Yema

yemaYema

(2013)  Djamila Sahraoui (Algérie)  1h31
Scénario : Djamila Sahraoui ; Avec Djamila Sahraoui, Samir Yahia, Ali Zarif

Synopsis :

Une petite maison abandonnée, isolée dans la campagne algérienne. Ouardia y revient, après des années d’absence, pour enterrer son fils Tarik, militaire. Ouardia soupçonne son autre fils, Ali, dirigeant d’un maquis islamiste, de l’avoir tué. Dans cet univers figé par la sécheresse, la vie va peu à peu reprendre ses droits. Mais Ouardia n’est pas au bout de ses épreuves. Ali, le fils maudit, revient, grièvement blessé…

La réalisatrice
Née en Algérie en 1950. Après ses études de lettres à Alger, Djamila Sahraoui a obtenu le diplôme de l’IDHEC, section réalisation et montage. Elle a été par ailleurs lauréate de la Villa Médicis Hors les Murs.   Djamila Sahraoui étudie la littérature à Alger avant d’être diplômée de l’Idhec, section Réalisation et Montage. En 1995, elle débute une chronique sur la société algérienne. En 2006, elle réalise son premier long métrage de fiction Barakat !, présenté au Festival de La Rochelle. En 2012,Yema, sélectionné à la Mostra de Venise, reçoit le Prix de la Critique au Festival de Dubaï.

Critiques :

« Les images sont d’une sensualité époustouflante, en immersion totale avec les éléments naturels : l’eau si rare, est si présente. Il y a aussi le feu qui brule les souvenirs, la terre qui défie l’homme et l’air qui flirte avec la possibilité d’une liberté. Un très grand film ! » (RFI)

Tourné comme un presque huis clos, pour un budget dérisoire, dans une région à la beauté hiératique, baigné d’une de ces lumières crues qui naissent des ciels immenses et purs, Yema impressionne par sa force évidente, presque minérale. Si on peut émettre quelques réserves quant au jeu des deux acteurs masculins, celui de Djamila Sahraoui, qui incarne elle-même la mère, est d’une intensité aussi remarquable que bouleversante. Dans un décor qui pourrait tout aussi bien convenir à une tragédie antique, cette histoire de haine et de colère, de pardon qui ne vient pas, reste longtemps au coeur et à l’esprit du spectateur. (La Croix)

Cette lutte fratricide se superpose à celle d’un pays qui fut livré à la guerre civile pendant la « décennie noire », opposant à partir des années 1990 les militaires algériens aux groupes islamistes, encore présents en Kabylie. Yema est donc un film de résistance, situé du côté des mères qui ont enduré la perte et le deuil pendant ces années de cendres. Le film parle de cette meurtrissure que rien n’apaise, à part la vie ellemême, qui finit par reprendre ses droits.(Le Monde)

L‘interview :

Vous avez grandi en Kabylie où est situé le film ?

Oui. Les gestes que fait Ouardia, mes parents les faisaient, et moi aussi, jusqu’à un certain âge. Semer, arroser en économisant l’eau… Je connais tout ça.

On sent aussi dans votre manière de filmer la nature, que vous la connaissez.

Ce décor est une espèce de Paradis, alors que l’histoire est une horreur. Cette famille a une histoire atroce, les relations sont épouvantables, personne ne comprend personne. Ça commence par la mort et ça va à la mort, inéluctablement. Or ce destin tragique se passe dans un Paradis comme on se l’imagine (oliviers éternellement verts, ciel bleu, terre ocre). Cela me vient sans doute des tragédies grecques, que j’adore et que j’ai toujours lues, qui ont lieu dans des décors semblables.

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