrée à la FAMU, on m’a demandé pourquoi je voulais faire des films. J’ai répondu : parce que les films d’aujourd’hui ne me plaisent pas. Je les trouvais ennuyeux, trop scolaires, trop parfaits. Moi-même, je suis une imparfaite. Ce qui m’amuse, c’est l’improvisation, inventer d’autres choses encore que ce qui est prévu dans le scénario. J’ai toujours su qu’il n’y a pas de règles, et que je dois tout savoir à l’avance, principalement pour ne pas avoir à le respecter. Les erreurs ne me dérangent pas, ce qui me dérange, c’est l’ennui. Je venais de quitter la Cité U et je faisais n’importe quoi avec ma colocataire. L’idée de départ était de capter le style de vie de ces jeunes filles étudiantes qui veulent s’amuser, sans savoir comment, s’ennuient, aiment les farces, ont le sens de l’humour, et qui, ce faisant, touchent aux frontières de l’existence et détruisent certaines valeurs. »

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