Les femmes du bus 678

les femmes du busLes femmes du bus 678

de Mohamed Diab  Egypte, 2012, 1h40

 Fiche technique:

Réalisation et scénario Mohamed Diab  Avec Nahed El Sebaï, Bushra Rozza, Nelly Karim

LE FILM

Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d’aujourd’hui, aux vies totalement différentes, s’unissent pour combattre le machisme impuni qui sévit au Caire dans les rues, dans les bus et dans leurs maisons. Déterminées, elles vont dorénavant humilier ceux qui les humiliaient. Devant l’ampleur du mouvement, l’atypique inspecteur Essam mène l’enquête. Qui sont ces mystérieuses femmes qui ébranlent une société basée sur la suprématie de l’homme ?

 

LE RÉALISATEUR

Mohamed Diab s’inscrit à l’université de Ismaila où il suit des études de commerce. Diplôme en poche, le jeune homme décide de changer de voie et s’envole en 2005 vers les États-Unis pour rejoindre la New York Film Academy, dans laquelle il explore sa passion pour l’écriture cinématographique.

Mohamed Diab devient alors l’un des plus importants jeunes scénaristes en Egypte, signant le scénario de pas moins de cinq films, incluant Les Femmes du Bus 678, sa première réalisation, drame sur trois femmes qui s’unissent pour combattre le machisme impuni qui sévit au Caire

 

PROPOS DU RÉALISATEUR

« J’ai fait ce film en Égypte avant le soulèvement et lorsque je le revoie maintenant, je m’aperçois qu’il y a des prémisses de la révolte. Je n’ai pas voulu que ce soit un film sur la révolte, mais je dois dire que les films de cette période parlaient de cette révolte, même de manière indirecte. »

« Nous entendions parler du problème, mais nous n’avions pas connaissance de l’ampleur du phénomène qui est entouré par le silence. J’ai alors décidé d’explorer la question, et j’ai commencé à en parler aux femmes autour de moi. Et les récits sont arrivés. L’une des protagonistes, Nelly, incarne un personnage véridique qui vient de gagner le premier procès en Égypte pour harcèlement », explique Mohamed Diab, qui ajoute que si les femmes, en Égypte, ont « plus de droits que dans la plupart des pays arabes. En revanche, il y a une conjoncture entre la situation socio-économique, la tradition, la religion et le silence qui fait que cette question chez nous est l’une des plus graves. Il faut savoir que, pour des raisons économiques, la moyenne d’âge pour se marier maintenant, c’est 35 ans. Donc entre la puberté et 35 ans, les jeunes traversent un désert sexuel — vu que les relations sont interdites hors mariage. La frustration est terrible. »

« C’est en Inde et au Mexique où le harcèlement est le plus fort. Mais, en Égypte, nous avons le culte de la virilité. L’impunité règne. Les hommes se racontent leurs exploits. Il y a des techniques pour ne pas se faire prendre, comme je le montre dans le film. Là-dessus vient se greffer la frustration sexuelle. Les hommes se marient tard. »

LES CRITIQUES

Poignant, révoltant, porté par un trio de comédiennes qui ne lâchent rien, cet instantané dans la vie de trois Égyptiennes fissurées est le plus beau combat de cinéma mené depuis longtemps pour la dignité de la femme. ( Christophe Chadefaud  Studio Ciné Live)

 La mise en scène est loin d’être au niveau des ambitions de l’entreprise. Mais l’énergie des comédiennes et du réalisateur-scénariste, qui a pris comme modèle les films d’Iñárritu pour entrelacer les destins de ses héroïnes, ne nous laisse pas indifférents.( Philippe Rouyer  Positif)

 (…) Diab fait le tour complet de son sujet, la condition féminine dans son pays, sans jamais céder aux archétypes ni au simplisme. Si la mise en scène est nettement moins brillante que le propos, le film demeure édifiant et passionnant. ( Christophe Carrière  L’Express)

  Assez finement, le message féministe et humaniste de Mohamed Diab évite les clichés, en montrant conjointement les inégalités et l’ampleur sociale du phénomène de harcèlement sexuel. ( Sarah Bosquet Libération)

 

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