Rendez-vous
The shop around the corner
d’Ernst Lubitsch USA 1945 (1h37)
Fiche technique
Réalisation : Ernst Lubitsch Scénario : Samson Raphaelson et Ben Hecht (non crédité), d’après la pièce de Miklós László, Parfumerie (Illatszertár)
Images : William H. Daniels Son : Douglas Shearer Musique : Werner R. Heymann Production : Ernst Lubitsch.
distribution: Margaret Sullavan : Klara Novak James Stewart : Alfred KraliK Frank Morgan : Hugo MatuschekJoseph Schildkraut : Ferencz Vadas
Synopsis
À Budapest, Alfred Kralik et Klara Novak travaillent dans la boutique de maroquinerie de Monsieur Matuschek. Les deux employés ne s’entendent guère. Alfred correspond par petites annonces avec une femme qu’il n’a jamais vue. Il découvre bientôt que cette mystérieuse inconnue n’est autre que Klara, l’employée qu’il déteste au magasin. Sans révéler à celle-ci la vérité, il cherche à se rapprocher d’elle et à s’en faire aimer.
Le réalisateur:
Ernst Lubitsch est un réalisateur américain d’origine allemande, né le 29 janvier 1892 à Berlin, émigré aux États-Unis en 1922, mort le 30 novembre 1947 à Bel Air (Los Angeles).
Réalisateur prolixe, il a tourné plus d’une cinquantaine de films en trente ans. Il a marqué l’histoire du cinéma comme l’un des maîtres de la comédie, avec des films tels que Ninotchka, The Shop Around the Corner ou encore Jeux dangereux.
Ernst Lubitsch est le fils d’un tailleur berlinois, Simon Lubitsch, qui tenait à Berlin un magasin de vêtements pour hommes réputé. Simon Lubitsch était issu d’une longue lignée de Hofjuden (« juifs de cour »). Ernst, fils unique, nait le 28 janvier 1892, et reçoit une éducation soignée, qui comprend notamment les arts dramatiques. D’abord à la fois acteur et réalisateur ,il propose de petits films comiques qui ont très vite une certaine réputation.]Ce succès lui permet de réaliser ses propres films à partir de 1916. Il abandonne alors sa carrière d’acteur.En 1918, il réalise son premier film marquant : Les Yeux de la momie (Die Augen der Mumie Ma), un drame avec Pola Negri et Emil Jannings.Il quitte l’Allemagne en 1922, à l’âge de trente ans, pour rejoindre Hollywood sur l’invitation de Mary Pickford
En 1926, il rejoint la Paramount et réalise son premier film parlant en 1929 : Parade d’amour (The Love Parade) avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonaldEn 1935, le régime nazi le déchoit de sa nationalité allemande. La même année, il devient directeur des productions de la Paramount, seul réalisateur hollywoodien à diriger un grand studio. En 1936, la Paramount le relève de ses fonctions de directeur des productions, et il redevient réalisateur à plein temps. La même année, il est naturalisé citoyen américain.
Dans cette période, Lubitsch réalise ses films les plus connus, tous des comédies. Il travaille avec les meilleurs scénaristes, notamment Billy Wilder et Charles Brackett, et fait travailler toutes les grandes stars de l’époque : Claudette Colbert, Gary Cooper, Marlène Dietrich, James Stewart, Carole Lombard, Gene Tierney. C’est lui qui fait pour la première fois entendre le rire de Greta Garbo, dans Ninotchka. Les films, malgré leur caractère léger et brillant, abordent souvent des préoccupations très sérieuses et contemporaines : en 1939, Ninotchka est l’un des premiers films à critiquer le régime de Staline, en 1940, The Shop Around the Corner aborde la question du chômage, et en 1942 Jeux dangereux évoque la résistance au nazisme.
En 1947, Ernst Lubitsch reçoit un Oscar d’honneur (il a été nommé trois fois et n’a jamais obtenu l’Oscar), mais il meurt peu après, d’une crise cardiaque, pendant le tournage de La Dame au manteau d’hermine qui est achevé par Otto Preminger. Il meurt le 30 novembre 1947 à Bel Air (Los Angeles).
Critiques:
« Dans le cinéma de Lubitsch , le spectateur n’est pas en plus, il est avec, il fait partie du film. » (FRANCOIS TRUFFAUT)
« Délaissant le glamour de la haute société, le cinéaste se tourne vers les « petites gens » avec un amour sincère. IL montre avec honnêteté ce monde du magasin du coin de la rue, où l’on compte son argent en fin de mois, en faisant un éloge émouvant des plus petits gestes de solidarité et de sincérité, comme si il trouvait un remède à la société riche, bête et méchante dont il faisait le cinglant portrait auparavant. » (OPHELIE WIEL Critikat.)
« Une intrigue merveilleusement nouée, une interprétation subtile et variée, un contexte social décrit avec une grande acuité, ont permis au film de garder une jeunesse intacte. » (JACQUES LOURCELLESs Dictionnaire du cinéma.)