Mamma Roma

 mamma rosaMAMMA ROMA 

Pier Paolo Pasolini  1962  Italie  110 ‘

FICHE TECHNIQUE:

Réalisation, scénario et dialogues: Pier Paolo Pasolini  Photographie: Tonino Delli Colli  Montage : Nino Baragli Musique: Vivaldi ( concerto en do majeur)/ Violons tsiganes de Cherubini et Bixio chanté par Joselito. Production: Alfrdo Bini pour ARCO films. Distribution: Mamma Roma: Anna Magnani  Ettore: Ettore Garofolo Carmine: Franco Citti bruna : Sievana Corsini Blancoflore: Luisa Loiano  La prêtre: Paolo Valponi.

SYNOPSIS:

Mamma Roma, prostituée romaine, aspire à la respectabilité et décide de changer de vie. Elle va chercher son fils, Ettore, élevé en province dans une famille, à l’abri des aléas de son existence passée et s’installe avec lui dans un HLM de la banlieue romaine… Mais peut-on échapper à la réalité sociale , humaine , politique de son pays en 1962?..

BIOGRAPHIE DE PASOLINI

Né en 1922 dans la province de Bologne; il grandit dans un univers familial difficile ( son père est emprisonné pour dettes). Très tôt intéressé par l’art et la littérature, il écrit des articles dans des journaux , adhère au Parti communiste et est fortement marqué par la guerre et la lutte anti fasciste et anti nazie. Surtout, il commence très tôt à écrire des poèmes et un roman: les ragazzi qui lui vaut de violentes attaques pour son caractère «  pornographique », à cause de son sujet: la prostitution masculine. Tout au long de sa carrière, les procès de ce type ce succéderont sans qu’il soit condamné. En 1950, accusé de détournement de mineurs dans l’exercice de son métier d’enseignant il est contraint de rejoindre sa mère et s’installe dans la capitale qu’il va vite adopter, malgré son attachement à la vie , à la langue et aux gens de la province . Très vite proche des intellectuels et artistes romains( Laura Betti, Alberto Moravia, Fellini pour qui il écrit le scénario des nuits de Cabriria), il multiplie les créations et tourne ses premiers films de veine néo-réaliste: Accatonne, Mamma Roma. Quoique athée, il trouve dans l’évangile selon saint Matthieu une source d’inspiration personnelle ( sa mère jouE Marie), ce qui lui vaut les honneurs du prix de l’office catholique du film, et celui du parti communiste qu’il quitte pourtant à la fin des années 60. LA deuxième partie de son œuvre est tournée vers la culture antique: Médée, Oedipe Roi, puis les adaptations de la trilogie de la vie Ensuite, profondément marqué par la montée du consumérisme en Italie mais aussi des ligues d’extrème droite, ses films deviennent plus radicaux et provocateurs: Porcherie, Théorème, et pour finir Salo ou les cent vingt jours de Sodome, adaptation du livre de Sade. Retrouvé assassiné sur la plage d’Ostie en novembre 1975, les causes de sa mort restent obscures: du crime de délinquant au crime politique ( il s’apprêtait à publier des noms et un roman sur les accointances entre la mafia, certains hommes influents d’Italie et une grande compagnie pétrolière°. Pour en savoir plus: http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/itinerances/pier-paolo-pasolini1.html. Un roman de Dominique Fernandez: Dans la main de l’ange. Et un extrait du film de Nanni Moretti qui rend hommage, dans son film Journal intime, à son aîné sur la musique de Keith Jarret: http://blogcontrebloc.wordpress.com/2013/12/02/la-musique-intimede-pasolini-nous-manque/

PROPOS DU REALISATEUR / CRITIQUES:

«  Dans sa misère sous-prolétaire et dans son idéal petit bourgeois, il ne devrait pas y avoir pour Mamma Roma de lumière.Mais  l’amour pour son fils la porte, malgré elle à vivre une expérience qui transcende les normes de son destin. Elle parvient même à une conscience morale et sociale qui n’est qu’un cri qui, j’espère, troublera et irritera les masses des millions d’heureux qui appartiennent aux races supérieures ». (Pasolini dans une interview d’ un journal italien en  1962)

«  Ce film vieux de 16 ans appartient à la «  saga des jeunes », dans lequel le cinéaste ne voyait pas du tout des adolescents pour psychologue, mais la forme actuelle d’une jeunesse que nos sociétés, depuis le Moyen age, depuis Rome et la Grèce, n’ont jamais pu intégrer, qu’elles ont redoutée ou rejetée et qu’elles ne sont parvenues à soumettre, sauf à les faire tuer de temps en temps à la guerre. »   (Michel Foucault CINEMA  1978)

«  Les films de Pasolini opèrent le passage au sacré du moindre lieu, du moindre objet. ILS vont toujours au delà du réalisme, partent du quotidien et des incidents pour s’élever vers une pensée plus légère, plus large , et sans cesse habitée par une haute exigence artistique. »( Vincent Amiel POSITIF 2014.)

« Poète, écrivain, Pasolini est tout ce que l’on veut, sauf un cinéaste. Mama Roma est le second volet d’une chronique poétique, certes, mais à la vision un peu étroite des faubourgs de Rome. Sincérité ou condescendance d’intellectuel envers le prolétariatdont il s’est fait le chantre, la littérature cinématographique socialisante de Pasolini semble un peu trop considérer cette classe déshéritée comme prétexte à une esthétique du sordide. C’est l’apologie du voyou. »( CINEMA 62.)

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