TOMBOY

Céline Sciamma 2011 82′

FICHE TECHNIQUE:

Réalisation et scénarion: Celine Sciamma – Images : Chrystel Fournier – Montage : Julien Lacheray – Décors :Thomas Grézaud – Production Hold up films / Coproduction Lilies films et Arte France Cinéma – Distribution: Laure/ Mickaël: Zoé Héran; Jeanne: Malonn Lévana; Lisa: Jeanne Disson ;La mère: Sophie Cattani; Le père: Mathieu Demy.

SYNOPSIS:

Une famille arrive dans un nouvel appartement, les parents et les deux enfants, au début de l’été. Chacun doit trouver sa place dans cet espace à conquérir, et la nouveauté permet à certains une liberté de courte durée…

LA RÉALISATRICE:

Diplômée de la FEMIS, cette jeune réalisatrice se fait remarquer dés son premier film, Naissance des pieuvres, tourné en 2006 et présenté à Cannes dans la section un certain regard. Dans ce film écrit lors de sa formation de scénariste, elle abordait déjà les thèmes du passage de l’enfance à l’adolescence et de la difficulté à se construire une personnalité. Ce film a obtenu le prix Louis Delluc du premier long métrage.
Elle a tourné ensuite un court métrage, Pauline, et participé à l’écriture de plusieurs scénarios d’autres courts. Tomboy est son deuxième long métrage, le film a obtenu le teddy du jury au festival de Berlin en 2011.

PAROLES DE LA RÉALISATRICE

On est presque dans un documentaire animalier : comment fonctionne le groupe, l’individu par rapport au groupe…

Ça m’intéressait de filmer les rituels. Je ne voulais pas avoir de regard surplombant, mais faire le film à hauteur d’enfant, être dans la mêlée, et au présent, sans regard nostalgique ou rétrospectif sur l’enfance. Le personnage est en situation d’observation, il regarde les autres et essaie de faire pareil, donc les regards sur le groupe se multiplient.

Il y a une certaine légèreté dans le film, mais aussi de la gravité et de la violence : si Laure ment, c’est aussi parce qu’elle a honte d’avoir été prise pour un garçon….

J’avais très envie de travailler les contrastes. J’avais un peu essayé de le faire sur mon film précédent. Il y avait un peu plus de comédie, mais ça avait été coupé au montage car c’était difficile de changer de ton. Donc cette fois j’y ai réfléchi en amont, dès l’écriture, je voulais ce côté montagnes russes. Et finalement je trouve qu’il y a un équilibre, et on se laisse un peu surprendre.

C’est aussi un film sur la créativité de l’enfance : les jeux de rôle, mais aussi le dessin, la danse…

Complètement. Il y avait vraiment l’envie de chroniquer le charisme de ce moment-là. C’est un moment très inventif et très physique. On est libre d’exprimer son corps, on a encore tous le même. J’avais envie de filmer le corps des enfants, l’enfance est vraiment un beau chantier de mise en scène. En plus il y a une urgence à le filmer, car à 10-11 ans ça commence déjà à disparaitre.

CRITIQUES:

Le film a le goût de la fin des vacances, d’une parenthèse légère sur le point de s’arrêter, le corps bronzé de Laure qui avait vécu en liberté doit retrouver sa rigidité avec la rentrée.  (LES FICHES DE CINEMA)

Céline Sciamma filme avec précision rites et règles d’une petite troupe d’enfants, refusant la tentation semi-documentaire pour poser des cadres à l’intérieur desquels se multiplient les occasions de contact.  (LES CAHIERS DU CINEMA)

TOMBOY préférant la coupe à l’analyse, se révèle le digne successeur de NAISSANCE DES PIEUVRES qui, consacré à un trio adolescent, avait déjà séduit par sa sensibilité. Se trouve confirmé l’épanouissement d’un cinéma à la fois innocent et troublant » (POSITIF)

En lien avec ce film, samedi 24 novembre à 13h30 à la MJC,  séance d’analyse filmique

Le travestissement et le changement de sexe au cinéma

A travers différents extraits de films (notamment de Tomboy et Certains l’aiment chaud), on analysera l’exploitation de ce thème au cinéma dés ses débuts, et comment les cinéastes en ont fait une source d’inspiration féconde pour des comédies mais aussi pour une réelle évolution des mentalités.